Disparition de Pierre Chateau-Jobert 1912 -2005
 


 
Pierre Chateau-Jobert
   
 

Disparition de Pierre Chateau-Jobert

Né 3 février 1912 à Morlaix (Finistère) mort 29 décembre 2005 dans la maison de retraite de Caumont l'Eventé.

Pupille de la Nation, son père est décédé au champ d'honneur en 1915; sa mère était commerçante.
Il suit des études à Morlaix puis au Collège Stanislas à Paris et à l'Institut Polytechnique de l'Ouest.
Après son service militaire en 1934-1935, il entre, comme sous-lieutenant de réserve, à l'Ecole d'Application d'Artillerie de Fontainebleau. Il est affecté au 154ème RA à Tournoux, puis détaché à l'Ecole d'Observateurs en avion de Dinard.
Blessé le 13 juin 1940 au cours du repli de l'Ecole, il est soigné à l'hôpital de Vannes d'où il s'évade pour embarquer, le 21 juin, à Saint-Jean-de-Luz sur un bateau de polonais à destination de l'Angleterre. Il s'engage dans les Forces Françaises Libres le 1er juillet à Liverpool sous le nom de Conan.
Affecté comme lieutenant à la 13ème Demi-Brigade de Légion Etrangère (13ème DBLE), il participe à la campagne d'Erythrée. Là, détaché à l'Etat-major de la Brigade Française d'Orient, il est chargé du Service de Ravitaillement en munitions au cours des opérations autour de Keren du 12 au 28 mars 1941.
 
 
   
     
 
Pierre Château-Jobert, alias Conan, prend part ensuite, avec le 1er Régiment d'Artillerie FFL, aux campagnes de Syrie et de Libye où il est blessé le 11 février 1942.
Promu capitaine en septembre 1942, il demande à servir dans les parachutistes.
En Angleterre, il prend le 7 novembre 1943 le commandement du 3ème Bataillon d'Infanterie de l'Air (3ème BIA) récemment formé en Afrique du Nord et qui, fin juillet 1944, devient le 3ème Régiment de Chasseurs Parachutistes (3ème RCP).
 
     
     
 


Pierre Chateau-Jobert
 
     
 





Photos D.R
 
   
Le 3ème RCP opère en petites unités dans divers endroits de la France encore occupée : en Bretagne, dans le centre et en région lyonnaise pour des opérations de commandos et de guérilla au bénéfice des maquis (80 embuscades, 46 sabotages et 45 coups de main) ; pour ces opérations, qui contribuent largement au succès des armées alliées d'invasion, le 3ème RCP reçoit une citation à l'Ordre de l'Armée. Le capitaine Conan se distingue au cours de ces opérations. Notamment à la suite d'un parachutage en Saône-et-Loire, à la mi-août 1944, comme chef de la mission Harrods, avec pour objectif d'attaquer les RN 6 et 74. Il prend contact avec la résistance locale par l'intermédiaire d'André Jarrot (alias Goujon.) A la Chapelle-sur-Laives où, sous le feu de l'ennemi, il recherche et ramène un de ses officiers mortellement blessé au milieu des Allemands.
En décembre 1944, il est promu chef de bataillon et remet le commandement du 3ème RCP au lieutenant-colonel de Bollardière.
Pierre Château-Jobert crée le 1er avril 1945 le Centre Ecole de Parachutisme Militaire à Lannion. Chef de Bataillon à la fin de la guerre, il crée en mars 1946 le Centre Ecole de Parachutisme Militaire (CEPM) de Pau-Idron.
A la tête de la Demi-Brigade Coloniale de Commandos Parachutistes (DBCCP) en Indochine, il dirige de nombreuses opérations aéroportées au Cambodge, en Cochinchine et en Annam de décembre 1947 à juillet 1948.
En 1949 et 1950, il exerce les fonctions de commandant en second de la 1ère DBCCP de Vannes-Meucon et est promu lieutenant-colonel. De retour en Indochine, il commande de nouveau la DBCCP et les Troupes Aéroportées Sud et est parachuté en opération au Tonkin et dans le Sud-Vietnam (1950-1952). Il reprend en 1952 et 1953 le commandement de la 1ère DBCCP de Vannes et est désigné comme auditeur à l'Institut des Hautes Etudes d'Administration Musulmane.
 
 
 
Il sert ensuite à l'Etat-major des Forces Terrestres, Maritimes et Aériennes d'Afrique du Nord à Alger (1953-1955) avant de commander avec le grade de colonel, à Constantine, le 2ème RCP qui est parachuté à Port-Saïd et Port-Fouad lors de l'expédition franco-britannique à Suez, le 5 novembre 1956.
En 1957, Pierre Château-Jobert commande à Bayonne la Brigade de Parachutistes Coloniaux (BPC) qui devient, en décembre 1958, la Brigade Parachutiste d'Outre-Mer. En mai 1958, il soutient le mouvement en faveur du maintien de l'Algérie Française.
Auditeur de la 12ème Session de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale et au Centre des Hautes Etudes Militaires (1959-1960), il est, en mars 1961, affecté au Niger pour le commandement des troupes du Niger Ouest.
Le 22 avril 1961, à l'occasion du putsch déclenché à Alger, il affirme son appui au maintien de l'Algérie Française ; il est condamné à plusieurs mois d'arrêts de forteresse. En octobre, il est affecté à l'Etat-major du Préfet Maritime de Cherbourg. En janvier 1962, il part clandestinement en Algérie pour y prendre le commandement de l'OAS de l'Est-Algérien. Il vit depuis l'indépendance de l'Algérie sept années de clandestinité en France et à l'étranger et est condamné à mort par contumace en 1965 par la Cour de Sûreté de l'Etat.
Profitant du décret d'amnistie de 1968, il rentre en France.

• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945
• Croix de Guerre 39/45 (11 citations)
• Médaille de l'Aéronautique
• Distinguished Service Order (GB)

Publications:
• Manifeste Politique et Social
• Doctrine d'Action Contre-révolutionnaire
• La Confrontation Révolution-contre-révolution
• Feux et Lumières sur ma trace. Souvenirs: faits de guerre et de paix (1978)
• La voix du Pays Réel (1981)