Dans la liste commémorations nationales 2011 la célébration de l’anniversaire de la disparition de Frantz Fanon et celui des « Accords d’Evian » selon Frédéric Mitterrand
 
 

Le Ministère de la Culture, que dirige les destinées Frédéric MITTERRAND vient de publier sa liste des Commémorations Nationales 2011…On peut y découvrir la célébration de l’anniversaire de la disparition de Frantz Fanon et celui des « Accords d’Evian »


Frantz Fanon est l’auteur des « Damnés de la Terre », paru en 1961, ouvrage dans lequel, conjointement avec Jean-Paul Sartre, il appelait à assassiner les Européens d’Algérie en ces termes : « Car, en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant pour la première fois sent un sol national sous la plante de ses pieds. »

Qui était-il ? Frantz Omar FANON est né à Fort-de-France. Médecin-psychiatre à Blida, il rejoint le FLN d’Abane Ramdane et Ben Khedda. Expulsé d’Algérie, il rejoint le FLN à Tunis et collabore au journal « El Moudjahid », organe du FLN. Il fait partie de la délégation algérienne à la conférence d’Accra. Il est ensuite ambassadeur d’Algérie au Ghana. Il décède le 6 décembre 1961 à l'âge de 36 ans, quelques mois avant l'indépendance algérienne ; sa dépouille est inhumée au cimetière des « Chouhadas » (cimetière des martyrs de la guerre) près de la frontière algéro-tunisienne, dans la commune d'Aïn Kerma (wilaya d'El-Tarf).En hommage à son travail en psychiatrie et à son sacrifice pour la cause algérienne, l'hôpital de Blida-Joinville où il a travaillé porte désormais son nom. (Source Wikipédia)
Est-il tolérable que l’auteur de cet appel au meurtre de Français – fussent-ils d’Algérie ! – ce porteur de valises et militant déclaré du Front de Libération National Algérien, ennemi d’alors de la France et responsable aujourd’hui universellement reconnu de massacres abominables, reçoive de cette même France un hommage national ?
Quel résultat veulent donc obtenir notre ministre de la Culture et notre gouvernement en commémorant un ennemi notoire de notre pays auquel il associe les « accords d’Evian , aujourd’hui reconnus comme n’ayant jamais été respectés et qui ont servi de couverture à des dizaines de milliers de mises à mort inhumaines en toute impunité ?
Ce sont là deux vérités incontestables auxquelles nous gouvernants n’accordent aucune importance au total mépris des souffrances des Français d’Algérie et de leurs amis que ces sinistres commémorations vont raviver ! J. Torrés

Célébrations organisées par Frédèric Mitterrand pour 2011
   

http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/recueil-2011/premiere-liste-d-anniversaires-pour-2012/

1962
Accords d’Évian et fin de la guerre d’Algérie.
Référendum instituant l’élection du président de la République au suffrage universel.
Mort de Georges Bataille.
Mort de Gaston Bachelard.
Sortie de Jules et Jim de François Truffaut.
Signature à Paris de l’acte de fondation du Conseil européen de recherches spatiales.
Ouverture par le pape Jean XXIII du concile Vatican II.


http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/action-culturelle/celebrations-nationales/recueil-2011/avant-propos/

Vous êtes chaque année plus nombreux à attendre la parution du Recueil des Célébrations nationales, chaque année plus nombreux à le lire de la première à la dernière page, chaque année plus nombreux à exercer sur lui votre esprit critique, à mettre à l’épreuve aussi votre culture générale.
Ainsi les plus anciens et les plus assidus d’entre vous savent-ils que seuls sont sélectionnés par le Haut comité aux Célébrations nationales et présentés dans cette publication les cinquantenaires et les centenaires.

