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Décès d’André Mandouze

 

André Mandouze, est né à Bordeaux le 10 juin 1916 et mort à Porto-Vecchio (Corse-du- Sud), le 5 juin 2006, à quelques jours de ses 90 ans, il restera comme le spécialiste de Saint Augustin et de l’histoire du christianisme antique, A. Mandouze s’était engagé très tôt dans la Résistance face au nazisme et avait pris une part active dans la fondation des journaux clandestins Témoignage chrétien et Libération, dont il sera rédacteur en chef. En 1946, il quitte la France métropolitaine pour séjourner en Algérie, où il découvre le pays. Professeur à l’Université d’Alger, il fonde la revue Consciences maghrébines en 1954, participe au Manifeste des 121 («Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie»), s’engage aux côtés du FLN et, comme son ami Henri Alleg (directeur du quotidien Alger Républicain), est l’une des rares personnalités à dénoncer la torture : « Moi qui avais toujours été très proche des communistes depuis la Résistance, depuis l’aventure de Témoignage chrétien, j’avais été peiné que les parlementaires communistes aient voté les pouvoirs spéciaux. André Mandouze « fut et restera comme un complice du FLN ".Profondément croyant, «homme lié à Dieu», il jouera un rôle fondamental dans le dialogue islamo-chrétien, non pas tant dans la production théorique que par une pratique intense et réaliste du rapprochement entre les femmes et les hommes des deux religions.Jusqu’aux derniers jours de sa vie, André Mandouze, fidèle à ses engagements humanistes et chrétiens, il s’est opposé avec virulence à la loi du 23 février 2005 ; " Ne pas faire oublier les horreurs de la colonisation, mais réparer, il est légitime que cette loi ait soulevé l’indignation de ceux qui furent les colonisés, et celle de ceux d’entre nous, qui ont lutté pour mettre fin à l’exploitation d’autrui". La France, avec la colonisation, a tourné le dos aux principes de liberté, d’égalité et de fraternité dont elle se réclame. Nous n’avons pas défendu et fait progresser ces principes du temps où l’on disait « l’Algérie c’est la France » Aujourd’hui, je ne vois qu’une solution : l’abrogation totale et sans délai de cet article de loi sur le « rôle positif » de la présence française en Afrique du Nord. Il faut parvenir à un accord de fond pour soigner définitivement les blessures du colonialisme et que naisse entre la France et l’Algérie une véritable amitié.