Alain Zeller à propos des Harkis et du livre honteux " Les Blancs s' en vont" du sinistre Pierre Messmer..
 
 
     
   
     
 
HARKIS : CRI DE COLERE D’ALAIN ZELLER DEVANT LES ECRITS « HISTORIQUEMENT GAULLISTES » DE MESSMER

A un moment où médiatiquement revient cette lancinante question des harkis, monsieur Alain Zeller nous fait parvenir son « cri de colère » d’il y a cinq ans à la sortie du livre de Pierre Messmer : LES BLANCS S’EN VONT.

Lettre à Pierre Messmer

Monsieur,

« Les blancs s’en vont », cela est sans doute écrit avec délectation et une certaine dose de masochisme.
Officier, appelé en Algérie, arrivé dans le sillage du « Je vous ai compris… » du Forum, précédant l’exhortation du « Vive l’Algérie française ! » de Mostaganem, je m’en suis allé avec le sacrifice programmé de nos harkis dans la province abandonnée.
Ayant vécu de trop près ces événements, comment peut-on croire, un seul instant, que «votre crève-cœur demeure le destin des harkis. » ?
Autant de cynisme, d’odieuse tartufferie, de dérisoire apitoiement n’avaient pas encore osé se manifester.
Pas vous ! Pas ça !!
36 ans après, votre nom n’est toujours pas apparu dans les associations qui viennent en aide aux harkis, à leurs familles.
Le jeune officier de 24 ans à qui l’on a prescrit, et qui en est conscient par tout ce qu’il vit, de devoir tout faire pour que la paix française règne, et elle régna, doit-il accepter tout et son contraire et en particulier abandonner les populations et les harkis qu’il a administrés et commandés ?
A aucun moment, il n’agissait en imitateur des bo-dois ou en copieur d’Ho Chi Minh. Il agissait, tout simplement, pour la France.
Votre impudence est rare car « l’indemnité de licenciement » que vous oser rappeler pour les harkis n’était autre que les trente deniers de Judas, versés par un pouvoir qui a renié ses engagements les plus sacrés.
Il n’est pas bon de vouloir réécrire l’Histoire, surtout pour en faire l’histoire du gaullisme, votre histoire « revisitée » au profit d’une coterie qui tente encore de se faire passer pour la phalange héroïque qui sauva la France, abuse de moins en moins de monde…
Vous ne retournerez pas en Algérie, ce pays « sanguinaire ». Nous nous en doutions. J’y suis, pour ma part, retourné. J’ai pleuré sur les charniers de mes harkis, j’y ai vu les tombes béantes et profanées de tous ces « blancs » qui avaient construit avec amour et passion cette contrée. J’ai vu ces vieux et moins vieux Algériens dont le regard était plus porteur d’amitié trahie que de haine enseignée.
N’en déplaise à votre ami du syndicat de défense des intérêts gaullistes, monsieur Peyrefitte, votre livre est un non événement, les tribunes qui vous accueillent se font seulement l’écho de vos propos rancis.
Tout le monde ne peut, même ancien officier de la Légion, se prévaloir d’Honneur et de Fidélité.
Alain Zeller.

 
 
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