Une exigence de dignité
A propos du Festival du Cinéma à Douarnenez  du 18 au 25 août 2007 et de son thème : COLONIES !
Colonel Gerges Masselot - 23 avril 1911 - 1 juin 2002 - 3ème partie
Défendre le rôle positif de la colonisation par Claudine Dupont-Tingaud


 
   
       
 
Bulletin
A.M.E.F N° 30
   
 

UNE EXIGENCE DE DIGNITÉ

Comment a-t-on pu supporter sans indignation ni révolte la passivité incroyable de nos anciens dirigeants, présidents ou ministres de tout acabit, du premier jusqu'au dernier, sous l'avalanche d'insultes, d'avanies et de mensonges qui a accablé notre pays, depuis la honteuse capitulation en Algérie et le fiasco d'Evian, jusqu'à maintenant ?
Un jour, c'était un Bouteflika, qui exigeait notre repentance pour le temps de la présence française en Algérie, qui insultait nos frères d'armes les Harkis traités de collabos parce qu'ils avaient préféré rester français, qui comparait la colonisation française à la politique hitlérienne des fours crématoires, qui parlait de révisionnisme et de négationnisme quand on rétablissait la vérité ! Mais en revanche, qui venait à l'hôpital militaire du Val de Grâce pour se faire bien soigner (et gratuitement, en plus).
Une autre fois, c'était la participation de notre marine à l'anniversaire de notre sévère défaite de Trafalgar, tandis qu'on nous mesurait une pitoyable et mesquine manifestation pour le deuxième centenaire de l'éclatante victoire d'Austerlitz. Sans oublier, en prime, une diatribe anachronique sur Napoléon et l'esclavage. Tandis que de stupides rappeurs clament à longueur de spectacle, leur haine de la France, dans une parfaite indifférence. Faut-il rappeler qu'il n'y a eu aucune réaction à la suite de la profanation du cimetière militaire de Mers el Kébir.
Aujourd'hui, à quoi bon envoyer nos soldats se faire tuer en Afghanistan alors que nous sommes incapables de faire respecter l'ordre et la sécurité dans nos banlieues ?
Pourquoi se démener et payer le prix fort en 2007 pour la libération de six malheureuses infirmières bulgares après avoir abandonné en 1962 des milliers de Français d'Algérie, surtout des femmes, à leur épouvantable sort ?
Les Français ont besoin de fierté, tous les gens qui habitent la France exigent que notre pays soit respecté pour pouvoir l'aimer et le servir comme il le mérite. Le président Sarkozy et la nouvelle majorité nationale nous promettent une rupture avec la catastrophique gestion précédente. Ils ne peuvent pas tout faire d'un seul coup, nous le savons mais il est bon de savoir que la première urgence de notre pays c'est cette exigence de dignité, le reste viendra logiquement.

C'est pour cela que nous sérions les problèmes et que nous sommes anxieux de voir ce que notre Gouvernement va mener comme action dans trois domaines :

1°/ FAIRE CESSER LES INSULTES ET LES CALOMNIES

2°/ RÉTABLIR LA VERTE SUR L'OEUVRE FRANCAISE EN ALGERIE

3°/ FAIRE RESPECTER LA DATE DU 5 DECEMBRE POUR HONORER NOS MORTS

 

RÉAGIR
Résister et Agir

Communiqué de Presse de Claudine Dupont-Tingaud

A propos du Festival du Cinéma à Douarnenez  du 18 au 25 août 2007 et de son thème : COLONIES !

