Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République
Monsieur le Grand Chancelier, de la légion d'honneur

 
       
 
       
 

Probablement sur demande d’un tiers, vous avez pris la regrettable décision de retirer la décoration de chevalier de la Légion d’Honneur attribuée à M. Jean-François Collin à titre militaire en tant que grand mutilé de guerre, ceci au motif d’une prétendue « action contraire à l’honneur ».

En quoi consisterait cette dite action ? Renseignement pris, il s’agit, non pas d’une action, mais de la déclaration faite par M. Collin, à la remise de sa Croix, à savoir : « Je tiens à ajouter que cette Croix, je la dédie à tous les Combattants de l’Organisation Armée Secrète qui sont morts les armes à la main, ou ont été fusillés par le plus grand traître de l’Histoire de France, le général De Gaulle. Ce sont eux, aujourd’hui, qui devraient être honorés à ma place ! Et pour que les choses soient limpides je vous promets que je ne porterai jamais cette Croix tant qu’il y aura un gaulliste ou un ami du FLN à l’Elysée ! ».
Que M. Collin ait exprimé ce qu’il pensait de Charles De Gaulle, lequel avait publiquement engagé la parole de la France et la sienne, proclamant l’Algérie « Française  organiquement et pour toujours », pour traiter ensuite du sort de ces départements français avec des terroristes abjects ruisselants de sang humain, dont la barbarie n’est plus à démontrer, c’est une opinion que partagent des millions de Français, et pas seulement de Français d’Algérie.
A ma connaissance, nul ne peut nier que Charles De Gaulle, après avoir été porté au pouvoir par ce serment, entre autres, a trahi tous ses engagements, bafouant autant les droits de l’homme que ceux du citoyen, violant la Constitution française dont il était, le garant, trahissant le peuple qui l’avait votée, et se conduisant en dictateur pour assouvir, même dans le sang de ses compatriotes abandonnés et trahis, ses propres ambitions !
Je le répète, il ne s’agit que d’une opinion, celle de M. Collin que je partage, mais que vous ne partagez certainement pas parce que tous les successeurs de Charles De Gaulle se sont évertués à cacher au peuple français qu’il n’était plus, à ce moment précis, sous un régime de légalité républicaine, mais bien sous le régime d’une dictature de fait…
Tous, sauf un, Monsieur le Président de la République, et un des vôtres, précisément, qui a eu la rectitude de reconduire les RESISTANTS de l’Algérie française, dans leurs droits, dans leurs grades, dans leurs décorations,et j’ai nommé là M. François Mitterrand…
M. Mitterrand étant le seul à avoir échappé à la servilité dont ont fait preuve tous les autres, il n’en demeure pas moins qu’outre cette réhabilitation, tous les courageux RESISTANTS de l’Algérie française ont bénéficié de quatre lois d’amnisties successives et, que je sache, sauf erreur que vous voudrez bien rectifier, le Général Salan, l’homme le plus décoré de France, est mort Grand Croix de la Légion d’Honneur, et le Général Jouhaud Grand Officier, et il me semble qu’eux aussi considéraient Charles De Gaulle comme le plus grand traître de l’Histoire !
Alors pourquoi cet outrage envers Monsieur Collin, et depuis quand, en France, émettre une opinion serait devenu un délit, une action contraire à l’honneur, entrainant des sanctions telles que le retrait d’une décoration amplement méritée ? Sommes-nous retournés en dictature, Monsieur le Président de la République, comme aux plus beaux jours du gaullisme ?? A-t-on remis au goût du jour, sous votre présidence, l’agressivité de l’Etat envers les vrais patriotes, et les méthodes de coercition envers les opposants à une politique fondée sur le mensonge et la violence ???
Il y a, parmi les droits fondamentaux et universels de l’Homme, un droit imprescriptible : le droit à l’insurrection pour les minorités opprimés, et c’est au nom de ce droit là – il fut un temps où M. Michel Debré le reconnaissait comme le plus sacré des devoirs ! – que je m’insurge contre l’offense brutale et injuste, commise à l’encontre de M. Jean-François Collin par le Grand Chancelier et le Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur, offense contresignée par le Président de la République. L’action « contraire à l’honneur » est pleinement la leur, et non celle de M. Collin !
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur, Messieurs et Mesdames les membres du Conseil de l’Ordre de la Légion d’Honneur, l’expression du respect que je dois à vos hautes fonctions.
Anne CAZAL,    Journaliste-écrivain


Pour information :
Article 11 de la déclaration des Droits de l’Homme de 1789 : La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.

Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 : Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit

Constitution Française 1958 : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances...

   
 
   

Liste des complices

- M. Jean-Louis Georgelin grand chancelier de la Légion d'honneur depuis le 9 juin 2010.
- M. Hubert BLANC, préfet de région honoraire
- M. Gérard PÉLISSON, ancien président du conseil de surveillance d'un groupe hôtelier
- M. Elrick IRASTORZA, général d'armée
- Mme Hélène GISSEROT, procureur général honoraire près la Cour des comptes
- M. Bertrand DUFOURCQ, ambassadeur de France
- M. François DAVID, président d'honneur d'une compagnie d'assurance
- Mme Michèle GENDREAU-MASSALOUX, ancien recteur de l'Agence universitaire de la francophonie
- M. Xavier EMMANUELLI, ancien ministre, président du SAMU social international
- M. Pierre DEVAUX, vice-amiral d'escadre complice de François Hollande
- M. Hugues GALL, ancien conseiller d'Etat, membre de l'Institut complice de François Hollande
- M. Jean-Marie COULON, premier président honoraire de la Cour d'appel de Paris
- M. Bruno GENEVOIS, ancien président de la section du contentieux au conseil d'Etat
M. Jean-Pierre MARTIN, général d'armée aérienne complice de François Hollande
- Mme Dominique MEYER, médecin, universitaire, membre de l'Académie des sciences
Mme Martine CLÉMENT, vice-présidente d'un organisme coopératif, ancienne présidente-directrice générale de société
- Mme Marion GUILLOU, présidente du conseil d'administration de l'Ecole polytechnique
- Mme Marie-Claude KERVELLA, ancienne secrétaire générale d'une organisation syndicale
(source : site de la Chancellerie de la LH).