La démarche, que nous avons menée en groupe au sein du H.C.R. faute d’avoir obtenu la convocation d’une séance plénière, avait pour objectif de contraindre le gouvernement à s’intéresser enfin aux revendications, morales et matérielles, des Rapatriés et à amorcer la mise en œuvre des engagements du candidat devenu Président de la République, exprimés à Toulon en mars, à Paris en avril 2007 et confirmés par courriers des 6 et 16 avril.
Le constat est clair : le Premier ministre ne nous a pas reçus et ne nous a pas même fait transmettre un message de nature à nous rassurer. Bien au contraire, tout démontre dans le comportement et les actes de quelques uns de ses ministres une claire hostilité à nos attentes ; nous n’en voulons pour preuve que l’incitation à participer aux cérémonies associatives du 19 mars qui, malgré le langage musclé tenu à M Bockel par la délégation HCR à laquelle plusieurs d’entre nous participaient, a permis à un membre du gouvernement de s’afficher aux côtés de la FNACA, sous l’Arc de Triomphe à Paris…
Notre démission n’est que la conséquence directe de cet état de fait.
En notre qualité de membres du Haut Conseil des Rapatriés, instance consultative d’avis et de propositions au Premier ministre, nous avons estimé ne plus pouvoir assumer face à ce gouvernement le rôle d’alerte, d’orientation, d’aiguillon que nous avons tenu contre vents et marées, par sens du devoir, face à des interlocuteurs politiques généralement peu enclins à nous écouter et malgré les critiques, parfois acerbes, d’une fraction de nos compatriotes.
De la part des médias, largement informés par nous, l’absence d’écho ne surprendra personne.
Dans notre communauté, les adhérents de nos associations respectives, tenus régulièrement au courant des difficultés rencontrées, et nombre de nos partenaires associatifs habituels ont accueilli très favorablement notre décision.
Quant à la polémique suscitée par les manœuvres d’un sergent-recruteur improvisé, en quête de onze comparses crédules ou indélicats, « guerriers » de la onzième heure, elle a rapidement tourné au foisonnement de propositions aussi séduisantes qu’irréalistes. Saluons au passage la dignité du refus de nombre des personnalités contactées.
A tous nos compatriotes qui, de bonne foi, prônent l’Union et se préoccupent de Stratégie, nous adressons le message suivant :
- l’Union commande - même si notre décision apparait trop tardive aux yeux de certains - de témoigner massivement de votre solidarité avec notre démarche : auprès des Pouvoirs publics et de leurs conseillers à Matignon et à l’Elysée, comme auprès du Président de la Mission Interministérielle aux Rapatriés et du Président du Haut Conseil des Rapatriés, comme enfin auprès de nos collègues du H.C.R..
- la Stratégie consiste à concentrer nos efforts pour obtenir du gouvernement, jusqu’alors demeuré sourd à notre appel, qu’il mette en œuvre tous les engagements du Président de la République et certainement pas à tenter de revitaliser une instance que notre départ massif décrédibilise.
Il ne nous appartenait pas de prendre l’initiative dans ce domaine où notre qualité de juge et partie nous aurait été reprochée. Est-il encore temps aujourd’hui ? A vous d’en juger…
Sachez en tout cas que nous avons agi en conscience, en occupant un siège tant qu’il nous aura été possible de le faire comme en claquant une porte quand la dignité nous l’a commandé, avec amertume certes, mais sans regret.
Sachez aussi que nous n’abandonnons pas le combat pour autant. Nous recentrons aujourd’hui nos efforts, au sein de nos propres associations dont nous tenons notre légitimité, vers les parlementaires… Puis viendront les échéances électorales. Les douze démissionnaires d’origine
BOUALAM Ahmed, DUCOS-ADER Colette,FADDA Denis, FERRANDIS-DELVARRE Nicole, GARCIA Gérard,HAACK Georges,LEVY Michel, PEREZ Joseph, SAINSOT Yves, SEROIN Jean-Pierre,SPINA Jean-Paul, VALLAT Jean-Félix,
et Mme Andrée Montero
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