Lettre ouverte à Nicolas Sarkozy du Colonel F. Hamilton au sujet du discours scandaleux de Bernard Bajolet ambassadeur de France à Alger le 14 juillet 2008
 
   
 
Monsieur le Président de la République,
Je viens d’être informé du discours prononcé par l’Ambassadeur de France à Alger, Monsieur Bajolet, et qui fait l’objet de la présente lettre que je me permets de vous adresser.
Jugez de ma stupeur en découvrant avec quel mépris envers son propre pays l’ambassadeur s’est exprimé ! Pour rester bref, je ne retiendrai que deux passages particulièrement insultants pour la France et nous autre Français.
Le premier :
- « Comment la République a-t-elle perdue de vue pendant 132 ans de sa présence en Algérie , les valeurs fondatrice de liberté, d’égalité et de fraternité qu’elle a fait rayonner ailleurs… ».
 
DISCOURS
de la honte de
Bernard Bajolet
14 juillet 2008 à Alger

Avant d’entrer dans le fond, une première remarque de pure forme : monsieur Bajolet ignore que la République ne peut avoir perdu de vue quoique ce soit pendant 132 ans en Algérie puisque, entre 1830 et 1962, la France a été une Monarchie durant 18 ans , un Empire durant 18 ans également, et que la République a été abolie de 1940 à 1944 : il reste donc seulement 92 ans sur les 132 annoncés! Mais monsieur Bajolet croit peut-être que la République a été l’unique régime de la France depuis la Révolution !
Mais voyons l’essentiel. Est-il pensable qu’un représentant de la France puisse émettre un tel propos qui salit ainsi notre pays et son passé ? Outre l’insulte à notre nation, cette déclaration est un mensonge car elle occulte volontairement le fait que les habitants de cette contrée (qui ne s’appelait pas l’Algérie en 1830) aient été délivrés de l’oppression ottomane, que cette population ravagée par les épidémies soit passée en 132 ans de 2 ou 3 millions à 12 millions de nord-africains d’origine (je ne compte pas l’apport européen) grâce à la compétence et au dévouement de notre Service de Santé ! J’aimerai croire que monsieur Bajolet, en raison du poste qu’il occupe connaît les arguments évoqués dans ma lettre citée en deuxième référence. Cependant son ignorance de l’Histoire de France pourrait peut-être en faire douter.
Deuxième odieuse déclaration : « … le sang des soldats français versé pour une cause qui n’était pas la leur… » Et bien, Monsieur le Président, la cause pour laquelle nous, soldats français, nous nous somme battus, c’est la cause de la France, vous-même n’en doutez certainement pas.
Honte à qui dira le contraire et honneur à ceux qui sont tombés pour l’Algérie Française. Ces soldats français là, étaient aussi bien de souche européenne que de souche nord –africaine ; je puis même ajouter que bien des civils musulmans ont pris les armes pour lutter à nos côtés contre les fellaghas : n’oublions ni les groupes d’auto-défense, ni surtout nos chers harkis auxquels on a fait un si triste sort.
Pour terminer, me permettriez-vous de faire une hypothèse, Monsieur le Président ? La déclaration de monsieur Marleix au journal algérien Liberté n’aurait-elle pas été destinée à tester les réactions de la classe politique et de l’opinion publique en attendant celle très officielle de monsieur Bajolet ?
Aucune réaction à la première et, par conséquent, aucune difficulté pour faire la deuxième qui, elle engage la France… et à laquelle il semble n’y avoir aucune réaction non plus.
Alors la troisième étape ? C’est ce qui arrive à l’Italie, « invitée » par la Libye à lui payer des dédommagements pour la période coloniale ( Cf. Agence Reuter, Tripoli le 24 juillet 2008)
Une telle prétention de l’Algérie à notre égard serait comme une répétition du coup de chasse-mouche de1830 !
Payer ne serait pas qu’une question d’argent, ce serait une humiliation pour la France.

Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur le Président l’hommage de mon profond respect
Colonel F. HAMILTON