La lettre qui ne sera pas lue dans les écoles
La colonisation, l'esclavage et nos armées
Michel Lagrot répond à Guy SITBON à propos de « Le grand emmerdeur » dans « Marianne »
Savez-vous ce qu'on se raconte actuellement, en se tordant de rire, dans les pays arabes ?
Lire la suite
     
Bulletin
AMEF N° 30
 
 
   

La lettre qui ne sera pas lue dans les écoles

Mon cher Père,

Je vous le demande à genoux, priez avec moi, avec nous.
Priez pour mon Claude chéri, dont c’est la fête le 6 juin et l’anniversaire de sa mort le 7 juin à 4 heures du matin.
Je prie tellement Dieu, La Vierge Marie, Notre Dame d’Afrique où les Evangiles lui furent dits, de lui faire une petite place dans le ciel.
Il a tellement souffert dans cette horrible prison, mon fils chéri, mon tout petit…Heureusement, mon bon père, que vous l’avez aidé à partir pour ce grand voyage sans retour.
Il n’avait fait de mal à personne : il croyait en sa grâce.
Priez pour le repos de son âme. Je vous remercie mon bon Père.
Vous donnez tant d’espoir à nos malheureux enfants d’Algérie et d’ailleurs, encore en prison.
Que Dieu vous protège !
Une pauvre Maman qui sanglote en vous écrivant et qui vous bénit.

Lettre de la Maman de Claude PIEGTS au Père VERNET qui l’a assisté avant son assassinat, pour l’exemple,  par les sbires de DE GAULLE.
Lui ce ne sont pas des balles allemandes qui l’ont tué mais des balles bien françaises !

La colonisation, l'esclavage et nos armées

L'Histoire, c'est aussi une collection de fautes, de crimes et de tyrans, chez nous comme ailleurs. Louis XIV et le sac du Palatinat, le Terreur, etc. Cela dit, raconter l'Histoire en partie simple, où les Français et les Européens seraient capables d'horreurs que les autres se seraient gardés de commettre, c'est à la fois simpliste et faux.

La colonisation a aujourd'hui mauvaise presse. Je saisis mal comment on peut à la fois vouer aux gémonies la colonisation européenne passée, et prôner aujourd'hui le devoir d'ingérence au Congo ou au Darfour. La situation au Darfour ou en république démocratique du Congo serait-elles pires aujourd'hui que celles qu'Archinard ou Lamy rencontrèrent en Afrique, il y a un ou deux siècles ? J'observe tout d'abord que nul ne se permet de mettre en cause les colonisations musulmanes et turques qui se poursuivirent du VII° au XIX° siècles, jusqu'à ce que nous les arrêtions. Or les Turcs laissèrent de forts mauvais souvenirs au Liban, en Syrie et en Jordanie. Relisez Lawrence d'Arabie et les Sept Piliers de la Sagesse !

Comme mon ami l'ambassadeur de Coignac, je crois que la colonisation européenne fut le moins mauvais moyen que l'on ait trouvé pour partager les techniques et les richesses, pour faire évoluer les mentalités et pour arrêter d'intolérables abus. En Amérique latine, dans le Pacifique, en Afrique, la colonisation a permis d'arrêter les sacrifices humains : un cas de cannibalisme en AOF fut encore jugé en 1952. Je voudrais insister sur le problème de l'esclavage, remis à la mode par Madame Taubira, Dieudonné et leurs compères. Après la malheureuse expédition menée à Haïti de 1791 à 1803, par les troupes de la Révolution et de Bonaparte, pour tenter d'y maintenir notre domination et l'esclavage, à partir de 1830, nos armées ont lutté contre la traite négrière, en particulier en Afrique, et notre pays a interdit l'esclavage à partir de 1848. Quel Etat musulman en fit autant ? Quel auteur musulman ou africain critiqua colonisation et esclavage avant le XX° siècle ?

