Le sénateur PS René Teulade avec une condamnation à 18 mois de prison avec sursis est fier d’avoir voté la loi du 19 mars , dégage.

 
     

C'est avec la plus grande attention que j'ai pris connaissance de votre courriel dans lequel vous appelez mes collègues sénateurs socialistes et moi-même à ne pas voter la proposition de loi relative à la reconnaissance du 19 mars comme Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Je vous remercie, sincèrement, de me faire part de vos remarques et de votre réflexion sur l’officialisation de la date du 19 mars. Cependant, je voudrais vous apporter quelques éléments sur cette proposition de loi. (lire la suite à droite )


René Teulade sénateur PS :
18 mois de prison avec sursis


Il a été reconnu coupable d'abus de confiance dans l'affaire de la Mutuelle retraite de la fonction publique.

La condamnation à 18 mois avec sursis est conforme aux réquisitions du procureur. L'avocat de l'ancien ministre et sénateur-maire d'Argentat se dit "choqué par le principe même de la condamnation".

Après 10 ans de procédure, on connaîtra le 8 juin le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire de la mutuelle retraite de la fonction publique. Retour sur ce procès.

Outre cette peine de prison avec sursis, le tribunal correctionnel de Paris a condamné l'ancien ministre socialiste des affaires sociales du gouvernement Bérégovoy et sénateur-maire d'Argentat à 5000 euros d'amende. Cette condamnation est cohérente avec les réquisitions du parquet.
Les 7 autres prévenus ont été condamnés à des peines de 8 à 10 mois de prison avec sursis et à des amendes de 1500 euros.
La procédure a duré 10 ans, le procès a eu lieu en mars dernier. Les faits reprochés à René Teulade portaient sur la période 1992-2000.
A 79 ans, il était jugé pour avoir profité d'avantages indus au détriment de l'ex-Mutuelle retraite de la fonction publique qu'il a présidée de 1974 à 1992 et dont il fut ensuite le président d'honneur.
La justice lui reprochait d'avoir détourné des fonds via des indemnités et dépensé de l'argent avec une carte bancaire de la mutuelle. Le sénateur-maire d'Argentat a toujours contesté les faits qui lui étaient reprochés.

 

Mes collègues sénateurs socialistes et moi-même considérons que cette date ne marque en rien la fin réelle des hostilités de la guerre d’Algérie, mais bien la date historique où le Général Ailleret adresse à l’armée française un ordre de paix proclamant le cessez-le-feu suite aux accords d’Evian signés la veille.

Bien que de nombreuses victimes furent dénombrées jusqu’en 1964, tant du côté de l’OAS que du FLN, sans oublier les milliers de civils Français et Algériens, les accords d’Evian constituent avant tout un compromis politique. Le but de cette loi n’est pas de déclarer le 19 mars comme la fin de la guerre d’Algérie ; mais cette date s’impose comme date historique et symbolique, car elle est le point de rencontre de la destinée de plusieurs nations, d’une mémoire commune entre les appelés du contingent, les militaires de carrière, les rapatriés, les harkis, les Français et les Algériens.

Pour tous, ce fut la guerre et son cortège de violences et de souffrances, de rejets, de silences et d’incompréhensions que j'ai vécu au plus près, ayant été rappelé deux fois. Accepter le 19 mars, ce n’est pas nier les nombreux morts et les dégâts de l’après-guerre, c’est surtout mettre en avant la fin du processus colonial et le début d’une difficile et longue réconciliation.

Cinquante ans après, c’est avec honneur et fierté, que les sénateurs socialistes et moi-même souhaitons que la reconnaissance du 19 mars apporte l’apaisement afin d'assumer collectivement cette page douloureuse et inoubliable de l’histoire de France.

Bien sincèrement,

NDLR : Merci à l'honorable parlementaire de nous avoir répondu. J'invite tous mes compatriotes à se souvenir, lors d'un futur choix électoral, de
l' expression  honneur et fierté (surligné par mes soins).


 
Monsieur le Sénateur,

Peu enclin aux procédures de lobbying, je me permets cependant d' attirer respectueusement votre attention avant l' étude et le vote sur un projet sénatorial à l' ordre du jour, à nouveau, de votre haute assemblée

Il s' agit d'un projet de Loi relatif à la reconnaissance de la journée du 19 mars comme journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d' Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

N' oublions pas de préciser que la République a opté, en 2002, pour le 5 décembre comme journée nationale de recueillement. Une autre Loi en date du 28 février 2012, votée par la très grande majorité des parlementaires, assure que la mémoire de TOUS les Morts pour la France est honorée le 11 novembre en même temps que la victoire et la paix. Ces dates en principe neutres cristalliseront moins les passions voire les rancoeurs toujours vivaces.

Natif d' Algérie j' ai été très sensibilisé par la détresse de ma famille et de mes compatriotes au douloureux et sanglant exode de l' année 1962. Ci fait que je me suis particulièrement intéressé, depuis plus de cinq ans, à une étude menée personnellement concernant les disparus civils et militaires de la guerre d' Algérie. Il est vrai que notre famille a eu l' indicible souffrance d' avoir un de ses membres enlevé sans aucune raison. Son seul tort être présent à un mauvais moment le 29 mai 1962 à Tlemcen. C' était un modeste plombier, père de 4 enfants et nous n' avons depuis ce triste jour aucune nouvelle le concernant.

Comme vous pourrez le constater à la lecture de la liste des victimes , il a rejoint la triste cohorte de ceux qui innocents ont été enlevés à l' affection des leurs. Vous constaterez également que le nombre de disparus après le 19 mars 1962 (date du cessez le feu ou parait-il la paix était instaurée) est supérieur à celui de toute la durée de cette guerre asymétrique avec comme fer de lance un terrorisme aveugle :

- 2019 disparus recensés au 31 décembre 1962 inclus,
- 1336 disparus après le 19 mars 1962,
- 683 disparus entre 1954 et le 18 mars 1962.

Ce chiffre n' a pu prendre en compte l' immense majorité de nos compatriotes harkis et de leurs familles qui ont été massacrés après le cessez le feu. A ce jour nous ne connaissons pas le chiffre précis de ces horreurs.
Devant cette ampleur notre compassion devrait leur être acquise. Et pourtant... !

Comment peut on oublier également le sacrifice des militaires disparus qui ont été, eux aussi, abandonnés.
Il est précisé que 76 d' entre-eux ont été également enlevés et jamais retrouvés après le 19 mars 1962.
Leurs familles "apprécieront cette date symbolique", retenue éventuellement, alors qu' elle est en totale inadéquation avec le destin tragique de leurs êtres chers dont les corps n' ont jamais été restitués.

Je ne porte aucun jugement sur les intentions des uns ou des autres et j' adhère à la paix des mémoires sans aucune idéologie.
Mais cette date, non consensuelle parmi les anciens combattants, est également un risque de division de notre communauté nationale. Est-il utile et opportun de rallumer des feux mals éteins en négligeant à dessein certains alors que d' autres seraient à ressasser l'aspect victimaire Je sais aussi que de l' autre côté de la méditerranée il y a eu également beaucoup de victimes suite à cette guerre sans pour autant que la responsabilité globale soit imputée exclusivement à notre Pays.

Vous remerciant de l' attention portée JCR