Elle évoque son enfance, ses années de formation en Algérie et son initiation à la musique arabo-andalouse par le maître Saoud Médioni. Après la darbouka, elle s'initie à la mandoline puis au oud (luth arabe) qu'elle affectionne particulièrement. Accompagnée des meilleurs musiciens comme Mustapha Skandrani (piano), Abdelghani (violon) et Maurice Médioni (piano), elle chante avec les plus grandes voix de la chanson populaire et classique du Maghreb. Des images de répétition et des extraits d'un concert donné au New Morning en 1990 illustrent ce portrait. ". Jusqu'à sa disparition, en 1998 à Paris, cette enfant d'un rabbin algérien d'origine marocaine a continué de sculpter les mots de silence pour en extraire toute la sève, son âpre voix voilée jouant de l'ornementation avec discretion et élégence, sur la danse finement ciselée des cordes et des percussions. Tout en chantant avec une rigueur sans failles la langue arabe la plus classique, elle s'accompagnait au oud, instrument généralement réservé aux hommes..."
Reinette l’Oranaise (Daoud Sultana : 1915-1998) : Elle devint aveugle suite à une variole mal soignée. Elle fut placée chez Saoud Médioni dit l’Oranais, chanteur et violoniste réputé dans l’art du haouzi, un dérivé populaire de la musique arabo-andalouse, qui remarqua son don et la baptisa Reinette. Celle-ci développa sa voix, apprit le luth, et débuta dans un café : très vite, ce fut le succès et elle fut invitée à jouer dans toute l’Algérie. La guerre d’Algérie l’obligea, en tant que juive française, à s’installer en France. Elle se produisait essentiellement dans les fêtes juives quand elle fut remarquée en 1980 par un journaliste de Libération qui la médiatisa : dès lors, ce fut le succès en France et à l’étranger (Bataclan, Olympia, concerts en Angleterre et en Espagne...). Elle repose dans la 89e division du cimetière de pantin
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