J'ACCUSE ses organisateurs, les cinéastes et conférenciers invités, de FALSIFICATION DE NOTRE HISTOIRE COLONIALE :
car les films de René Vautier et Medhi Lallaoui, notamment, sont des films de propagande gauchiste et de « kollaboration» anti-française.
Puisqu'aussi pour des intervenants, tel Olivier Le Cour Grandmaison ou Odile Taubler, la colonisation ne fut que «spoliation, humiliation et violence» envers les populations indigènes... Routes, écoles, hôpitaux réservés «aux blancs».... Populations locales affamées, «condamnées au travail forcé»....Richesses locales exploitées au seul profit des colons...
Bref : le refus sans aucune concession de ce que même les historiens ou hommes politiques les plus critiques à l'égard de notre présence outre-mer, les plus favorables aux luttes pour les «indépendances» de nos anciennes colonies ou départements, n'ont jamais contesté...Tel Ferhat Abbas, président du « Gouvernement Provisoire de la République Algérienne» (GPRA) reconnaissant que « la France n 'a pas colonisé l'Algérie, elle l'a fondée ! » ou Aït Ahmed, chef historique du FLN, déplorant les conditions dans lesquelles les Européens avaient été contraints de quitter l'Algérie en 1962, et paraphrasant Talleyrand « .. Ce fut pire qu’'un crime, une faute ! »
J'ACCUSE le cinéaste René Vautier de mensonge délibéré dans ses «films culte» «20 ans dans les Aurès » et «Afrique 50 » où, lui-même en faisant l'aveu, des images prises hors contexte sont présentées comme prises sur le vif pour rendre plus «saignante sa caméra « citoyenne » et plus convaincante son idéologie manipulatrice....
J'ACCUSE le professeur Olivier Le Cour Grandmaison de «négationnisme» - au sens primaire du terme - en niant l'œuvre positive de notre civilisation alors qu'il peut constater comme nous que des milliers de colonisés quittent chaque jour, au péril de leur vie, leur continent d'origine pour rejoindre le pays des colonisateurs....et en refusant de se souvenir que dans un article récent, un responsable politique de Centre-Afrique lui rappelait que les Gaulois avaient, eux aussi, étaient colonisés... par les Romains, et que nous n'en demandions pas compte... aux Italiens !
J'ACCUSE le cinéaste Mehdi Lallaoui de vouloir, en nous imposant la «tyrannie de la repentance» instiller en nous la haine de notre Histoire commune, alors qu'il sait fort bien que la conquête de l'Algérie en 1830 a libéré les populations d'Afrique du Nord du joug des Barbaresques de l'Empire Ottoman !... Et que ce sont massacres, tortures, viols exercés contre la population algérienne, toutes religions confondues, par un FLN fanatisé et un De Gaulle impatient de l'abandonner, qui a condamnée l'Algérie, privée des hommes qui en faisaient la richesse, à vivre la misère qu'elle connaît aujourd'hui.
J'ACCUSE enfin les organisateurs de cette mascarade partisane financée par des fonds publics de ne m'avoir consenti qu'une brève contradiction aux thèses racistes anti-françaises, et de perpétrer ainsi, en n'ouvrant porte, micros et écrans qu'à une version hémiplégique de notre Histoire, un véritable génocide culturel au seul bénéfice des néo-colonialistes « humanitaires»
...ça suffit, trop c'est trop : il est temps de réagir... A moi les médaillés de l'Empire Français, les héros de nos combats coloniaux, les adhérents de l'ACUF, de l'AMEF, l'ADIMAD, VERITAS. .

 

COLONEL GEORGES MASSELOT
23 avril 1911 - 1 juin 2002

 

     Voici le dernier volet de l’hommage rendu au colonel Georges Masselot. Il relatera le putsch, la prison et enfin une retraite bien méritée.
     Malheureusement ce dernier article coïncide avec le décès de son épouse.
     Faut-il voir là un signe du destin ?

Le putsch

     Le 22 avril 1961, les 14ème de colonel Lecomte et le 18ème RCP font route sur  Alger. Dès leur arrivée, le général Challe les envoie sur Oran, et Tlemcen où le général de Pouilly a gardé le contact avec Paris.
     Il a le général au téléphone.

« Alors Masselot, il paraît que vous devez m’arrêter ? »
     « Mon général je veux surtout vous parler. Nous avons trouvé dans votre bureau la note du gouvernement prévoyant un honteux cessez-le-feu dans les jours prochains. Votre fils et le mien ne se sont pas sacrifiés pour cela. J’irai vous voir demain seul et sans arme ».
     Arrivé sur place, un lieutenant de Légion, officier d’ordonnance du général de Pouilly m’attend… Il se présente et me dit très ému : « Mon colonel, je vous en supplie, ne faites aucun mal à mon général »
     Je le rassure. De Pouilly la larme à l’œil me dit : « Masselot, emmenez moi dans le jardin pour m’abattre ! »
     Tout en pensant que lui au moins, a compris que la réussite d’un putsch dépendait de la vigueur de la première action, je réponds, avec un bon sourire qu’il faudrait pour cela qu’il me prêtât une arme car je n’en avais pas….

     Le putsch se termine comme on le sait et le 29 avril.
    
      J’ai fait venir de Batna  le glorieux drapeau du régiment et lui fis mes adieux au cours d’une prise d’armes émouvante où, en quelques mots, je remerciais et félicitais mes hommes, les assurant qu’ils devaient rester fiers d’eux-mêmes et de leur régiment. Des années plus tard, c’est avec plaisir que nous nous retrouvons, malgré les rides, les bedaines et les calvities, mais avec l’orgueil d’avoir donné, jusqu’au bout l’exemple du courage et de la fidélité à l’Honneur militaire.

