Quand Estrosi statufie la trahison et le mensonge
 
 
 
 
 

Quand Nice statufie la trahison et le mensonge

Que célèbre-t-on le 18 juin ?

Le 16 juin 1940, Charles De Gaulle détourne vers l’Angleterre, plutôt que vers l’Afrique du Nord, le paquebot Pasteur qui transporte les armes américaines dont la France a le plus urgent besoin, un besoin vital !
Mais c’est aussi le 16 juin, vers 22 heures que Paul Reynaud, après avoir perdu sa majorité, remet officiellement au Président de la République, Albert Lebrun, la démission de son gouvernement.
Le Chef de l’Etat charge aussitôt le Maréchal Pétain de former un nouveau cabinet, ce qui est fait en une heure de temps. A 23 heures 30, les décrets du nouveau gouvernement sont signés par le Président Lebrun.
De Gaulle accourt… A 21 heures 30, il atterrit à Mérignac. Il se précipite à la Préfecture de Bordeaux où se tient le Conseil des Ministres. Le grand hall est à peine éclairé à cause des alertes aériennes… De Gaulle est angoissé, livide… Collé à une colonne du hall, il se dissimule dans l’ombre… Soudain, il est reconnu par le général Spears, envoyé de Churchill… Il lui déclare avoir de bonnes raisons de croire que le général Weygand va le faire arrêter… « Que faire pour pallier à cette funeste issue – lui demande-t-il – retourner avec vous à Londres ? »…
En réalité, De Gaulle est furieux parce qu’il n'est plus sous-secrétaire d'Etat. Il sait que Pétain lui a définitivement retiré sa confiance et que, dans le meilleur des cas, il sera, au minimum, mis au placard.
« C'est bon, ils ne veulent pas de moi ! Dans ces conditions, je fous le camp à Londres…» Ces propos sont rapportés, de façon similaire, par Alfred Fabre-Luce dans ‘’Le plus illustre des Français’’, (Ed. Julliard) et Paul Baudouin secrétaire général du gouvernement, promu ministre des Affaires Etrangères dans ses mémoires ‘’Neuf mois au gouvernement’’ Ed. La Table Ronde)
En réalité, De Gaulle, submergé de rancune, n’a plus qu’un objectif : se venger parce qu’il ne sera pas dans le nouveau Gouvernement… Alors, il s’organise, il monte, comme toujours, un scénario. Le 17 juin, il prend, par téléphone, des rendez-vous fictifs pour l’après midi et le lendemain, puis il file vers Mérignac dans la voiture de Spears, et monte dans l’avion de celui-ci.
Ainsi, Charles De Gaulle agença sa première palinodie en fuyant ses responsabilités, en quittant son pays en pleine guerre – véritable désertion – et en consentant à se mettre à la solde de Churchill pour inaugurer, au micro de la B.B.C., une guerre franco-française, soutenue par l’Angleterre, avant de devenir également, peu de temps après, le vil caudataire de Staline…
Dès le lendemain de son retour à Londres, c’est la perversion du langage qui débute. Charles De Gaulle commence à diffuser sur les ondes ses « Appels aux Français » qui ne sont que subversion et calomnies… Rappelons-nous trois mots de son premier discours : « alléguant la défaite.. » première perfidie annonciatrice de toutes les autres. On y sent une absence totale d’amour de la vérité et des hommes…
Ayons juste une pensée, au passage, pour les 1.300 marins français qui furent massacrés les 3 et 6 juillet 1940 à Mers el Kébir après l’escroquerie morale de l’homme de Londres qui prétendait, dans son discours du 2 juillet, que la flotte française intacte était mise à la discrétion de l’ennemi, ce que Churchill lui-même reconnaitra plus tard comme faux…
Que dit l’instigateur de cette tragédie, le 8 juillet, derrière son micro en parlant des navires français et en oubliant les marins morts pour rien ? « Il vaut mieux qu’ils aient été détruits… » rejetant le poids de ce crime sur le Gouvernement de Bordeaux, l’accusant même « d’avoir amené cette canonnade fratricide »…
Deux télégrammes sont envoyés, le 18 et 19 juin, au nom du Gouvernement français par le Général Colson, ministre de la guerre, à notre attaché militaire à Londres pour informer le général De Gaulle qu’il est remis à la disposition du général commandant en chef, et qu’il doit rentrer sans délai.
Simultanément, un communiqué du Ministre de l’Intérieur précise qu’ayant cessé d’être membre du Gouvernement, Charles De Gaulle n’est pas autorisé à faire des déclarations au nom de la France…
Le 22 juin, le Général Colson, agissant sur ordre du Général Weygand, annule la nomination de Charles De Gaulle au grade de général de brigade à titre temporaire.
Le lendemain, 23 juin, au Conseil des Ministres, le Général Weygand obtient du Conseil que Charles De Gaulle soit rayé des cadres de l’Armée et admis à faire valoir ses droits à la retraite par mesure de discipline. C’est un décret signé par le Président de la République, et le Ministre de la guerre est chargé de son exécution.
Le 30 juin, De Gaulle reçoit une ordonnance du Juge d’Instruction auprès du Tribunal Militaire permanent de la 17ème région l’informant qu’il est renvoyé devant le dit Tribunal pour crime de refus d’obéissance en présence de l’ennemi et délit d’excitation de militaires à la désobéissance, et qu’un mandat d’arrêt est lancé contre lui.
L’ordonnance lui enjoint de se constituer en état d’arrestation à la Maison d’arrêt Saint Michel de Toulouse avant l’expiration d’un délai de cinq jours, faute de quoi, il sera jugé par contumace.
Le Général de Lattre de Tassigny, commandant la division militaire de Clermont-Ferrand convoque alors le Tribunal Militaire chargé de juger De Gaulle. Le 2 août 1940, sous la présidence du Général Frère, Gouverneur militaire de Lyon, ce tribunal condamne Charles De Gaulle à mort par contumace pour désertion et rébellion en temps de guerre, ainsi qu’à la dégradation militaire…
Anne CAZAL