Me permettront-ils cependant de déroger, le temps d’un avant-propos, à cette règle jusqu’ici inviolée ?
Je souhaiterais en effet, et sans attendre un quart de siècle supplémentaire, saluer à l’occasion de sa sortie, les vingt-cinq ans du Recueil des Célébrations nationales. Vingt-cinq ans durant lesquels, ce que l’on a longtemps appelé, avec une désinvolture quasi affectueuse, « la brochure » est passé de cinquante à près de trois cents pages ; vingt-cinq ans au cours desquels elle a modifié, à pas mesurés, sa présentation (n’est-elle pas accessible en ligne aujourd’hui ?) tout en restant respectueuse de la sobriété qui fait sa réputation ; vingt-cinq ans qui l’ont vue se compléter de quelques rubriques (économie et société, cinéma et musique) ; vingt-cinq ans de conquête d’un public nombreux et fidèle ; vingt-cinq ans de témoignages de plus en plus vifs de sa satisfaction et même de son enthousiasme (savez-vous qu’il existe à travers le monde des collectionneurs passionnés, à la recherche de tel ou tel millésime désormais introuvable ?) ; vingt-cinq ans que les spécialistes les plus renommés et les plus autorisés nous prêtent avec obligeance leur inestimable concours ; vingt-cinq ans que le Recueil permet aux amoureux de l’histoire et des arts de rythmer leur année au gré d’une centaine d’anniversaires, graves pour les uns, plus légers pour les autres.
Me conformant à l’usage qui invite à former des vœux à l’intention de tout heureux jubilaire, j’exprimerai celui que notre Recueil puisse gagner en diversité et puisse aiguiser encore, si faire se peut, votre goût de la découverte, pour matérialiser de mieux en mieux la conscience -historique des Français, en commémorant les heures sombres comme en solennisant les dates fastes, en faisant également surgir des ténèbres d’une mémoire, parfois ingrate, des personnalités, des lieux ou des événements qui ont pris leur part dans la fresque qui conduit jusqu’à nous.
En 2011 encore, défileront devant nos yeux les profils les plus contrastés : la sombre sévérité de Louis XI, la pâle innocence du roi de Rome et l’impétuosité d’un Turenne ; la puissance brute et primitive des créations de Bourdelle, les rondeurs chastement voluptueuses de l’œuvre d’un Maillol et les virtuosités d’orfèvre des vers de Théophile Gautier ; la fraîcheur des campagnes françaises au début de leur âge, quand les parcourait inlassablement saint Martin, et l’exotisme enivrant des horizons nouveaux qu’explora Bougainville. Avec, en toile de fond, un paysage très louis-quatorzien où se détache la figure du roi lui-même et où s’expriment les génies de Boileau, de Berain, de Desportes, de Coypel ou de Couperin.
À leur service et pour leur rendre hommage, les plumes les plus prestigieuses ont réécrit au fil de ces trois cents pages une histoire de France propre à charmer nos imaginations et nos esprits contemporains, propre à flatter, stimuler ou interroger les héritiers que nous sommes, de nature enfin à inventer ce que pourraient être nos lendemains. En votre nom à tous, je remercie très chaleureusement ceux et celles qui les ont tenues.
Frédéric Mitterrand Ministre de la Culture et de la Communication


