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Mais ce matin sur Bab-el-Oued avait le visage des mauvais jours, on sentait que l'épreuve de force aurait lieu.
7 HEURES : UNE PATROUILLE DE LA COLONIALE DOIT ABANDONNER SES ARMES
Le premier incident a éclaté vers 7 heures. Une patrouille de militaires composée de soldats de la coloniale marche lentement le long des trottoirs dans les rues encore désertes. Brusquement rue Eugène Marbés, à la porte de bab el Oued près de la caserne Pélissier des hommes se dressent de toutes parts devant les soldats et braquent sur eux des pistolets mitrailleurs , un militaire esquisse un geste de défense : les assaillants se ruent sur lui et l'assomment. Le commando prend les armes et disparaît.
9 HEURES : UN CAMION PLEIN DE SOLDATS ARRIVE
Une heure plus tard, un raid du même genre doit être tenté, mais il sera plus meurtrier et finira par déclencher la bataille de
Bab el Oued. Un camion militaire empli de soldats européens et musulmans d'une unité de transmissions assis dos à dos, remonte la rue Mezon, une rue interminable qui court tout au long des hauts de Bab el Oued vers l'avenue du général Verneau, de la rue Mizon descend une petite ruelle étroite se terminant en escaliers
Vers 9h40 ce camion arrive à l'angle de la rue Vasco de Gama, près de la fabrique de cigarettes Bastos. Un civil lui fait signe de stopper. Le chauffeur commence à obtempérer et avait presque arrêté son véhicule quand obéissant à un autre réflexe, il accéléra. Une quinzaine d'hommes, pistolets mitrailleurs au poing, entourent le véhicule.
- Vos armes! crie leur chef, en un éclair, un jeune soldat musulman utilise son fusil, de tous les cotés éclate alors la fusillade.
Les soldats s'écroulent les uns sur les autres. Le conducteur a été un des premiers touchés. L’officier du détachement un lieutenant, est grièvement atteint, il succombera peu après, trois soldats sont tués sur le coup, deux autres sont mortellement blessés, six de leurs camarades sont touchés de plusieurs balles.
A un signal, le commando s'éclipse, abandonnant le camion autour duquel se répandent des flaques de sang. Les civils qui s'étaient terrés sortent de leur abri, essayent de donner les premiers soins aux blessés que des ambulances emporte rapidement vers l'hôpital Maillot tout proche.
Le camion attaqué est pris en remorque est halé jusqu'au bout du boulevard de Champagne. Prés de Climat de France, les soldats qui montent la garde dans ce : " nosman’s land " qui sépare les deux quartiers, regardent, interdits, blêmes, arriver le véhicule criblé de trous, le plancher rouge de sang. | lire la suite |
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