Alger veut adopter une loi criminalisant la France

Une proposition de loi « criminalisant le colonialisme français » a été déposée le 13 janvier 2010 devant le Parlement algérien, a affirmé dimanche 7 février 2010 Moussa Abdi, député du FLN. Elle pourrait être adoptée au printemps. Elle passerait par « la création de tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre devant des tribunaux internationaux », a-t-il indiqué.


Pourquoi cette proposition ?


Depuis des mois, le malaise entre Alger et Paris n’a fait que s’accentuer. Et « comme cela se passe à chaque fois quand la tension monte, le pouvoir algérien cherche de nouvelles représailles », souligne un ancien diplomate algérien qui préfère garder l’anonymat.

 
   
 

Aujourd’hui, les autorités d’Alger ont décidé de frapper encore plus fort en s’appuyant sur le Parlement où les trois partis de l’Alliance présidentielle sont largement majoritaires. « Il est clair que s’il n’y a pas contre-ordre présidentiel, par exemple de laisser traîner les choses, les 125 députés voteront pour, souligne-t-il. Car l’ordre est venu d’en haut, de la présidence. »

Le thème est porteur. Il fait partie du fonds de commerce des autorités algériennes auquel adhèrent ces partis. En premier lieu le Front de libération nationale (FLN), qui fut à la tête du combat pour l’indépendance, mais aussi le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre Ahmed Ouyahia et les islamistes, dits modérés, du Mouvement pour la société et la paix (MPS).


Combien de temps le problème de « la repentance » va-t-il perdurer ?


Sollicité le premier par le président Bouteflika, Jacques Chirac a constamment refusé une démarche de repentance de la France pour la période coloniale en Algérie. Nicolas Sarkozy, qui a certes qualifié en décembre 2007 d’« injuste par nature » le système colonial , a aussi refusé toute idée de « repentance », estimant qu’il s’agit d’une forme de « haine de soi » et de « dénigrement de la France ».

Il y a tout juste six mois, on a pu croire que le président Abdelaziz Bouteflika avait baissé la garde sur cette demande. Lors des commémorations des massacres de Sétif qui ont fait des dizaines de milliers de morts le 8 mai 1945, il avait prôné « une voie originale pour tourner la page noire de l’histoire des deux pays ». Sans préciser laquelle.

Mais peu après, d’autres affaires sont venues compliquer davantage les relations entre France et Algérie : suites de « l’affaire Mecili », du nom de cet opposant algérien assassiné devant son domicile à Paris en 1987, avec l’inculpation d’un diplomate algérien par la justice française pour « complicité » ; ou encore la révélation l’été dernier par l’ancien attaché militaire français à Alger d’une « bavure » de l’armée algérienne dans l’assassinat des moines de Tibhirine.


Quel avenir pour les relations Paris-Alger ?


Tout est bloqué : la visite du président Bouteflika à Paris, prévue en juin dernier, a été reportée sine die. Alger a refusé de recevoir trois ministres français, en octobre, Brice Hortefeux, ministre de l’intérieur, Éric Besson, ministre de l’immigration et de l’identité nationale, et en janvier, pour la seconde fois au moins, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères.

 
LES REACTIONS
 

Cercle algérianiste national
Fédération des Cercles algérianistes
8 février 2010

"Criminalisation du colonialisme français"
La France doit condamner la nouvelle provocation algérienne.

La récente décision de l'Algérie d'adopter une loi de "criminalisation du colonialisme français" instituant des "tribunaux spéciaux pour juger les responsables", est une nouvelle manifestation de la politique revancharde du FLN à l'égard de la France.
L'Algérie vient une fois de plus, de tourner le dos à une démarche de paix et de réconciliation, réclamée par tant d'Algériens.
En persistant dans cette attitude rétrograde, le président Bouteflika n'a qu'un seul objectif : masquer par un écran de fumée la faillite économique de son régime et la corruption du parti au pouvoir.

La France ne saurait accepter sans réagir cette nouvelle provocation.

