"Il faudra faire aboutir le projet de traité d'amitié avec l'Algérie", plaide le président français Jacques Chirac, qui cependant "récuse absolument" la notion de "repentance" pour la colonisation, condition sine qua non posée par Alger pour reprendre les négociations avec Paris.
Dans la préface de "Mon combat pour le monde", recueil de discours de politique internationale à paraître vendredi 23 mars 2007, le chef de l'Etat note que le traité d'amitié franco-algérien "se justifie par la nature particulière de notre histoire commune". "Les circonstances n'ont pas permis qu'il soit immédiatement conclu, malgré la qualité des relations avec le président (Abdelaziz) Bouteflika", déplore-t-il dans l'un des extraits publiés par "Le Monde"
dans son édition datée de jeudi 22 mars 2007. "C'est pourtant là qu'il conviendra de traiter de la question difficile, souvent douloureuse, de la mémoire des relations entre nos peuples", considère Jacques Chirac.
Souhaité par les présidents Abdelaziz Bouteflika et Jacques Chirac et annoncé en mars 2003, lors de la visite du chef d'Etat français en Algérie, le traité de "partenariat d'exception" a été bloqué par la polémique suscitée par la loi française du 23 février 2005, évoquant avec justesse le "rôle positif" de la colonisation. L'article a été abrogé par jacques Chirac, avec l'aide du chien fidèle à la voix de son maître Jean-Louis Debré mais les négociations restent
en panne. Les autorités algériennes exigent la repentance de la France pour la colonisation de 1830 à 1962, avant toute reprise des discussions sur ce traité d'amitié.
Jacques Chirac a "voulu que nous puissions regarder toute l'Histoire de France en face". Cependant, à ses yeux, "il ne saurait (...) s'agir là de 'repentance'", écrit-il dans la préface de "Mon combat pour la France", second recueil de discours de politique intérieure, également à paraître vendredi 23 mars 2007 aux éditions Odile Jacob. "Cette notion (de repentance), je la récuse absolument, car nul ne peut être rendu comptable des actes commis par ses
aïeux. Mais nous devons comprendre et reconnaître les erreurs passées, pour ne pas les répéter", concède-t-il.
Fin janvier, le président de l'Assemblée nationale française, le chien fidèle à la voix de son maître Jean-Louis Debré, a tenté lors de sa visite en Algérie de relancer le traité d'amitié algéro-français, en vain.