Rappelons que l'on estime que, du XV° au XIX° siècle, environ 40 millions d'Africains furent capturés par des négriers noirs ou musulmans. 11 millions furent vendus sur les côtes de l'Atlantique aux négriers européens et déportés aux Amériques. 17 millions furent vendus en Afrique du Nord et au Proche-Orient par les négriers musulmans. 12 millions furent vendus en Afrique noire. (O. Pétré-Grenouilleau : Traites négrières, 2004. Le piège des mémoires antagonistes, professeur G. Meynier, Le Monde du 12 mai 2005)

L'expédition d'Alger en 1830 mit fin à la piraterie en Méditerranée et permit de libérer 30 000 esclaves. Les livres scolaires en Afrique présentent Béhanzin, Samory, Rabah comme des résistants, alors qu'ils furent aussi des négriers. Nos troupes coloniales arrêtèrent la traite négrière en Afrique occidentale et centrale à partir de 1875 avec Savorgnan de Brazza. Oui, il fallut recourir à la force. En 1911, deux ans après notre arrivée à Abéché, au Ouaddaï, dans l'Est du Tchad actuel, voici ce qu'écrivait le commandant Hilaire, futur général : « A la base de l'organisation sociale ouadaienne, sa pierre angulaire, était encore en 1911 l'esclavage, la captivité de case, c'est-à-dire la domesticité à vie, faisant partie des biens de famille et en constituant même l'article essentiel. Cet esclavage constituait l'unique main-d’œuvre du pays. La captivité de case, familiale, héréditaire et inaliénable, n'avait rien de barbare, de cruel. Il en allait, hélas, tout autrement de la traite extérieure, qui avait constitué, jusqu'à notre conquête, le principal trafic d'exportation du Ouaddaï, vente intensive d'esclaves jeunes ou adultes, des deux sexes - et même, hélas, si je puis dire - d'un troisième, l'eunuchat, le mieux payé. L'atroce mutilation se pratiquait en grand - c'était l'occasion de grandes fêtes - avec une révoltante sauvagerie, sur de malheureux enfants résignés, au prix d'une mortalité de 60 %. Un captif, sous les anciens sultans, se vendait couramment pour un fusil Gras, Martini ou Remington, soit 40 francs. Et, à la côte, l'esclave, lorsqu'il y arrivait, était revendu suivant l'âge, le sexe, la force, la beauté, de 200 à 500 francs or. Les jeunes eunuques, qui faisaient prime pour les harems de Turquie, dépassaient notablement ces prix. Il va de soi que nous arrêtâmes net cette traite extérieure. Il suffit de rigoureux exemples sur des négriers obstinés pour y mettre un terme rapide et définitif. Quant à l'esclavage de case, nous arrivâmes patiemment, à la longue, c'est-à-dire au bout de cinq ou six années d'occupation, à le supprimer ». (Du Congo au Nil, par le général Jean Hilaire, ASCG Marseille 1930) Le commandant Hilaire se trompait : les troupes françaises interceptèrent au Tchad en 1919 le dernier convoi d'esclaves destinés à l'Arabie.

Jean SALVAN (décembre 2005)

MICHEL LAGROT répond à Guy SITBON
A propos de « Le grand emmerdeur » dans « Marianne »

Un individu, chroniqueur dans " Marianne", torchon d'extrême gauche, a sorti un édito pleurnichard se posant en ancien soixante huitard et avouant avoir admiré (en cachette) la grande Zohra pour avoir fait, en résumé, la grandeur de la France. Je lui ai envoyé cette réponse.

