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Voici comment les
« enfants de France » d’Oran ont été
massacrés, par milliers et en une seule journée :
Ils furent étouffés dans des fours, gelés dans
des chambres froides, crochetés par la gorge aux abattoirs,
débités dans des boucheries, sciés dans des
menuiseries, dépecés, décapités, écrasés
sur les chaussées… et j’en passe, tout cela,
au faciès blanc, alors que 20.000 soldats français,
se trouvant sur place, restaient consignés dans leurs casernes,
avec interdiction d’intervenir, obéissant aux directives
du général Katz auquel De Gaulle avait donné
l’ordre criminel suivant : « surtout, ne bougez pas…
».
J’imagine donc aisément, Monsieur le Premier Ministre,
que vous n’ayez pas voulu associer à votre hommage
ces malheureuses victimes françaises, uniquement parce qu’il
s’agit d’un crime d’Etat dans lequel est lourdement
engagée la dictature gaulliste, alliée et associée
à celle du FLN.
J’imagine même, tant ce forfait épouvantable
est empreint, à jamais, de traîtrise, de lâcheté,
tout autant de la part des auteurs que des responsables indirects,
à quel point il doit être difficile au Gouvernement
français de continuer à dissimuler, dans cette extermination,
les responsabilités de la France, aussi écrasantes
et déshonorantes que celles de l’Algérie !
Mais malgré tous les efforts déployés pour
l’occulter, ce crime contre l’Humanité reste
constitué, authentifié, indélébile,
parce que, ce jour-là, « des milliers d’enfants
de France » ont été sacrifiés au nom
de je ne sais quelle politique aberrante de dégagement.
La boucherie d’Oran, à cause de l’ampleur de
celle-ci et de la sauvagerie des tueurs, restera le plus épouvantable
génocide du XXème siècle, sur lequel je souhaite,
aujourd’hui, que notre pays ouvre, enfin, les yeux en exprimant
enfin la seule vraie repentance que mérite la tragédie
franco-algérienne.
Dans cet espoir,
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à la
onsidération respectueuse que je dois à votre fonction.
ANNE CAZAL Journaliste écrivain |
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