Les services de police du commissariat furent aussitôt sur les lieux. Déjà on emportait quelques blessés parmi lesquels deux personne qui paraissaient plus sérieusement atteintes : un barman et une Jeune femme ayant une plaie profonde au niveau du sein gauche. Une autre Jeune femme avait un bras profondément atteint.
Au Milk Bar
Mais, presque au même moment, une autre explosion s'était produite au " Milk-Bar "rue d'Isly à l'angle de la place Bugeaud. Sous la violence de la déflagration, vitres, glaces, revêtements muraux intérieurs et extérieurs volèrent en éclat», et des vitrines du voisinage furent brisées. Aux victimes, nombreuses de l'explosion, s'ajoutèrent à cette heure de grande affluence, des blessés atteints par les éclats de verre.
L'explosion a eut lieu à l'intérieur de la grande salle du « Milk-Bar ». Sous les yeux de ses parents un enfant eut un pied sectionné. Plusieurs consommateurs s'écroulèrent grièvement blessés. D'autres blessés ensanglantés, s'élancèrent vers la rue où la foule s'amassait.
Un capitaine de parachutiste prit spontanément la direction des premiers secours, cependant que les services de police aussitôt alertés organisaient le service d'ordre.
Ambulances des sapeurs pompiers, Jeeps, voitures particulières, transportaient les victimes vers les hôpitaux et les cliniques. D'autres blessés, plus légèrement atteints, étalent accompagnés chez des médecins du voisinage.
Parmi les blessés se trouvait une Jeune fille, caissière du " Milk-Bar" Mlle Castaldi, fille du brigadier de police Castaldi tué il y a quelques Jours par les terroristes après l'attaque de la poste de la rue Marengo.
La circulation normale fut Interrompue rue d'Isly et canalisée vers la Poste centrale, par le boulevard Bugeaud pour faciliter les secours.
Bombes à retardement
Les services du laboratoire de police scientifique s'étaient rendus sur les lieux des deux attentats. La nature des explosifs n'était pas connue à ce moment.
Mais à la Cafétéria on retrouva des débris de mouvements d'horlogerie. Et au Milk-Bar parmi les décombres ensanglantés les restes d'un couffin déchiqueté au milieu de la salle.
Les engins étaient donc munis d'un dispositif le retardement.
Vers 18 h. 55 une autre bombe à retardement explosait dans le couloir de l'immeuble 2 boulevard Amiral Pierre provoquant de dégâts mais pas de victimes. On suppose qu'un terroriste en fuite a abandonné l'engin à cet endroit. A plusieurs reprises un musulman serait venu demander dans l'immeuble l'adresse d'un des locataires.
Les Victimes
Cependant on recensait les victimes dans les hôpitaux et les cliniques. Ce n'est que vers 21 h. 30 qu'on put les dénombrer :
- 37 blessés avaient été transportés à l'hôpital civil ce Mustapha.
- 11 blessés à l'hôpital militaire Maillot.
- 15 blessés à clinique Lavernhe
- 2 blessés à la clinique Solal.
Soit au total 65 blesses et hospitalisés, parmi lesquels une quinzaine purent peu après regagner leur domicile.
Mais parmi les blessés trois étalent mourants A 22 h. 30 : deux femmes (dont Mlle Cottet) et un garçonnet, non identifié.
De plus 19 blessés étaient dans un état très grave (quatre placés sous hibernation) sept avaient du être amputés d'une jambe et cinq d'un bras.
Blessés transportés à Mustapha
Eliane Soler, 25 ans ; Maurice Teboul. 45 ans ; Bernard Mazer 30 ans ; Monique Mazer 25 ans ; M. Chiche 45 ans ; un garçonnet non identifié de 13 ans " état très grave"; Gilberte Okri 20 ans ; Nicole Guiro 12 ans "amputée d'un bras" ; Gilbert Guiro son père 55 ans (possibilité d'amputation "une Jambe) ; Marie Pons 55 ans et Jeanne Pons 30 ans ; Zaragoza 19 ans ; Vincent Arimami ; Conçuelo Horta 26 ans ; François Ribés 30 ans ; Carmen Mas 22 ans ; Josette Cottet 20 ans en salle d'hibernation, état alarmant; Paulette Xerri 18 ans ; Cécile Cabriére 54 ans ; Jacques Dabaud 26 ans ; Jacqueline Ribes 43 ans; Silver Andilli 36 ans ; Pierre Zermatti ; Mohand Ferhat 23 ans ; Ali Archid. 43 ans ; René Serre (la Jeune femme d'un garde mobile en traitement a l'hôpital Maillot) ; Emmanuel Pons 12 ans ; Nicole Géraud 12 ans ; Danielle X 8 ans.
Blessés transportés à l'hôpital Maillot.
Trois militaires sont actuellement en traitement à l'hôpital Maillot.
Huit, légèrement atteints, ont regagné leur unité, après avoir reçu des soins.
A la clinique Laverhne
Quinze personnes ont été dirigées sur la clinique Laverhne. Quatre d'entre elles y sont actuellement en traitement, il s'agit de Mme Teboul qui a subi une amputation (demeurant 67, rue d'Isly) ; Mme Andrée Xuerreb ; Mlle Elvire Marie et sa nièce Jeannine-Marie et Mme Lalague.
A la clinique Solal
Deux blessés sont en traitement à la clinique Solal : Mlle Honoré et Mme Escandel.
IN ECHO D'ALGER 30 SEPTEMBRE 1956 S. B. |