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Accusé de «génocide» par le président Abdelaziz Bouteflika, Paris insiste sur le «respect mutuel» nécessaire au «travail de mémoire commun» sur la période de la colonisation. Les appels d'Alger pour que Paris reconnaisse les «crimes» commis lors de la colonisation, de 1830 à 1962, et demande pardon sont de plus en plus pressants. Ils se sont amplifiés avec la commémoration, du 8 mai dans la région de Sétif.

Le Président algérien Abdelaziz Bouteflika a comparé la colonisation française au nazisme, accusant la France d'avoir adopté la voie de l'extermination et du génocide en Algérie et d'avoir utilisé des fours identiques aux fours crématoires des nazis.
Quelle est votre réaction ?
La démarche qui est celle des autorités françaises est de vouloir aller résolument de l'avant dans le rapprochement franco-algérien, ce qui passe par un travail de mémoire commun, dans le respect mutuel, pour examiner et surmonter le passé, y compris dans les pages les plus douloureuses de la période de la colonisation et de la guerre d'Algérie. C'est la démarche de la Déclaration d'Alger signée le 2 mars 2003 lors de la visite d'Etat du Président de la République, ce sera celle du traité d'amitié que nos deux pays ont pour objectif de conclure avant la fin de l'année.

C'est dans ce contexte que notre Ambassadeur en Algérie, M. Hubert Colin de Verdière, a rappelé le 27 février dernier, au cours du déplacement qu'il a effectué à Sétif, que cette ville avait été le lieu d'une tragédie inexcusable en mai 1945. Il a salué à cette occasion la mémoire des victimes de cet enchaînement d'un climat de peur, de manifestations et de leur répression, d'assassinats et de massacres, en mai de cette année-là.
Nous sommes convaincus de la nécessité d'avancer sur le chemin du travail de mémoire. Ce travail, nous devons le faire dans un esprit de respect mutuel et dans un souci de vérité. Comme l'a indiqué le Ministre dans son interview parue dimanche dans le quotidien algérien El Watan, il est essentiel pour construire un avenir commun que nous arrivions à examiner ensemble le passé afin d'en surmonter les pages les plus douloureuses pour nos deux peuples. Il faut pour cela encourager les historiens français et algériens à travailler ensemble. Je vous rappelle enfin que le Secrétaire d'Etat, Renaud Muselier, effectue actuellement une visite en Algérie et tiendra une conférence de presse à Alger, aujourd'hui 11 mai 2005 à 19h30 locales.

M. Bouteflika a aussi dit en substance qu'il espérait des excuses de la France pour que les deux pays puissent repartir sur des bases saines.

Hier, M. Mattéi indiquait que Paris espérait toujours signer un traité d'amitié cette année.

Alger fait-il de ces excuses une condition à votre connaissance ?

Je n'ai pas à m'exprimer au nom de l'Algérie. Comme je viens de l'indiquer, notre objectif est de conclure le traité d'amitié avant la fin de cette année. a déclaré Jean-Baptiste Mattéi pour répondre aux violentes déclarations algériennes.
Le porte parole du quai d'Orsay interrogé par les journalistes.