Lettre ouverte, Monsieur le Président de la République, à un président normal

     
 

Vous avez déclaré, lors de votre discours visé en marge : « Pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Ce système a un nom, c'est la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. »
Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, car la ville où vous vous trouviez, à ce moment précis, cette ville dont vous admiriez sûrement la somptuosité est l'œuvre des colons français qui l'ont construite de bout en bout et aimée comme ne l'aimeront jamais les Algériens qui l'habitent aujourd'hui, lesquels ont pu devenir des « Algériens » uniquement parce que la colonisation française a pris soin d'eux et leur a construit un beau et prestigieux pays là où il n'y avait que ruines, misère et désolation !

Donc, devant vos yeux se trouvait la preuve que l'œuvre des colons français n'était ni injuste, ni brutale, mais profondément humaniste, et dans cette ville d'Alger, les murs ont dû vous crier la vérité sur l'amour qui l'a bâtie ! Les constructions, et réalisations françaises dans ce pays sont grandioses au point qu'aucun pays arabe ne pouvait prétendre, au moment de l'indépendance, rivaliser, en n'importe quel domaine, avec l'Algérie...

Examinons, l'un après l'autre, les qualificatifs manichéens dont vous avez affublé l'œuvre de nos ancêtres : « injuste » avez-vous déclaré. Vous ignorez peut-être que c'est le concert des nations européennes qui, à Londres en 1816, puis à Aix-la-Chapelle en 1818, incitèrent la France à détruire ce repaire de pirates et d'esclavagistes qui, depuis leur fief d'Alger, régence turque, infestaient la Méditerranée... Vous ignorez aussi les multiples tentatives européennes pour mettre un terme à ce honteux état de fait qui subsistait depuis des siècles ?...
Qui dois-je vous citer pour vous en convaincre ?

L'Histoire des Berbères d'Ibn Khaldun (1390) ou bien Voltaire qui s'indignait de voir notre pays s'humilier humblement (déjà !) pour supplier les Barbaresques d'accepter des fortunes en échange de quelques uns des milliers de Français qui subissaient, dans les bagnes, l'esclavagisme, un système profondément injuste et brutal (et c'est un euphémisme !).

Sommaire

- Le mot du Président Lettre ouverte à un Président normal Par Jean-Marie Avelin.
- Colonisation Injuste et brutal ? Par Alain Algudo.
- Tissu d'illusions Ravages Par Geneviève de Ternant.
- Légitime requête Quand la chancelière donne une leçon au ministre ! Par Eliane Sallaberry.
- 17 octobre 1961 Mensonge d'État Par Bernard Lugan.
- Décadence spirituelle Le meurtre des départements français d'Algérie Par Georges Dillinger FOCUS.
- La colonisation du Maghreb par les Arabes et par les Turcs Par Anne Cazal.
- Quand le Chef d'Etat crache sur la France Par VERITAS.
- La complicité du gaullisme et du communisme Par Docteur Pierre Cattin.
- Courrier des lecteurs
- Trois prestigieuses protestations Chronique
- La guerre des idées Par Anne Cazal
- Au Grand Chancelier de la Légion d'Honneur Par Anne Cazal.


La délivrance de 35.000 esclaves européens - dans quel état ! - dont plus de 3.000 Français - n'était-elle pas une raison suffisante pour justifier l'intervention française et le débarquement de nos troupes à Sidi Ferruch ?

Qu'ont découvert les Français sur cette terre de désolation ? Des êtres humains plongés dans une stagnation et une misère indescriptibles ! Les Français eurent beaucoup de mal à les faire sortir, lentement et progressivement, de cette lamentable situation et, bien évidemment, nos vaillants soldats durent, aussi, faire face à de multiples interventions pacificatrices lors de soulèvements tribaux...
Par piété familiale, j'accorderai une attention particulière au Maréchal Bugeaud dont mon aïeul était officier d'ordonnance, car grâce à la perspicacité et à la ténacité de celui-ci, des milliers d'hommes ont alors cessé d'être à la merci de razzias, de pillages, d'exactions de toutes natures... Les soldats-laboureurs de Bugeaud ont fait disparaître le spectre de la famine pour une population, de plus en plus nombreuse, qui voyait avec bonheur ce pays, jadis indigent et désertique, se couvrir de cultures vivrières...

Je pense que vous ne pouvez pas ignorer tout cela et j'en viens à votre second qualificatif : « brutal » qui m'affecte profondément car rien n'est plus attristant que celui qui éprouve, envers sa propre famille, des sentiments de mépris, d'hostilité, voire de haine, et lorsqu'une telle attitude est celle d'un Chef d'Etat, elle est aussi abjecte qu'inadmissible ! Ainsi, vos ancêtres et les miens n'auraient fait preuve que de brutalité, et ce, de père en fils, durant 132 ans ?
C'est pourtant bien ce que vous avez exprimé par votre discours du 21 décembre à Alger car, en quelque sorte, vous affirmiez, publiquement, le plus odieux des mensonges : « Nous les Français, nous sommes des envahisseurs, brutaux et injustes, et nous avons perpétré, sur des innocents opprimés, des massacres... »... Et vous avez fait cette déclaration inique devant des terroristes ayant massacré, depuis le début de la guerre d'Algérie, « des civils désarmés et innocents, et, de ce fait, s'étant placés, eux-mêmes en dehors de l'Humanité » ! (Je cite là votre discours sur le terrorisme !).

