Bouclage de Bab el Oued convoi
 

10 HEURES : CONSTERNATION
AUX " TROIS HORLOGES "
CENTRE DE BAB
EL OUED


L'affaire est connue très vite aux Trois Horloges. Le centre nerveux de Bab-el-Oued et dans les cafés encore ouverts c'est la consternation et les gens sont atterrés, frappés de stupeur. Trois quarts d'heure après drame horrible une jeep montée par des zouaves répandait du sable pour absorber l'huile répandue sur la chaussée. Les zouaves sont crispés, la main sur leur arme. La jeep passe dans silence. Les soldats n'ont pas un geste d'hostilité.
C'est le dernier aspect de Bab-el-Oued ! Qu’auront la plupart des témoins. extérieurs au quartier. Quelques instants après , le quartier sera progressivement bouclé et isolé du reste du monde. La bataille de Bab-el-Oued va commencer avec les rafales de mitrailleuses lourdes, les descentes les piqués d'avions sur les maisons, ses chars lourds évoluant sur les pavés gras.

 
  14 HEURES : PREMIERS CONTACTS DE RUE

Une fusillade nourrie a éclaté A 14 heures dans le quartier de Frais Vallon, au-dessus de Bab-el-Oued. On aperçoit des gourbis en flammes. Des combats de rues se déroulent depuis 14 h. 15 dans le centre de Bab-el-Oued. Des soldats et des gendarmes qui tentaient de dresser des barbelés aux entrées du quartier ont essuyé des coups de feu. Ils ont aussitôt riposté.
A 15 heures, des civils armés de pistolets mitrailleurs, de bazookas et fusils lance-grenades ont pris position aux carrefours et tirent sur les militaires, après quelques instants d'accalmie, la fusillade reprend de plus belle à Bab-el-Oued.
Des grenades ont été lancées contre une automitrailleuse de la gendarmerie. Dans les rues, des groupes de civils armés continuent de circuler. Le long des trottoirs, des dizaines de véhicules, pare-brise brisés, sont criblés de balles. | lire la suite |