150 balles tirées
Ce soir-là aux environs de 20 heures, deux Citroën DS 19 banalisées et escortées de deux motards quittent le palais de l'Élysée. Dans la voiture de queue, de Gaulle est assis aux côtés de son épouse Yvonne. Leur gendre, le colonel Alain de Boissieu, aide de camp du président, est quant à lui assis à côté du chauffeur, le gendarme Francis Marroux.
Alors que le cortège, roulant en direction de Vélizy-Villacoublay où attend un hélicoptère qui doit les mener à Colombey-les-Deux-Églises, arrive à hauteur du rond-point de Clamart – lieu-dit du Petit-Clamart –, le commando Bastien-Thiry, dissimulé en guet-apens dans une estafette Renault blanche, ouvre le feu sur la DS présidentielle.
De Gaulle et sa femme n'évitent la rafale qu'au réflexe de leur gendre, qui ordonne «A terre père !» et commande au chauffeur d'accélérer. 150 projectiles sont tirés. Pendant toute l'opération, Alain de La Tocnaye se trouve dans l'estafette côté passager. Il tente de tirer par la portière sur la DS mais son arme s'enraye.
C'est une chasse à l'homme de quinze jours qui mène à l'arrestation, notamment, de Bastien-Thiry et de Tocnaye.Les deux hommes sont condamnés à mort le 4 mars 1963. Le colonel Bastien-Thiry passera devant le peloton d'exécution. Alain de La Tocnaye, est gracié le 11 mars et sa peine est commuée en prison à perpétuité.
Alain de la Tocnaye sera libéré par le général de Gaulle en 1968. L'année suivante, il publie «Comment je n'ai pas tué de Gaulle» |