Dois-je vous remémorer, Monsieur le Président de la République, ce qui s'est passé à l'indépendance, cette curée envers tout ce qui était français ou pro-français - et je n'évoque pas seulement les « Européens », mais tous les Musulmans, qu'ils aient été élus de la nation française, ou soldats engagés pour défendre la France ? De l'aveu même de votre homologue algérien, des douars, des mechtas, vieillards, femmes et enfants compris, ont été entièrement et effroyablement massacrés, parce qu'un seul Harki s'y était réfugié ! Certains historiens chiffrent ces malheureuses victimes à 150.000, mais jamais nous ne saurons la vérité sur cette sanglante, et ô combien brutale, épuration !

Est-ce cela que vous appelez « lucidité » ? Evidemment, il y a eu Sétif, Guelma, et Kherrata, nul ne le nie... Mais vous vous êtes bien gardé de préciser qu'en ces lieux, il s'agissait d'une répression, certes aveugle et disproportionnée, mais justifiée par le fait que la France avait été attaquée au travers de centaines de ses citoyens innocents, atrocement massacrés... Et vous avez poursuivi en disant que la France avait manqué, le 8 mai 1945, à ses valeurs universelles.... La France ? ... Comment pouvez-vous être aussi ambigu ?

Votre discours du 21 décembre 2012, c'est bien vous qui l'avez prononcé, et non la France qui, depuis des mois, vous crie : NON A LA REPENTANCE ! La répression des massacres de Sétif et Guelma, ce n'est pas la France qui l'a ordonnée, mais bien celui qui a toujours fait couler le sang, français de préférence, et là il fallait nommer clairement l'ordonnateur de cette répression, le Président du Conseil de l'époque : CHARLES DE GAULLE, aussi responsable de la répression aveugle de Sétif que de l'Epuration en France !

Peut-on humilier davantage le pays dont on est le représentant ? Oui, et c'est une performance que vous aviez déjà accomplie, avant de prononcer ce discours calamiteux, en rendant hommage à Maurice Audin, coupable de haute trahison envers la France, traître à son pays en temps de guerre !

A-t-on jamais vu le Chef d'un Etat rendre hommage à un compatriote ayant collaboré avec l'ennemi, contre son propre pays en guerre ? Combien de soldats français ont trouvé la mort dans ce conflit par la faute de M. Audin et ses semblables ?

Même les pires dictateurs n'ont jamais agi de cette manière... Ah ! Oui... Les valeurs universelles de la France ont été bien malmenées, en Algérie, les 19 et 21 décembre 2012, et, malheureusement, par celui qui est censé la représenter, défendre sa dignité et son honneur, mais qui n'a cessé de l'abaisser, de la flétrir, et de la souiller...

Vous avez cité des écrivains algériens dont nous ne désavouons pas le talent, mais vous avez, sciemment, oublié le plus célèbre, le plus doué d'entre eux, celui qui rafle tous les prix littéraires à l'heure actuelle, celui dont les qualités de narrateur n'ont qu'un seul défaut : exprimer la vérité ! Alors, juste pour vous rafraîchir la mémoire, j'invoquerai Boualem SANSAL, avec lequel je fraternise depuis longtemps, celui qui affirme à notre déléguée générale Anne CAZAL dont il est très proche : « Tu es plus Algérienne que tous ceux qui vivent dans ce pays ! »... Celui qui a osé écrire, et ce sera ma conclusion : « Quarante ans est un temps honnête, ce nous semble, pour reconnaître que ces foutus colons ont plus chéri cette terre que nous qui sommes ses enfants ! ».
En vous remerciant de bien vouloir prendre en considération les termes pesés du présent courrier,
Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président de la République, l'expression du respect que je dois à votre haute fonction. ■
IN - Lettre de VERITAS N° 165 - JANVIER FEVRIER 2013


ADHESION ET ABONNEMENT :
ABONNEMENT à « LA LETTRE DE VERITAS » : 24 €
ADHESION : Simple : 16 € □ - Soutien : 26 € et + □ - Bienfaiteur 46 € et
ADHESION + ABONNEMENT : 40 € □

Merci d'effectuer votre règlement avant la fin mars 2013.
NOM : ……………………………………………………….PRÉNOM :………………………………………
ADRESSE COMPLÈTE : ………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………….

TÉLÉPHONE : …………………………………..

FAX: ………………………………………………

Règlement par chèque à l'ordre de VERITAS - BP 21 - 31620 FRONTON -