EN FINIR AVEC LE 19 MARS LES MAUVAISES HABITUDES CONTINUENT LE SECRETAIRE D'ETAT AUX ANCIENS COMBATTANTS RECOMMANDE AUX PREFET DE NE PAS CHANGER AUX HABITUDES DU 19 MARS COMME JOURNEE DE COMMEMORATION POUR 2003.
Objet : Cérémonies associatives de commémoration de la guerre d'Algérie du 19 mars 2003

A l'approche du 19 mars, il me semble utile de rappeler la position du gouvernement sur la date de la journée d'hommage aux morts de la guerre d'Algérie.
Pour répondre à la volonté des anciens combattants de disposer d'une journée de commémoration de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et la Tunisie sans, pour autant raviver les tensions suscitées par cette question, le gouvernement a propose au monde combattant, qui l'a acceptée, une méthode qui repose sur la concertation et le dialogue.
Dans ce cadre, une commission qui rassemble les principales associations et présidée par M. Jean Favier, membre de l'institut, s'est réunie. Le gouvernement n'a pas encore arrêté sa position.
Il vous est donc demandé de reconduire, pour le 19 mars 2003, les pratiques habituelles, que je tiens à vous rappeler :
_ Les préfets et sous-préfets pourront à l'invitation des associations participer aux cérémonies des chefs-lieux des départements, en fonction du contexte et des usages locaux et dans le respect de l'égalité de traitement des associations.
_ Les autorités militaires accorderont des moyens militaires dans la mesure où la demande leur en est faite.
Hamlaoul MEKACHERA

EN FINIR AVEC LE 19 MARS LES MAUVAISES HABITUDES CONTINUENT

- La guerre d'Algérie n'en finit pas d'être rallumée. En décembre 2000, le quotidien du parti le plus mal placé pour donner des leçons d'humanité a ouvert et mené le bal en lançant une pétition contre la torture en Algérie. En réponse, un livre, tout aussi inopportun, a soulevé des interrogations et entretenu des indignations sincères et teintes. - Fort heureusement "le cercle pour la défense des combattants d'AFN" a réalisé un livre blanc (mission et vérité des combattants d'Afrique française du nord -L'Harmattan - janvier 2001) où les considérations idéologiques, singulièrement sélectives sont écartées au profit d'une recherche historique rigoureuse qui bénéficie de l'accès aux archives.
- L'appellation "guerre" s'étant désormais substituée officiellement à celle "d'événements ou opérations de maintien de l'ordre", il serait temps de fixer une date commémorative unique exempte de toute polémique préjudiciable à l'unité du monde des anciens combattants. Le choix devra donc être totalement indépendant de la chronologie des événements et ne pas donner l'impression d'avoir été retenu pour des complaisances politiques ou des options partisanes. Ainsi, la situation actuelle qui perdure depuis plus de vingt années sera clarifiée. En effet, est-il raisonnable de continuer à partager le souvenir de nos morts en A. F. N.,
Le 19 mars et le 16 octobre de chaque année, à l'occasion de cérémonies distinctes qui reçoivent du gouvernement une rigoureuse "égalité de traitement" quant aux modalités d'organisation ?
- La date du 16 octobre devrait s'imposer à tous. Elle revêt un caractère hautement symbolique dans la mesure où le 16 octobre 1977, il fut procédé à l'inhumation du soldat inconnu d'AFN dans la nécropole nationale militaire de Notre Dame de Lorette.
- Celle du 19 mars, en revanche, soulève de profondes objections.
- Dès 1963, certains se sont efforcés de promouvoir cette date pour commémorer la fin de la guerre d'Algérie. Or, le cessez-le-feu du 19 mars 1962 ne marque en aucune manière la fin de la guerre. Cette date apparaît contraire à l'honneur national voire humiliante dans la mesure ou l'événement est considéré comme la victoire politique du FLN sur le gouvernement français. - Cette date anniversaire, marquante pour l'Algérie au point de faire l'objet d'une émission de timbre-poste en 1997, ne peut être honorée par la France ! Même si dans son édition du 19 mars 1962, le quotidien politique de "l'humanité ", qui pendant toute la guerre avait pris parti contre notre Armée, célébra le cessez le feu comme une victoire. S'attacher à cette date participe d'une démarche provocatrice.
- Choisir cette date est une odieuse insulte pour tous ceux qui sont morts postérieurement au cessez-le-feu ainsi qu'à leurs familles. Il ne faut pas oublier ou escamoter que ce cessez le feu n'a pas été un "cessez le sang", au contraire, le nombre de pieds-noirs, de militaires d'active, du contingent et de Harkis, tués après le 19 mars dépasse celui enregistré de la "Toussaint rouge" de 1954 au printemps 1962.
- Soutenir cette date s'apparenterait à une démission politique puisque trois Présidents de la République successifs ont refusé l'officialisation.
Antoine TARQUINY (CNC)

De nombreuses manifestations de protestation en France contre le 19 mars
comme journée du souvenir, ici Nice merci à l'auteur de la photo
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