Le colonel Lecomte, ses officiers, Georges Masselot et les siens embarquent sur deux Dakotas pour Paris.

     Lecomte et moi sommes emmenés à l’hôpital Villemin pour deux jours de garde à vue et d’interrogatoires. Au poste de télé, dont nous avons la jouissance, nous voyons et entendons la Grande saucisse vitupérer !
     Quatre jours après nous sommes transférés au Fort de l’Est, gardés par le général de brigade Giraud (Eh oui, le fils de son père… baptisé général Mon père et qui ne semble pas gêné.
     Trois jours après nous sommes amenés à la Santé… Formalités de réception, photos de face et de profil, empreintes digitales. On nous épargne  (Lecomte et moi) l’investigation intime avec une règle destinée à rechercher, Dieu sait quoi, dans notre fondement...On nous retient nos tenues militaires et en fin d’après-midi on nous incarcère à la 6ème Di-
vision (politique), chacun au secret dans une cellule…La mienne avait été celle de Ben Bella !
    Le procès - La prison

 Le 28 juin 1961 le colonel Masselot comparaît devant le Haut-Tribunal Militaire pour « s’être rendu coupable d’avoir, en Algérie, en avril 1961,  dirigé et organisé un mouvement insurrectionnel ou sciemment et volontairement fourni et procuré des armes et des munitions à ce mouvement où, de toute manière, pratiqué des intelligences avec les directeurs et commandants de ce mouvement... »
     L’audience est ouverte à 13 heures 05… et sera levée à 17 heures 55 après que le tribunal eut prononcé sa sentence: «  Condamne l’accusé à la peine de 8 années de détention criminelle ».

