Un " traité d'amitié " entre la France et l'Algérie ne saurait reposer
sur des mensonges historiques.

   
 
     
 
Assez craché sur la France !
Les Algériens, appelés aux urnes le 29 septembre 2005, ont approuvé par référendum la charte sur " la réconciliation nationale élaborée par M. Bouteflika ". En vue de faire oublier la brutalité de la répression du terrorisme islamiste depuis 1990, et ce terrorisme lui-même, le président algérien, tout au long de la campagne électorale, s'est déchaîné contre les « crimes » commis par les Français au cours de la période coloniale. Il déclarait ainsi à Béchar a la fin août qu'ils « n'ont pas d'autre choix que de reconnaître qu'Ils ont torturé, tué, exterminé ».
A Batna, le 12 septembre, il conditionnait la conclusion d'un traité d'amitié prévu d'ici à la fin de l'année entre les deux pays à la reconnaissance solennelle parla France des atrocités commises de 1830 à 1962...
On ne peut davantage travestir la vérité de ce qu'a été la présence française. Bien plutôt pourrait-on demander au F.L.N. algérien de faire repentance pour les innombrables crimes, dont les victimes ont été le plus souvent des Algériens que des Français de souche européenne.

Un bilan positif


Quant au bilan de la présence française en Algérie, il est largement positif, comme l'a démontré M. Michel Klein au colloque organisé par Jeune Pied-Noir le 23 septembre au Sénat. Faits et chiffres à l'appui, il a rappelé avec la précision d'un historien tout ce que la France avait apporte à l'Algérie dans cinq domaines : l'agriculture, les hydrocarbures, découverts par des ingénieurs français au Sahara, les communications, l'habitat, la santé. La France a abandonné en 1962 au FLN un pays florissant avec de grandes promesses d'avenir.
M. Bouteflika a affecté d'avoir un geste en invitant les fils et les familles des harkis à prendre leur place dans la communauté nationale, mais ç'a été pour les opposer à leurs pères en désignant ceux-ci comme des « traîtres » et des « collaborateurs » des forces coloniales. Le président algérien espère « récupérer » les quelques centaines de descendants de harkis qui ont rejoint le Front islamique du salut pour se venger de l'humiliation, et surtout des tortures, subies par leurs pères du fait du FLN.
En crachant sur la France et ceux qui l'ont servie, M. Bouteflika flatte le sentiment d'hostilité à l'égard de notre pays de ses amis politiques. II escompte ainsi faire monter les enchères dans la négociation du traité d'amitié avec la France. A gauche et dans les ailées du pouvoir à Paris, il y a encore des porteurs de valise du F.L.N. qui gardent mauvaise conscience pour la présence française en Algérie et prennent le parti de ceux qui accusent notre pays. Alors, M. Bouteflika aurait ton de se géner Si l'on en croit le Figaro (28/9/2005), Jacques Chirac serait prêt a faire des concessions a M. Bouteflika pour parvenir à la conclusion du " traité d'amitié" '.
Il s'inspirerait notamment de sa propre déclaration, en juillet 1995, sur raide que l'État français aurait apportée à l'occupant pour effectuer la rafle des juifs au Vel d'Hiv en 1942. Mensonge historique, car si des policiers Français participèrent à l'opération. c'est qu'ils avaient été requis par les Allemands et ne pouvaient refuser. M. Chirac va-t-il reconnaître les prétendus crimes de la France en Algérie ? Ce serait indigne.
II faut garder à l'esprit que dans ce projet de traité d'amitié, M. Bouteflika est demandeur. La France peut donc lui imposer de ne pas travestir l'histoire. Si cela devait advenir, le texte signé reposant sur des mensonges, serait aussitôt contesté par tous les Français qui ont conservé le sens de l'honneur.
Au fait, pourquoi revenir sur le passé ? Laissons les historiens s'en occuper et faire prévaloir la vérité.
La géopolitique commande à la France et à l'Algérie de se rapprocher. Tirons-en les conséquences et voyons sur quels terrains une action commune peut être entreprise. Pour ce qui est de °l'amitié°, on verra plus tard.
— | par Pierre PUJO|