CHARLES VALLIN, MON PERE " par Thérèse Charles-Vallin : " notes de lecture
par Pierre Dimech et Pierre Gourinard.
 
 
         
 
     
   
     
     
 
CHARLES VALLIN, MON PERE
par Thérèse Charles-Vallin :
* Editions ATLANTICA, 2003.
* Charles Vallin , mon père est disponible aux Éditions Atlantica.
* 3 rue Segnier, 75006 Paris
* Tél : 01 55 42 61 40 – Fax : 01 55 42 61 41
* www.edi-pole.com, et dans toutes les librairies
* au prix de 20 € + 4 €,60 pour frais d'envoi, soit 24 €,60


CHARLES VALLIN, MON PERE. notes de lecture de P.Dimech.

Le titre nous donne d'emblée la dimension de base de l'ouvrage : il s'agit d'une Biographie, et d'une œuvre filiale.
Un souffle de tendresse parcourt en effet le livre, lui donnant comme un supplément d'âme. Avec cette émotion particulière procurée par ce qui s'analyse comme étant la quête d'un père, emporté par la maladie alors que l'auteur n'était qu'une petite enfant qui n'avait pas encore deux ans…

Mais, ne nous y trompons pas, ce livre est une œuvre d'historien. Thérèse Charles-Vallin est titulaire d'un Doctorat d'Histoire et de Sciences Politiques consacré à l'étude des " Droites en Algérie "de 1934 à 1939.
Sa mère, Henriette Charles-Vallin, issue d'une très ancienne famille "pied-noir", fut la seule femme élue comme député à l'Assemblée Algérienne en 1948, dont elle assuma la Vice-présidence en 1949.

Dans un avertissement en tête de l'ouvrage, l'auteur tient à préciser que son travail se présente délibérément comme une mosaïque de documents de natures diverses ( correspondances, articles, carnets, journaux et témoignages ), afin de constituer lui-même un "matériau brut", comme tel susceptible de servir à des études plus ciblées. En effet, à travers la biographie de Charles Vallin, né en 1903 en Auvergne, neveu du célèbre Père Teilhard de Chardin, c'est une époque riche et troublée de l'Histoire de France qui va défiler, nous portant d'un rappel dense et poignant de ce que pouvait être la vie d'une famille profondément traditionnelle de la France provinciale au début du XXème siècle à l'évocation brillante d'une véritable aristocratie de la pensée à l'issue de la Grande Guerre, de Maurras à Cocteau. Les passages où apparaît ce dernier ne manqueront pas de passionner ceux qui aiment l'atmosphère incomparable du " Notre Avant-Guerre" de Robert Brasillach…

Et puis, c'est la plongée vers la Deuxième Guerre mondiale, qui allait briser la colonne vertébrale de la France, blessure encore profonde dans ses effets dévastateurs, dont ce pays souffre encore, plus d'un demi-siècle après.
Laissons le lecteur parcourir avec Charles Vallin un cheminement que d'aucuns pourront trouver malheureux. Mais, ceux-là mêmes devront reconnaître que Charles Vallin a été guidé par son idéalisme, sous la devise " Un seul combat pour une seule Patrie ". Vont défiler sous nos yeux les figures du colonel de La Rocque et de ses "Croix de Feu", dont Charles Vallin fit partie, aux côtés d'un certain Augustin Iba-zizen, future Grande Figure berbère de l'Algérie Française chrétienne, digne descendant spirituel de celui dont il prit le prénom lors de son baptême, à l'âge adulte. Mais, Charles Vallin finira par être attiré par le mirage gaulliste…

Le propos n'est pas ici de "juger" mais, tout au contraire, de rappeler avec force qu'il y eut des "résistants de Droite", fait soigneusement occulté par les tenants d'une Histoire coulée dans le moule marxiste-léniniste.
Qui plus est, l'ouvrage fait revivre l'épopée de l’ Armée d 'Afrique, nous menant sur la fin à ces années de transition qui ouvrirent, sans que sur place on s'en rendît compte, la phase finale de la présence française en Algérie.
1948. Les tragiques événements de Mai 1945 sont encore dans toutes les mémoires. Un nouveau Statut vient d'être voté, en 1947. En quelques semaines, un mal implacable emporte Charles Vallin, et c'est moralement en son nom que son épouse Henriette se lance, avec brio, dans l'arène politique algérienne. Charles Vallin disparaît donc à l'âge de 45 ans. On ne doit certes pas céder à la tentation de la "politique-fiction" à base de reconstruction virtuelle de l'Histoire, mais, si on est tenté - et il faut l'être - de soutenir que l'Histoire se fait principalement par l'action des Hommes, de certains hommes à un certain moment et dans certaines conditions, alors on peut avancer l'hypothèse que l'action et l'influence d'un homme politique tel que Charles Vallin, en pleine force de l'âge, fort de ses racines religieuses et culturelles, ancré dans son patriotisme, aurait pesé, s'il avait vécu, sur le cours des événements à venir. Ce livre est là pour nous le rappeler, contribuant à notre méditation sur notre Destin.
Pierre Dimech.

CHARLES VALLIN, MON PERE. notes de lecture de P.Gourinard.
Enquête sur une certaine idée de la France.

