Restauration de la Basilique Saint Augustin de Bône
 
     
 
 
 
L’histoire de la basilique Saint-Augustin de Bône remonte à 1839 lorsque Monseigneur Dupuch, adepte et grand amoureux du saint homme arriva dans cette ville numide avec dans ses bagages l’idée de rendre à Hippone son aura et son rayonnement d’antan avec un projet grandiose comprenant la construction d’un grand complexe avec une basilique, une bibliothèque, un monastère et une maison d’accueil. Mais ce projet, malgré l’insistance et la persévérance de l’homme, ne put voir le jour et on dut adopter une vision plus modeste de cette initiative en retenant uniquement la construction de la basilique. L’abbé Pougnet du diocèse d’Avignon avait été désigné pour en dresser les plans et la première pierre de la basilique en chantier fut bénie le 9 octobre 1881 par Monseigneur Combes, évêque de Constantine et d’Hippone.
 
     
 
 
L’église devait avoir une forme architecturale prenant en compte l’histoire et la culture de la ville avec un style arabo-mauresque bien intégré. C’est seulement que le 29 mars 1909 que la basilique fut consacrée en grande pompe et la première messe y fut dite devant une foule de prêtres et de fidèles de toute la région. En 1933, l’évêque de Constantine et d’Hippone en confia la garde à l’Ordre de Saint- Augustin représenté par la province augustinienne de Malte. Construit sur un promontoire surplombant les ruines de l’antique Hippone, cet édifice religieux dédié à la mémoire de l’un des plus grands docteurs de l’Eglise chrétienne se veut un espace d’échange entre les différentes cultures et civilisations et se dresse là pour prouver au monde la coexistence pacifique de deux religions monothéistes qui, par le passé, se sont longtemps opposées et combattues. La basilique, qui allie les styles arabo-mauresque mais aussi byzantin et romain, se présente comme un ensemble harmonieux où, pour qui sait observer, on retrouve les touches artistiques des civilisations qui ont investi les lieux et que l’architecte a voulu intégrer dans son œuvre pour présenter et offrir au public la dimension universelle de Saint Augustin, grand humaniste et homme de dialogue.L’imposante statue de saint Augustin coulée dans le bronze des canons turcs et posée à mi-côteau sur un autel de marbre blanc à quelques mètres de l’entrée de la basilique avait longtemps été considérée comme le mausolée abritant le tombeau du saint homme, ce qui avait amené sur les lieux des milliers de pèlerins venus des quatre coins du monde pour s’y recueillir. En réalité, la dépouille de saint Augustin repose à Pavie depuis le VIIIe siècle mais cela n’empêcha pas les touristes qui affluaient de faire le voyage depuis la lointaine Amérique pour marcher sur les traces du saint homme.


Etat des lieux déplorable

Dans sa conception de la basilique, l’abbé Pougnet avait voulu «que la lumière fût», il s’en servit et servit tout l’édifice depuis l’abside au porche en passant par les transepts, le maître-autel et la nef centrale en veillant à ce que cette lumière soit harmonieuse et sans violence pour se répandre avec douceur partout dans ce lieu de culte chrétien. La basilique a conservé cette conception et a préservé la disposition des lieux mais le poids des ans et les ravages du temps ont fait qu’elle se dégrada et perdit de sa beauté et de sa majesté. Des vitraux brisés, un toit qui tombe, une étanchéité qui n’en est plus une avec toutes les eaux de pluie qui s’infiltrent, une façade et des murs intérieurs qui tombent en ruine. Il faut dire que depuis sa construction, l’édifice n’a pas connu de véritable restauration ou réhabilitation, on se contentait de petits travaux ponctuels sans plus. La basilique, qui accueille entre 15 000 et 20 000 visiteurs par an, a attiré l’attention des pouvoirs publics algériens et français en vue d’une restauration complète de cet édifice religieux comme cela a été le cas pour Notre-Dame d’Afrique à Alger. Les fonds nécessaires à cette entreprise (420 millions de DA) ont été collectés des deux côtés de la Méditerranée, sociétés algériennes et étrangères, communauté chrétienne et le conseil régional Rhône-Alpes. Les travaux débuteront en février 2011 et concerneront tout l’édifice. Les Rapatrés d'Algérie ont pu constater sur les lieux l’état de délabrement avancé de la basilique Saint-Augustin. Une construction que les effets du temps ont ravagée malgré l’entretien quotidien que s’efforcent de faire les pères qui y sont installés : murs lézardés, toit qui tombe en ruine, vitraux cassés et dôme qui a besoin d’être rénové.


