Insinuations antisémites contre Sarkozy avant son voyage en Algérie nov. 2007
 

Un ministre algérien accuse le président français d'être le relais du " lobby juif ". A quelques jours d'une visite de Nicolas Sarkozy à Alger prévue du 3 au 5 décembre 2007. Le chanteur Enrico Macias renonce à participer à ce voyage.
Le ministre des Anciens Combattants algériens, Mohammed Cherif Abbés, insinue à mots à peine couverts que Nicolas Sarkozy serait un agent à la solde du " lobby juif ", dans un entretien de l'homme politique dans le principal quotidien algérien El Khabar.
" Vous connaissez les origines du président français "et les parties qui l’ont amené au pouvoir. Saviez-vous que les autorités israéliennes avaient mis en circulation un timbre à l’effigie de Nicolas Sarkozy, en pleine campagne électorale ? Le gouvernement d’ouverture que dirige M. Sarkozy, qui a vu plusieurs personnalités de gauche rejoindre un gouvernement de droite soulève plusieurs interrogations, comme pourquoi Bernard Kouchner a décidé de sauter le pas, cela ne s’est pas fait pour des croyances personnelles. Ceci était le résultat d’un mouvement qui reflète l’avis des véritables architectes de l’arrivée de Sarkozy au pouvoir, le lobby juif qui a le monopole de l’industrie en France, " affirme Cherif Abbès ", issu des rangs du Rassemblement des démocrates (RND), un parti de l'alliance soutenant le président Abdelaziz Bouteflika.
Entre temps, le président de la République française s’est rendu à Alger et Constantine, a ébauché un début de reconnaissance de la colonisation, puis l’a relativisée en rapport à la souffrance des rapatriésd'Algérie.
Et les déclarations antisémites du ministre algérien ? « L’incident est clos » . C’est la phrase officielle véhiculée par divers ministres concernant ces propos. Considérant que le Président Bouteflika avait assuré au chef de l’Etat français qu’ils ne reflétaient pas la position du gouvernement algérien (sans cependant s’en excuser ni demander la démission de son ministre), Nicolas Sarkozy a déclaré que l’incident était clos. Et, Rachida Dati, Fadela Amara, entre autres, ainsi que des députés de l’UMP de reprendre la formule consacrée.

Un jeune ou un politique français osant le même racisme susciterait, on l’espère en tout cas, la condamnation j’aurai tant espéré que Rama Yade, par exemple, si prolixe pour rien dire, élève également la voix contre l’antisémitisme de ce politique algérien. Juste un petit mot pour signaler que s’il faut clore l’affaire, au moins, ne lui donnons pas ce nom si cruel " d’incident " …
Et voilà qu’un représentant de l’Etat algérien prononce ces préjugés terribles publiquement, officiellement !
Et voilà que less représentants gouvernementaux appellent cela un « incident » ! Qu’est ce qu’on va leur dire à ces jeunes ?
Et bien, non, ce n’en est pas un incident. C’est une parole grave, condamnable et qui, de plus en plus, se banalise. Serait-ce un “ incident ” que de déclarer: " Vous connaissez les origines du président français... " ? Quelles origines ? Hongroises ? Évidemment, le ministre algérien ne parle pas de cette origine-là. Il sous-entend les origines juives du président français. Parce que, pour un antisémite, un juif n'est « que » juif. Comme Enrico Macias n'est absolument pas d'origine algérienne. Puisqu'il est juif...

Non, l’antisémitisme, le racisme ne sont pas des " incidents". Pour preuve, cette autre définition du Robert de ce mot." Incident diplomatique ". Évènement peu important en lui-même mais capable d’entraîner de graves conséquences dans les relations internationales. ». N’a-t-on pas assisté exactement au contraire ? Un évènement loin d’être peu important (l’antisémitisme) mais sans conséquences diplomatiques.


Contre la venue d'Enrico Macias


Cherif Abbès estime également que " la venue d’Enrico Macias est une provocation ". Le chanteur pied-noir, originaire de Constantine en Algérie, devait accompagné le président français lors du voyage officiel, mais suite à des déclarations hostiles du Premier ministre algérien, Abdelaziz Belkhadem, Enrico Macias a renoncé à se rendre dans ce pays où il " ne serait pas le bienvenu ".