     Dans ma déclaration je dirais entre autre à mes juges : « Je suis né en Afrique du nord, où ma famille vit depuis plus de 110 ans. Officiers, fonctionnaires, médecins, les Masselot de cinq générations ont, en Algérie, un bien à défendre : un caveau de famille au cimetière de Bougie... »
     Après le procès, nous sommes ramenés à la Santé jusqu’au 13 juillet où nous sommes transférés à la centrale pénitentiaire  de Clairvaux. Site sinistre où à 10 kilomètres se situe la Boisserie de qui vous savez.
     Sur les portes de nos cellules nous avons accroché nos Légions d’Honneur et, pour mon compte, reprenant une vieille anecdote du Chevalier d’Assas, j’ai mis un écriteau… "A moi Auvergne… L’ennemi n’est pas loin ! 10 kilomètres environ dans le nord-est !"
     Le 4 août, quelques épouses, dont la mienne, étaient venues nous voir à la prison. A 18 heures elles quittaient la Centrale sans rien remarquer de particulier...
A 20 heures, Challe nous rassemble. Il vient de recevoir la visite du sous-directeur de l’Administration Pénitentiaire accompagné d’un commissaire de police et d’un colonel de gendarmerie : « Prévenez vos camarades de faire leurs bagages, nous avons reçu l’ordre de vous transférer dans une maison d’arrêt du Sud-ouest... »
     Challe répond que nous n’acceptons pas ce "transfèrement" (terme officiel) car nos épouses ne sont pas prévenues, que certaines ont pris leurs dispositions pour se rapprocher de nous. Les quatre guignols répliquent « qu’au fond, on ne nous ne demande pas notre avis ». Challe les prie de revenir dans une demi-heure car il veut nous mettre au courant. Nous sommes d’avis de refuser et au besoin de résister par la force… Nous c’est les généraux Challe, Zeller, Bigot, Nicot et Petit, puis les colonels Lecomte, de la Chapelle et mézigue, les chefs de bataillon de Saint-Marc, Robin, Fohran. Challe et Zeller plus âgés ne souhaitent pas une bagarre perdue d’avance et le premier nous dit : « C’est bien de refuser mais quel motif invoquer ? »
     Je lui suggère le suivant : « Vous servez un gouvernement de pourris et nous savons très bien qu’en pleine nuit, vous nous arrêterez dans un bois, sous prétexte de lever la patte… Alors là, vous nous exécuterez sous prétexte d’une tentative d’évasion. »
     Motion approuvée et Challe fait revenir ses interlocuteurs. Il leur fait la déclaration adoptée en précisant que nous, bien sûr, on n’est pas d’accord. Nos interlocuteurs sont choqués et le commissaire de police de s’écrier : « Vous avez ma parole de fonctionnaire que vous n’avez rien à redouter.
    Bigot lui répond : « Pourquoi ça a une parole d’honneur un fonctionnaire gaulliste ? » Et il ajoute « Je vois que vous portez un ruban rouge… Dans quelle poubelle gaulliste l’avez-vous ramassée ? »
     La Chapelle se lève alors et jette le commissaire hors de la pièce en lui disant : « On vous a assez vu…! »
     Les choses semblaient prendre mauvaise tournure et cependant que Challe reprenait la discussion, je me suis rendu dans le couloir donnant sur un escalier dont les marches étaient occupées par un escadron de gendarmes mobiles. Pas d’officier visible, mais un vieux margis-chef, médaille militaire pendante, le visage ravagé, les larmes aux yeux. Je m’adresse à lui : « Vous allez recevoir l’ordre d’employer la force contre ceux qui furent les chefs de l’armée… C’est bon pour les CRS, pas pour vous. » Car en plus de cet escadron d’une centaine de gendarmes, il y avait une CRS, 20 surveillants de prison armés et 20 inspecteurs de police dont on devinait le pistolet à la ceinture.
     Challe nous rassemble à nouveau : « Voilà ce qui a été décidé. Nous refusons de faire nos bagages et nous serons emmenés de force mais sans combat. Laissez vos affaires dans vos cellules, ils s’engagent à vous les faire parvenir. Notre destination c’est Tulle»…
     Alors, un par un, portés par six gendarmes qui nous supplient de ne pas résister, nous sortons salués par les droits communs qui nous acclament et conspuent le pouvoir! Arrivés dans la cour nous sommes répartis dans deux cars de gendarmerie salués par le général Zeller qui annonce le nom et le titre de chacun d’entre nous.
 - Général d’Armée Aérienne Guy, Maurice Challe, Grand Croix de la Légion d’Honneur, ex-commandant des Forces Alliées Centre Europe… Etc.
  Vers 1 heure du matin, on nous débarque pour uriner dans une clairière préalablement cernée par notre escorte l’arme à la main, et je fais remarquer à haute voix à Lecomte : «  Regarde ces cons là ils se surveillent mutuellement, en cas d’incident ils se massacrent entre eux ».
     Un inspecteur de police croit bon, avec l’accent de Bab-el- Oued, de faire une remarque… Ce qui lui vaut de ma part un défilé de toutes les injures pataouètes : « Coulo, falso, etc. »
     Nous traversons la France en diagonale et vers 3 heures de l’après-midi nous arrivons à la maison d’arrêt de Tulle…
     Nous avions le régime politique qui se traduisait par la liberté de circulation dans la prison de 7 heures à 23 heures, heure à laquelle nous étions enfermés. Nos épouses pouvaient venir nous voir deux fois par semaine et nous les recevions en parfaite intimité. Nous informons aussi le surveillant-chef que nous considérons que nos grades nous restent acquis, du moins lorsqu’ils s’adressent à nous : « Je ne suis pas le détenu Masselot, mais le colonel Masselot! »
     Puis vinrent nous rejoindre le général Faure ainsi que le colonel de Sèze, le chef de bataillon Camelin, le lieutenant de vaisseau Guillaume, puis un beau jour les généraux Jouhaud et Salan…
     Pour s’occuper nous avions créé un tennis dans la cour, la Chapelle faisait de l’ébénisterie, moi de la reliure après avoir, par correspondance, obtenu le brevet de "Maître relieur".
     Guite était venue s’installer à Tulle avec nos deux chiens qui l’accompagnaient  à chaque visite et qui s’envoyaient les chiennes du surveillant-chef, qui en bon Limousin, revendait les produits…
     Les années passèrent et un beau jour, 51 mois après mon arrestation, Guite m’annonça que quelques uns d’entre nous, dont moi, seraient libérés le lendemain. Et le 13 juillet à 10 heures au volant de mon "Ariane" je quittai la taule sans autre regret que d’y laisser quelques uns de mes compagnons.
     Muni d’un billet de levée d’écrou, seule pièce d’identité qui perdurait au bénéfice d’un bénéficiaire d’une mesure de "grâce amnistiante" qui n’amnistiait rien, mais qui permettait au "2eme classe Masselot", privé de ses droits civiques, de ne plus être enfermé…
        A l’insu de la Grande Zohra et de ses Bachi-bouzouks on me servit une retraite de lieutenant-colonel au plus bas échelon de son grade. Cela dura jusqu’à la grande frousse de De Gaulle de 1968.

     Puis ce sera la retraite après 11 années de vie civile. Retraite prise dans un cadre heureux  près de Pau, où Georges gardera le contact avec le monde parachutiste et les anciens du 18ème RCP.

Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre française outre-mer. Elle défend également la mémoire de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France à travers le monde.