Frantz Fanon | version ministre de la culture |
Fort-de-France (Martinique), 20 juillet 1925 Washington, 6 décembre 1961
Le tiers-monde a connu un certain nombre de personnalités exemplaires. Frantz Fanon est l’une d’elles. Ses implications successives sont emblématiques de l’époque. Elles lui assurent, tout comme ses écrits, qui en sont comme une traduction analysée, structurée et argumentée, une actualité incontournable aujourd’hui même, dans le contexte postcolonial.
Né en 1925 à Fort-de-France, à la Martinique, l’une des « vieilles colonies » françaises, l’adolescent, noir, est issu de la petite-moyenne bourgeoisie locale.
Un séjour en France lui révèle la réalité du statut de « nègre » dans une société où l’Européen, le blanc, est le maître. Cette situation suscite, chez l’étudiant antillais, non la révolte, mais une fuite en avant, le refus d’une négritude à laquelle on veut l’assigner. Fanon prépare l’ouvrage qui rendra compte de cette dualité schizophrénique du « nègre-blanc », mais également, ultérieurement, de l’intellectuel progressiste en déséquilibre entre sa position sociale et le sens qu’il entend donner au monde. Peau noire, masques blancs reçoit un accueil chaleureux de la part de l’intelligentsia parisienne. Une carrière scientifique, voire littéraire, s’ouvre devant le jeune diplômé de l’école de médecine. L’ambiguïté même de cette reconnaissance, qui s’attache plus à l’écrit qu’à la déchirure ontologique du « nègre blanc », s’appelle une rupture. Le projet de Fanon n’est pas seulement clinique, mais il relève fondamentalement d’une vision socio-anthropologique du devenir de l’homme.
Médecin-chef, en 1953, à l’hôpital de Blida, en Algérie, l’Antillais s’associe progressivement au mouvement de lutte contre le colonialisme. La situation devenant intenable, Fanon démissionne de ses fonctions. Ayant rejoint Tunis, le psychiatre se veut désormais militant anti--colonialiste. Délégué par le gouvernement provisoire de la République algérienne aux conférences panafricaines, journaliste au Moudjahid, organe du Front de Libération National algérien, il publie, en 1959, L’An V de la révolution algérienne, sociologie d’une révolution. Dans cet ouvrage, il articule les effets des processus de libération sur les pratiques et les représentations traditionnelles : redéfinition du rôle de la femme, impact des médias, émergence d’une conscience nationale... Il participe aux Congrès des écrivains et des artistes noirs et remet en question ce qui, un temps, avait pu l’interpeller : la négritude. Une existence épuisante aura rapidement raison de sa santé. Les Damnés de la terre, reprend les thèses sur la violence en les restituant dans le contexte du tiers-monde. Il affirme le rôle déterminant de la paysannerie, classe dominante des sociétés considérées, et porte des critiques acerbes contre la montée des bour-geoisies nationales aux lendemains des indépendances. Somme de ses réflexions, cet ouvrage paraît quelques semaines avant sa mort, alors qu’il n’a que trente-six ans.
Pierre Bouvier  professeur émérite à l’université Paris X-Nanterre

 
Les réactions
         
 

L’Etat entend célébrer l’anniversaire de la disparition du militant FLN
Frantz Fanon et celui des Accords d’Evian


Le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, vient d’annoncer le retrait de l’écrivain Louis-Ferdinand Céline de la liste des personnalités faisant l’objet d’une commémoration officielle
en 2011 pour ses positions sous l’occupation.
Il a tenu, en revanche, à marquer sa volonté de commémorer le cinquantième anniversaire de la disparition du médecin psychiatre Frantz Fanon, Français passé au FLN en pleine Guerre d’Algérie, jusqu’à devenir collaborateur du journal « El Moudjahid » et ambassadeur, en mars 1960, du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne.

 
 
 
Nous ne saurions oublier que Frantz Fanon fut aussi l’auteur des « Damnés de la Terre » paru en 1961, où il en appelait, avec Jean-Paul Sartre, au meurtre des Européens d’Algérie.
Comment ne pas se souvenir des mots terribles et nauséabonds de Jean-Paul Sartre, préfacier
de cet ouvrage ?
« Car, en le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre ; le survivant pour la première fois sent un sol national sous la plante de ses pieds. »
Comment accepter que l’auteur de cette abominable invitation à la suppression physique des Français d’Algérie et de cette justification du terrorisme, mérite aujourd’hui un hommage national ?
Qu’ambitionne l’Etat en intégrant, d’ores et déjà, dans son programme officiel de commémorations 2012 l’anniversaire des sinistres Accords d’Evian : entend-il jeter un voile sur les drames de l’après 19 mars 1962 et sur les dizaines de milliers de Pieds-Noirs et Harkis victimes de la haine du FLN ?
Aujourd’hui, ces projets de commémorations résonnent, après le financement par l’Etat du film « Hors La Loi », comme une nouvelle provocation et ne peuvent être ressentis qu’avec
colère et souffrance par les Français d’Algérie.
Thierry Rolando - Président national du Cercle algérianiste