Décès du général Bigot qui avait participé au putsch d'Alger

PARIS, 17 jan 2008 - Le général Pierre-Marie Bigot, condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour sa participation au putsch d’Alger d’avril 1961 et dont il était l’un des tout derniers officiers généraux survivants, est décédé le 11 janvier à 98 ans, a annoncé sa famille jeudi 17 janvier 2008 dans le carnet du Figaro.

Né le 22 décembre 1909 à Alger, saint-cyrien, le général de corps aérien (quatre étoiles) Bigot commandait la Ve région aérienne d’Alger en avril 1961. Lors de son procès devant le Haut tribunal militaire en juin 1961, il lui avait été reproché d’avoir connu le projet d’insurrection dès le 16 avril et de ne pas en avoir averti ses supérieurs. Il avait également envoyé un avion en métropole, à la veille du putsch d’Alger, pour permettre aux généraux Challe et Zeller de gagner l’Algérie. Devant ses juges, il avait affirmé avoir rejoint le putsch "parce qu’il était profondément attaché au destin de l’Algérie dans la France".
Condamné le 6 juin 1961 à quinze ans de réclusion criminelle, il avait libéré en décembre 1965. Le général Bigot était commandeur de la Légion d’honneur. Les quatre membres du "quarteron de généraux en retraite", selon la formule du général de Gaulle, sont tous décédés : Maurice Challe en 1977, André Zeller en 1979, Raoul Salan en 1984 et Edmond Jouhaud en 1995. Les officiers généraux, condamnés pour leur participation au putsch d’Alger, furent soit graciés par le général de Gaulle et/ou amnistiés en 1968. En septembre 1982, une loi d’amnistie avait réintégré dans le cadre de réserve huit officiers généraux qui avaient participé au putsch, dont le général Pierre-Marie Bigot.