J’ai lu l’éditorial cité, où se manifeste une espèce de pitoyable nostalgie gaulliste, avec un certain effarement devant la candeur qu’il affiche.
Vous étiez, dites vous, un enfant mai 68. Fort bien. Mais alors vous avez hérité directement des œuvres du Général auquel vous devez tout : son mépris des hommes, à commencer par les Français, n’était il pas le vôtre, que, dans votre juvénile outrecuidance, vous confondiez avec l’amour des opprimés ? Amour facile pour un Homme théorique qui n’existe pas et que vous vous gardiez bien de rechercher... Mépris affiché pour ce passé que vous ne connaissiez pas et que vous fustigiez comme la « France bourgeoise », exactement comme le grand homme fustigeait l’Algérie de papa », dont il ne savait rien ...
De Gaulle avait bradé l’Algérie dans un bain de sang dont vous vous souciez peu, et, ce faisant, vous avait appris qu’il est plus facile de capituler que de combattre : leçon que votre lâcheté ne demandait qu’à entendre, et que vous avez su retenir. Votre solidarité avec vos compatriotes dans la détresse était d’ailleurs du même niveau que la sienne...
II est plaisant de porter au crédit du héros d’avoir placé la France en tête des « pays prolétaires » comme vous dites...outre que ces derniers ne l’ont jamais considéré ainsi et nous accablent aujourd’hui, du haut de leurs pétrodollars, d’un mépris bien mérité, on ne voit pas bien le bénéfice à en tirer, fut il moral ? Mais on voit clairement une chose : ce qui, chez De Gaulle, était inspiré par l’esprit de vengeance, était inspiré chez vous, par l’aveuglement idéologique. Vous êtes frères...
La France portée aux cimes de la grandeur, écrivez-vous... même les gaullistes n’ont pas osé ! À moins qu’un pays gouverné par un régime de barbouzes, sous la tutelle faussement paternaliste d’un faux militaire, réglant ses comptes par les exécutions et les enlèvements, sous couvert de tribunaux d’exception, ne soit un modèle. Mais alors pourquoi condamner aujourd’hui la Birmanie des généraux, comme vous le faites dans vos colonnes ?
De Gaulle a, avec grandiloquence, éradiqué ce qui restait de patriotisme chez les Français, et laissé le champ à l’anarchie. N’est ce pas exactement ce que vous prescriviez sous prétexte de Liberté ? Et lorsque, grâce à vous, les choses ont tourné à l’émeute, le grand homme s’est réfugié à Baden Baden dans les jupes du un général qu’il mutait quelques mois auparavant comme un caporal, pour finir minablement dans une retraite boudeuse et un référendum avorté. Quant aux comptes de la Nation, peut être faut il vous rappeler que la seule doctrine économique du Général tenait dans la formule « l’intendance suivra ». Elle a suivi, effectivement, dans la chute vertigineuse que nous savons...Ce que vous feignez de déplorer est que cet héritage serait mort....mais il est au contraire plus vivant que jamais ! La déchéance en fanfare s’est poursuivie avec les mêmes baratins au sein de la même coterie. Certes, je vous l’accorde, Sarkozy, pour tenir le même rôle, manque un peu du sens du tragique : bon acteur, mais sans génie.

Alors, reconnaissez le sans contorsions, vous êtes les fils du Général : vous pouvez toujours, avec vos mines gênées, vous en défendre, vous lui ressemblez comme deux gouttes d’eau.

Michel Lagrot

 

Savez-vous ce qu'on se raconte actuellement, en se tordant de rire, dans les
pays arabes ?

« Il est quand même inimaginable de constater l'invraisemblable paradoxe de la situation que nous vivons dans ce qui est devenue l'Algérie, (mot inconnu avant 1830).
Rappelons ce que les Français ont fait pour ce qu'on appelait la Régence turque d'Alger

  • en chassant les Turcs, ils ont mis fin à des siècles d'esclavage et de piraterie
  • ils ont asséché les marais pour en faire des vergers
  • ils ont éradiqué la famine et les pandémies
  • ils ont fait passer la population de 2 millions en 1830 à 8 millions en 1950
  • ils ont bâti des écoles, des hôpitaux et des stades
  • ils ont couvert le pays de routes et de chemins de fer
  • ils ont construit des barrages, des ports et des aérodromes
  • ils ont réalisé l'infrastructure d'un pays moderne (le mieux équipé d'Afrique)
  • ils ont prospecté le sol pour découvrir et exploiter mines et pétrole
  • ils n'ont jamais réclamé la moindre indemnité pour les milliards qu'ils avaient investis dans cette aventure.

Le plus inattendu, c'est qu'ils ont capitulé devant une rébellion d'une toute petite partie de la population. Alors qu'ils étaient victorieux et qu'ils occupaient tout le pays avec l'aide de plusieurs millions d'autochtones, ils ont abandonné leurs prisonniers et leurs disparus. Depuis lors, leurs dirigeants viennent régulièrement à Alger pour baiser la pointe de nos babouches
Mais le plus grotesque, ce fut leur attitude lors des négociations d'Evian : on les insultait, ils souriaient ; on leur crachait à la figure, ils essuyaient ; on leur pissait dessus, ils épongeaient ! Hé bien, aujourd'hui, ça continue ! Il y a des Français qui veulent que leur pays nous demande pardon pour tout ce qu'ils ont fait pendant leur présence et surtout qu'on leur verse des indemnités. Mieux, ils exigent que la France entière commémore officiellement la date du 19 MARS 1962, JOUR DE LA VICTOIRE DU FLN»

Vous venez de prendre connaissance de ce document rigoureusement exact et tristement vrai. Alors, qu'allez-vous faire maintenant ? Le choix est simple : ou bien vous êtes décidés à lutter, vous aussi, en faveur de la VÉRITÉ et de la DIGNITÉ, ou bien vous préférez continuer à sourire, à essuyer et à éponger !

 
Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre française outre-mer. Elle défend également la mémoire de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France à travers le monde.