Dominique de Villepin a assisté le 10 juin 2006 à la cérémonie commémorative du massacre d'Oradour-sur-Glane, dans son discours minable il évoque évoque les victimes de la Shoah, celles de la Résistance, allant même jusqu’à vous apitoyer sur les enfants de Guernica, ceux de Lidice, de Varsovie, de Srebrenica, mais il oublie les victimes du 5 juillet à Oran
 
 
 
« La France se souvient de ses enfants massacrés… ». D’où vient cette amnésie sélective qui vous permet de vous souvenir de certains Français massacrés et d’occulter d’autres massacres de Français, infiniment plus importants et plus graves .

 
     
Lettre ouverte , Monsieur le Premier Ministre,

Hier, vous étiez à Oradour pour participer à la cérémonie commémorative du massacre des habitants de ce village (642 victimes) perpétré par la division SS Das Reich, le 10 juin 1944.
Votre discours, Monsieur le Premier Ministre, fut émouvant. Vous avez affirmé, si ma mémoire est bonne : « La France se souvient de ses enfants massacrés, ici comme dans d’autres villages… ».
Puis, vous avez évoqué les victimes de la Shoah, celles de la Résistance, allant même jusqu’à vous apitoyer sur les enfants de Guernica, ceux de Lidice, de Varsovie, de Srebrenica, etc…
Est-ce votre mémoire qui est chancelante, Monsieur le Premier Ministre, ou celle des rédacteurs de votre discours ? Je n’ai pas rêvé, vous avez bien prononcé la phrase suivante : « La France se souvient de ses enfants massacrés… ».

 
 
   
 
Eglise du village martyr d'Oradour-sur-Glane
   
       
 
D’où vient cette amnésie sélective qui vous permet de vous souvenir de certains Français massacrés et d’occulter d’autres massacres de Français, infiniment plus importants et plus graves, tant sur le nombre des victimes que sur la barbarie de leur mise à mort ?
Je ne vais pas vous l’apprendre :
Oradour – 10 juin 1944 = 642 morts
Oran – 5 juillet 1962 = 3.000 morts et +

Est-ce que, par hasard, les Français d’Algérie ne seraient pas des « enfants de France » ? Seraient-ils discrédités par les plus Hautes Autorités de l’Etat au point d’être considérés comme des « sous-hommes », maintenus sous le boisseau du secret d’Etat, à défaut de pouvoir être expédiés, manu militari, dans de nouveaux camps de la mort ?
 
 
 
 
Voici comment les « enfants de France » d’Oran ont été massacrés, par milliers et en une seule journée : Ils furent étouffés dans des fours, gelés dans des chambres froides, crochetés par la gorge aux abattoirs, débités dans des boucheries, sciés dans des menuiseries, dépecés, décapités, écrasés sur les chaussées… et j’en passe, tout cela, au faciès blanc, alors que 20.000 soldats français, se trouvant sur place, restaient consignés dans leurs casernes, avec interdiction d’intervenir, obéissant aux directives du général Katz auquel De Gaulle avait donné l’ordre criminel suivant : « surtout, ne bougez pas… ».
J’imagine donc aisément, Monsieur le Premier Ministre, que vous n’ayez pas voulu associer à votre hommage ces malheureuses victimes françaises, uniquement parce qu’il s’agit d’un crime d’Etat dans lequel est lourdement engagée la dictature gaulliste, alliée et associée à celle du FLN.
J’imagine même, tant ce forfait épouvantable est empreint, à jamais, de traîtrise, de lâcheté, tout autant de la part des auteurs que des responsables indirects, à quel point il doit être difficile au Gouvernement français de continuer à dissimuler, dans cette extermination, les responsabilités de la France, aussi écrasantes et déshonorantes que celles de l’Algérie !
Mais malgré tous les efforts déployés pour l’occulter, ce crime contre l’Humanité reste constitué, authentifié, indélébile, parce que, ce jour-là, « des milliers d’enfants de France » ont été sacrifiés au nom de je ne sais quelle politique aberrante de dégagement.
La boucherie d’Oran, à cause de l’ampleur de celle-ci et de la sauvagerie des tueurs, restera le plus épouvantable génocide du XXème siècle, sur lequel je souhaite, aujourd’hui, que notre pays ouvre, enfin, les yeux en exprimant enfin la seule vraie repentance que mérite la tragédie franco-algérienne.
Dans cet espoir,
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à la onsidération respectueuse que je dois à votre fonction.
ANNE CAZAL Journaliste écrivain
 
 
 
Le Premier ministre a assisté le 10 juin 2006 à la cérémonie commémorative du massacre d'Oradour-sur-Glane, en Haute-Vienne, perpétré par la division SS Das Reich le 10 juin 1944.
Dominique de Villepin a rendu hommage aux 642 victimes d'Oradour-sur-Glane lors des cérémonies du 62ème anniversaire du massacre. "Notre nation n'a pas oublié le crime d'Oradour, comme elle n'a pas oublié celui de Tulle. La France se souvient de ses enfants massacrés, ici comme dans d'autres villages, dans la tourmente des années de guerre", a déclaré le Premier ministre, samedi 10 juin 2006
"Elle se souvient aussi du déshonneur du Vel d'Hiv, de Drancy et des rafles", a-t-il ajouté.
Associant à cet hommage les résistants "qui ont payé de leur vie leur combat pour la liberté", Dominique de Villepin a également évoqué les "enfants de Guernica, de Lidice, de Varsovie et d'ailleurs", en pensant également aux "malades de l'hôpital de Vukovar", aux victimes de Srebrenica et "à toutes ces villes et à tous ces villages dont les populations civiles ont succombé à la folie des nationalismes et des fanatismes". L'Europe, "née des cendres d'Oradour"
Accompagné de son épouse, Dominique de Villepin a auparavant déposé des couronnes et observé une minute de silence devant les deux monuments aux morts du village moderne. Il s'est ensuite recueilli dans l'église dévastée du village martyr où des femmes et des enfants avaient été rassemblés puis mitraillés et brûlés vifs par des soldats SS. Il s'est également rendu au champ de foire du village martyr, où les nazis avaient regroupé les hommes avant de les tuer. Les SS avaient incendié le village avant de poursuivre leur progression vers le front de Normandie.