Pourquoi ce livre sur une personnalité qui pourrait sembler oubliée ?
Il est certain que, depuis le récit publié par madame Pauwels, les filles qui écrivent sur leur père ont bonne presse et leurs ouvrages se vendent bien.
Mais, il faut s’intéresser au deuxième élément du titre qui est celui d’une « enquête sur une certaine idée de la France ».
Le concept France, son passé, sa représentation actuelle, son avenir est, en ce début de XXIe siècle, au centre des débats des historiens, des politologues, de l’ensemble des citoyens…
La politique de notre pays serait-elle seulement un chaos, le champ clos des ambitions sans autre loi que le cynisme et le non-respect de la parole donnée ?
Pour frapper le lecteur, faut-il seulement simplifier à l’excès, refuser de distinguer des évolutions à l’intérieur de la période 1940/1945, feindre de croire que seule l’extrême droite anti-parlementaire a soutenu le régime de Vichy, que la Droite n’était pas au rendez-vous de la Résistance ?
La biographie de Charles Vallin, qui fut, en son temps, très connu et participa au devenir politique de son pays, se veut une approche très différente des années noires que connut la France et pour lesquelles jeunes, comme moins jeunes manifestent un grand désir de connaissance…
Les familles, fort nombreuses, qui ont compté en leur sein des adhérents du Parti Social Français, y trouveront l’apport de documents nouveaux, une explication, une logique interne de ce qui fut en 1942 un grand drame porté sur la place publique de la France de Vichy : le départ de celui qui était l’aile marchante de leur parti et son arrivée à Londres avec le socialiste Pierre Brossolette.
« Un seul combat pour une seule patrie », préparé par une excellente connaissance de l’Allemagne, une France libérée par la reconquête militaire de son territoire, une France réconciliée et unie, prête à retrouver l’idéologie de progrès social défendue par le colonel de la Roque.
Tels étaient les buts poursuivis alors par Charles-Vallin.
Comme en témoigne la phrase codée qui passa sur la BBC pour annoncer son arrivée :
« Est vaincu qui croit être vaincu ».
Il est excitant pour l’esprit d’envisager d’en finir avec le cliché unique d’une France « pécheresse » et coupable et chercher à visualiser une autre image illustrant la complexité des scénarios.
Quant à l’épopée de la Libération, des détails héroïques comme familiers sur cette formidable armée d’Afrique, livrés au fil des jours et des combats dans les lettres à une amie de cœur, devraient toucher tous ceux que passionnent les récits de vie quotidienne, les carnets intimes traitant à l’échelle humaine des grands événements.
Les Rapatriés ainsi que tous ceux qui se sentent concernés par l’évolution de l’Algérie depuis les temps coloniaux jusqu’à nos jours, trouveront également matière à réflexion, car l’ouvrage se termine à Alger à deux époques différentes, 1943 et 1945/1948, cette dernière période étant très peu connue et caractérisée par des projets innovants en matière d’intégration et d’évolution ainsi que la création d’une Assemblée Algérienne à double représentation.
Il est également un autre angle d’attaque qui donnera une idée de la diversité et de l’intérêt du texte : les années d’enfance et de jeunesse de Charles Vallin.
Le berceau auvergnat des Teillard, la Khâgne d’Alain à Henri IV, l’atmosphère des années folles et du surréalisme, l’émergence du néo-thomisme, la recherche éperdue d’une esthétique prônant le spirituel…
De grands écrivains, tels Charles Maurras, Paul Claudel, François Mauriac, Jean Cocteau, Jacques Maritain passent dans sa vie, construisant sa personnalité.
De nombreuses lettres autographes inédites en portent témoignage et leur reproduction ne peut que plaire au lecteur.
Enfin, la préface écrite par René Remond de l’Académie Française et président de la Fondation nationale des Sciences Politiques, qui fait aujourd’hui autorité par sa curiosité intellectuelle, son goût du débat, son souci de l’analyse, aidera à comprendre les ressorts de l’histoire qui est ici contée, les liens qu’elle veut montrer entre la vie politique, culture et traditions intellectuelles, les interrogations sur les faits par la confrontation de nouveaux témoignages.

Thérèse Charles-Vallin est titulaire d’un doctorat d’Histoire et de Sciences Politiques consacré à l’étude des « Droites en Algérie » de 1934 à 1939. Elle est également l’auteur de « Tallien le mal-aimé de la révolution », paru en 1997, aux éditions Picollec et des « Aventures du Chevalier-Géologue Déodat de Dolomieu », à paraître aux Presses Universitaires de Grenoble.
Elle fut également Fondatrice de la Cité Universitaire d’Alger, de la Ligue Algérienne contre le cancer,de l’Ecole des Educatrices Spécialisées, des Villages Kangourou, de la revue « Enfances »..et en juin 1974, avec l’aide précieuse de Mlle Pasquier-Bronde, le Centre de Documentation Historique sur l’Algérie (C.D.H.A.).
Pierre Gourinard. .

 
Association pour la mémoire de l'Empire français (AMEF) L'association a pour objet de maintenir le souvenir de l'épopée et de l'oeuvre française outre-mer. Elle défend également la mémoire de tous ceux qui ont fait tant de sacrifices pour le rayonnement de la France à travers le monde.