Un chantier-école de restauration

Monseigneur Paul Desfarges de la compagnie de Jésus nommé par le pape Benoît XVI, le 21 novembre 2009, évêque du diocèse de Constantine et de Bône a célébré les messes de minuit et du jour de Noël en 2010 à la basilique en présence de nombreux fidèles. S’agissant de l’état de l’édifice, l’évêque nous a confié que le bâtiment a

grandement besoin d’être restauré. «Les rosaces, l’étanchéité sont à refaire, le dôme, le plafond, les murs, les vitraux, bref, presque tout doit être restauré. Cela prendra 2 ans et demi à 3 ans», indique-t-il. Le financement du projet est le fruit d’une très bonne collaboration entre les autorités publiques algériennes, la ville de Bône, des sociétés algériennes et étrangères, la ville de Saint-Etienne jumelée avec Bône et différentes aides provenant des églises. Concernant l’entreprise retenue pour la restauration du site et le lancement effectif des travaux, l’évêque nous a informés qu’il s’agit de la même entreprise française qui a réalisé les travaux de restauration de Notre-Dame d’Afrique à Alger.Il s'agit de l'entreprise Girard d'Avignon. «Les travaux réalisés à Notre Dame D'nous ont pleinement satisfaits et nous en sommes très contents, c’est ce qui nous a fait choisir cette entreprise qui a aussi réalisé la restauration de Notre-Dame de la Garde à Marseille, c’est une société spécialisée qui a fait ses preuves et du moment qu’elle est sur place, on a préféré s’adresser à elle pour aller plus vite», dira-t-il. L’évêque nous précisera que ce sera un chantier-école à partir de février 2011. Cela permettra à 40 jeunes architectes algériens de se former aux techniques de restauration et qui seront plus tard spécialistes dans le domaine. Evoquant la communauté chrétienne en Algérie et dans la région, Monseigneur Paul Desfarges nous dira que, «La communauté chrétienne en Algérie est composée essentiellement d’étrangers, des Philippins, des Indiens, des étudiants issus de pays subsahariens.

 
 
 
La restauration de la basilique Saint-Augustin d’Annaba sera financée en partie
495000 € par la Région Rhône-Alpes et la Ville de Saint-Etienne.
« La laïcité est bafouée » dénonce une loge maçonnique de Lyon
 
 
 
 

Vitraux cassés, voûtes en bois menaçant de s’effondrer, eau de pluie pénétrant par les baies : la basilique Saint-Augustin d’Annaba (en Algérie), joyau architectural construit en 1900, se dégrade irrémédiablement.

Pour assurer la survie de cet édifice, l’ADA (Association diocésaine algérienne), propriétaire, a lancé un chantier de restauration, d’un coût d’environ 4 200 000 euros, auquel participeront la Région Rhône-Alpes (450 000 euros sur trois ans) et la Ville de Saint-Étienne (45 000 euros, sur trois ans également).
Le Conseil régional a validé (92 voix pour, 53 contre, 12 abstentions) ce financement lors de son assemblée plénière des 21 et 22 octobre 2010.
     
 
 
À l’époque, une voix s’était fait entendre : celle de Jean-Pierre Taîte, conseiller régional d’opposition et maire de Feurs, pour lequel « la Région devrait aussi financer les travaux des églises de Rhône-Alpes ». Le débat vient de rebondir avec un communiqué, signé début janvier par la loge maçonnique lyonnaise Eugène-Varlin, selon laquelle « une nouvelle fois, des élus de la République ont manqué à leur devoir en décidant de financer la restauration d’un lieu de culte en violation de la loi du 9 décembre 1905, […]
Dans une République française qui se délite depuis de nombreuses années au détriment d’une société prise en otage entre le communautarisme et l’intégrisme financier, ces décisions entretiennent la confusion générale. Elles mettent en péril la République en bafouant la laïcité de nos institutions et de notre société ».
Face à ces accusations, Michel Royon, directeur de cabinet du maire de Saint-Étienne Maurice Vincent, se défend. « Nous entretenons un jumelage de 30 ans avec Annaba. Nous avons refusé de donner suite à une 1ere demande, qui dépassait les 500 000 euros. En revanche, au titre de nos relations étroites avec Annaba, nous avons consenti, comme l’a par exemple fait Marseille pour la basilique d’Alger, une aide de 15 000 euros pour l’année 2011 ». Farida Boudaoud (PS), vice-présidente de la Région déléguée à la Culture et à la lutte contre les discriminations, invoque pour sa part le bien fondé de renouer des relations partenariales sur le volet culturel et patrimonial avec l’est algérien. « La Région intervient sur un lieu culturel et patrimonial menacé d’effondrement : nous ne nous intéressons pas au culte, il ne peut être question ici de principe de laïcité ».
             
       
     
               
     
   
La franc-maçonnerie est une société secrète, avec un raisonnement sectaire dans tous les domaines de la vie, avec des rites, de tendances, d’obédiences et de philosophies parfois complètement opposées mais réunis dans cette conjuration du secret. La Franc-maçonnerie est une société discrète et fermée dont le recrutement est fondé essentiellement sur la cooptation (parrainage), des gens supérieurs et malfaisants.
 
 
 
 
 
 
Suite et pas fin
 
     
 

Le tribunal administratif de Lyon vient d'annuler la subvention de 450000 euros que le Conseil régional avait accordée au diocèse d'Annaba (Bône) en Algérie fin 2010.


Une subvention accordée dans le cadre d'une convention de coopération, car la ville de Bône (Annaba) est jumelée avec Saint-Etienne.
Un recours avait été déposé par une association et plusieurs contribuables face à cette situation qui pose le problème de la laïcité.
Dans son jugement, le tribunal ne tranche pas sur cette question, mais estime que Rhône-Alpes a outrepassé ses compétences en n'établissant pas "un intérêt régional suffisant." La Région pourrait décider de faire appel. - 20 avril 2012 -