Le Cercle algérianiste demande à l'Etat français de mettre un terme sur le champ aux négociations visant à la signature de la convention de coopération franco-algérienne.
Si toutefois l'Algérie décidait d'aller au bout de son projet, le gouvernement français se devrait de prendre les dispositions nécessaires pour permettre aux familles de dizaines de milliers de Harkis et de Pieds-Noirs, victimes des atrocités du FLN, de poursuivre à leur tour en justice les auteurs de ces crimes qui à l'image d'Abdelaziz Bouteflika ou de la poseuse de bombes Djamila Bouhireb, viennent, tout en crachant sur la France, bénéficier de son système de santé aux frais du contribuable.

Thierry Rolando - Président national du Cercle algérianiste

 

Besson "regrette" la proposition algérienne de criminaliser le colonialisme
–PARIS — Le ministre de l'Immigration Eric Besson a "regretté" mardi 9 février 2010 la proposition d'adoption d'une loi criminalisant le colonialisme français envisagé par le Parlement algérien et qualifié cette question de "sujet sensible".
Cent vingt cinq députés de différents partis politiques algériens, dont le FLN, ont signé cette proposition de loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962).
"Je regrette cette proposition", a dit M. Besson sur RMC, ajoutant qu'il s'agit d'un "sujet sensible" alors qu'il reste "encore des cicatrices". Pour le ministre de l'Immigration, "il ne faut pas oublier la colonisation et la post-colonisation" et "dépasser" cette question.
Lors d'une visite en Algérie en décembre 2007, le président Nicolas Sarkozy avait fermement dénoncé le système colonial "injuste par nature". Mais il avait refusé toute idée de "repentance", estimant qu'il s'agit d'une forme de "haine de soi" et de "dénigrement" de son pays.

 
   

Djamila Bouhired, l’ancien fellagha, poseuse de bombes pour tuer les Français pendant la guerre d’Algérie, se soigne à Paris dans un palace.
L’ancienne fellagha Djamila Bouhired se trouve actuellement dans la capitale française pour y suivre des soins. Elle loge à hôtel George-V, un établissement digne de sa stature et bénéficie d’une voiture pour les besoins de ses déplacements. Selon notre source, Djamila Bouhired a bénéficié d’une prise en charge pour se faire soigner à Paris.
Née dans une famille de classe moyenne, elle est scolarisée à l’école française. Elle rejoint le FLN durant ses années étudiantes.

 
       
   

Elle travaillera plus tard comme officier de liaison, membre du « réseau bombes » et assistante personnelle de Yacef Saadi chef de la Zone Autonome d’Alger pendant la bataille d’Alger, elle avait déposé, le 30 septembre 1956, une bombe

 
 

Le député UMP Thierry Mariani a réclamé le lundi 8 février 2010 le report provisoire de la ratification d'une convention franco-algérienne, programmée mardi à l'Assemblée, pour protester contre le projet de certains députés algériens de "criminaliser le colonialisme français". "J'avoue mon incompréhension et mon indignation face à cette initiative et m'interroge tant sur son objectif que sur ses motivations profondes", déclare le candidat UMP à la présidence du conseil régional de PACA. "Sous couvert d'enjeux de pouvoir internes, c'est non seulement ceux, rapatriés, qui ont vécu aux côtés du peuple algérien jusqu'en 1962 que l'on insulte, mais aussi, avec l'ensemble de l'armée française, les harkis que l'on méprise et que l'on injurie une nouvelle fois", dénonce l'élu du Vaucluse. M. Mariani demande "solennellement au gouvernement français de suspendre momentanément la procédure de ratification de cette convention et d'en reporter la discussion parlementaire". Avant de la ratifier, "nous devons en effet être informés des intentions réelles du gouvernement algérien et de son Parlement quant à cette proposition de loi qui aurait été déposée par 125 députés algériens de différentes sensibilités politiques", estime-t-il..

