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Le traité
d'amitié entre l'Algérie et la France, qui doit théoriquement
être signé avant la fin de l'année, est bel et
bien compromis.
Un entrefilet de l'Express du 22 aôut 2005
fait ressortir les grandes tensions qui existent en ce moment entre
la France et l'Algérie, depuis la loi du 23 février
2005 (sur le "rôle positif de la présence
française") et les insultes de Bouteflika
(" Ces fours étaient identiques aux
fours crématoires des nazis ", " l'ennemi
ayant perfectionné ses moyens de torture, d'extermination
et de destruction faisant de l'Algérie un gigantesque camp
de la mort et de la torture ceint de fils barbelés et de
champs de mines ", " Après une présence
de 130 ans en Algérie, la France a laissé
derrière elle des corbeaux, des grenouilles, des
perturbateurs qui ne connaissent rien à l’Algérie”,
s’est-il écrié le 4 septembre 2005 à
Ouargla etc.) qui s'en étaient ensuivies quelques mois plus
tard.
Ainsi, selon l'Express, "des doutes existent
sur la signature, par Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika, du
traité d'amitié entre la France et l'Algérie,
prévue d'ici à la fin de l'année." Un
proche de Villepin s'est confié au magazine, signalant qu'"il
ne paraît pas envisageable, aujourd'hui, de le signer".
À ma connaissance, c'est la première
fois qu'un doute semi-officiel est ainsi émis sur la possibilité
d'aller jusqu'au bout des négociations du traité dans
les conditions actuelles.
Nous avions remarqué un signe avant-coureur
quand, dans sa conférence de presse du 26 juillet, Philippe
Douste-Blazy, le ministre français des affaires étrangères,
n'avait pas voulu se prononcer sur la question de savoir si le traité
d'amitié serait signé, comme prévu, cette année
: il avait tout simplement "oublié" de
répondre à la question posée.
La mise hors jeu de la France, à l'occasion
de la libération, dans son "pré carré",
des derniers prisonniers politiques marocains détenus en
Algérie par le Polisario, allié algérien, était
un signe de très forte tension algéro-française
: la France n'était plus un interlocuteur acceptable pour
l'Algérie sur la question sahraouie. Humiliation pour la
France : c'est Washington qui a joué le rôle de médiateur
entre les parties!
Par cette source anonyme, certainement très
haut placée, qui s'est confiée à l'Express,
la France a aussi envoyé quelques signaux positifs aux Algériens,
signalant sa volonté de reprendre les négociations
(probablement interrompues dans ce climat délétère)
:
La France pourrait ainsi faire preuve de souplesse
et revenir sur cette loi que la source haut placée
de l'Express qualifie d' "erreur colossale" (rappelons
que Douste-Blazy en est un des initiateurs...). La piste
récemment proposée par le ministre (création
d'une commission d'historiens français et algériens
pour évaluer la loi du 23 février 2005) pourrait en
constituer le moyen le plus efficace.
Il faut rappeler que la France a bien plus besoin
de ce traité que l'Algérie, ce qui place ce dernier
pays en position de force. Il faut rappeler aussi que le renforcement
des relations franco-algériennes pour en faire le pivot de
l'axe Europe-Méditerranée (comme l'axe franco-allemand
fut le moteur de l'Europe) est l'autre grand projet du quinquennat
de Jacques Chirac. L'autre?
Donc tout n'est pas irrémédiablement
perdu, à condition, j'ose imaginer, que l'individu qui préside
l'Algérie cesse d'insulter la France à tout bout de
champ. Ce qui, en matière d'amitié, serait quand même
la moindre des choses.
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