|
L'histoire
de l'Algérie s'est rejoué jeudi 8 septembre 2005 à
Montpellier, alors que l'amiral Philippe
de Gaulle comparaissait devant le tribunal correctionnel à
14 h |
|
|
Pour
des propos jugés diffamatoires par trois anciens harkis,
ces Français musulmans qui servirent d'auxiliaires à
l'armée française lors de la guerre d'Algérie.
Dans une interview parue en avril 2004 dans le quotidien régional
Midi libre, le fils du général, qui venait de publier
le deuxième tome de ses propres mémoires (De Gaulle,
mon père, chez Plon), s'était élevé
contre ceux qui accusent son père
«d'avoir abandonné les Français d'Algérie.
Avant d'ajouter : «Et puis tout le monde ne voulait pas
partir, comme ces cent mille harkis qui ont rejoint l'armée
algérienne. »
Philippe de Gaulle, 84 ans, ne s'est
pas présenté à la barre : malgré l'important
dispositif policier, le vieil homme aurait eu du mal à faire
face à la centaine de Harkis, Pieds-Noirs, d'anciens officiers,
et des membres s d'associations de Rapatriés, venus en force
soutenir les leurs amis.
Avant l'ouverture de l'audience,
distribution d’un tract qui qualifie le général
de gaulle comme
«un tricheur machiavélique»,
et "complice du FLN".
A l'intérieur de la salle du tribunal correctionnel de Montpellier,
régnait une tension perceptible de la part des Harkis et
des Rapatriés d’Algérie.
Cité comme témoin par l'accusation le président
de l’association V.E.R.I.T.A.S, Joseph
Hattab Pacha, le dernier maire français de la Casbah
d'Alger, s'est contenté de sobrement raconter
outre sa propre séquestration par le FLN, et son sauvetage
in extremis par un commando de parachutistes nous retiendrons :
l’histoire terrible : 600 harkis exhibés dans
un village par le FLN, les yeux arrachés de leurs orbites,
avant d'être massacrés. |
|
|
«Abandonnés
par la France, livrés désarmés à la
barbarie du FLN,
les Harkis ont subi le plus grand drame de l'après-guerre»,
a expliqué Pierre Courbis, avocat des plaignants.
Avant d'ajouter, la gorge nouée de sanglots :
«Les propos du fils de De Gaulle constituent pour eux un traumatisme
effroyable ! »
|
|
|
Avocat de la défense, Jean-Claude Zylberstein a souligné
qu'«à aucun moment, Philippe de Gaulle n'a accusé
ces harkis de traîtres», puisque, au moment où
«certains de ces hommes
avaient rejoint l'armée algérienne, la guerre était
finie».
Il
avait été soutenu auparavant par le procureur, qui,
bien qu'«ému par les récits des témoins»,
ait avoué, presque en s'excusant, «ne
voir aucune diffamation» dans les propos de l'amiral,
provoquant la fureur dans les rangs du public.
«Si moi je dis que les juifs
sont partis dans les camps sans qu'on les force, est-ce que je ne
risque rien ? » S’est énervé un Rapatrié,
avant que la présidente n'impose le silence.
A la sortie, les langues se sont
déliées. «Dans ce pays, la justice est aussi
merdique que le reste. Comment faire pour que les jeunes comprennent
que le général de Gaulle est le plus grand pourri
que la terre ait porté ?», Se lamente une vieille dame.
Jugement le 6 octobre. |
|
|
|
|
|
|