   
   

qui n’explosa pas dans le hall du Maurétania. Elle recruta Djamila Bouazza, qui elle, déposa le 26  janvier suivant une bombe très meurtrière au Coq Hardi En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée par les parachutistes. Elle est soupçonnée d’être une poseuse de bombe, inculpée pour ses actes elle est condamnée à mort. Son exécution est  stoppée par une campagne médiatique menée par Jacques Vergès et Georges Arnaud. Elle est finalement graciée et libérée en 1962.
Après sa libération, elle travaille avec Jacques Vergès – qu’elle épousera en 1965 – sur Révolution africaine, un magazine centré sur les révolutions nationalistes africaines. Elle a eu deux enfants,  Meriem et Liess Vergès, de ce mariage.Aujourd’hui, malade, c’est vers la France dont elle a assassiné des enfants qu’elle se tourne. Presque naturellement. Aucune honte. Aucune vergogne

 
 

Les tensions entre Paris et Alger ont dominé les débats mardi 9 février 2010 à l'Assemblée nationale lors de la ratification d'une convention de partenariat franco-algérienne.


Le feu vert définitif du Parlement, puisque le Sénat l'avait déjà ratifiée en juillet, intervient alors qu'un député algérien du Front de Libération nationale (FLN) avait indiqué dimanche que le Parlement algérien envisageait d'adopter une loi criminalisant le colonialisme français (1830-1962).

Bernard Derosier (Parti socialiste), tout en reconnaissant certaines tensions entre les deux pays, a espéré que le gouvernement français aurait "la sagesse de ne pas écouter les ultras".
Une allusion directe à Thierry Mariani (UMP), candidat à la présidence du conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, Région comptant de nombreux rapatriés et harkis, qui a réclamé le lundi 8 février 2010 le report de cette ratification.
M. Derosier a aussi jugé "malvenue" l'inscription par Paris de l'Algérie sur une liste de pays à risque pour les transports aériens.
"Nous avons été plus que troublés par la prise de position inacceptable de députés algériens", s'est indigné Jacques Remiller (UMP), tout en estimant que "cet énième soubresaut de l'Histoire ne doit pas entacher sur le fond la volonté commune de travailler ensemble".
Pour Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la Coopération, "il faut dépassionner le débat et regarder cette convention à l'aune de l'intérêt des peuples français et algériens".
"Il s'agit d'une proposition de loi, qui a certes été signée par un certain nombre de députés algériens. Mais nous, en France, n'apprécierions pas que des parlementaires d'un autre pays commentent les propositions de loi déposées par des parlementaires français", a-t-il estimé alors qu'Eric Besson (Immigration) avait condamné l'initiative de ces députés algériens.
Ce texte est, pour M. Mariani, une insulte aux "rapatriés qui ont vécu au milieu du peuple algérien jusqu'en 1962", ainsi que pour "l'ensemble de ceux qui ont servi en Algérie sous les couleurs du drapeau français, les harkis, les militaires professionnels, les appelés du contingent, qui se sentent méprisés et qu'on injurie une nouvelle fois".
Il a voté contre la ratification, tout comme Rudy Salles (Nouveau Centre). A l'inverse, le PS et le Parti communiste français (PCF) ont voté pour.
"Il ne s'agit pas de battre sa coulpe mais de reconnaître les vérités historiques des méfaits du colonialisme", a souligné François Asensi (PCF), "pas dupe" toutefois que "le pouvoir algérien utilise à dessein la question de la repentance et la reconnaissance des crimes coloniaux pour souder la population et la détourner des difficultés politiques et économiques".
M. Asensi a également jugé "minable" et "purement électoraliste" la position de M. Mariani.
La convention de partenariat franco-algérienne a été signée à Alger le 4 décembre 2007. Elle vise à "consolider leur coopération dans les domaines scientifique, technique, culturel et éducatif et dans le domaine de la gouvernance" et "élargit cette coopération à de nouveaux domaines, tels que la coopération décentralisée et la coopération en matière de sécurité".