Que cet apport économique et humain a profondément métamorphosé le pays, modernisé les régions côtières et céréalières ainsi que la plaine de la Mitidja de façon impressionnante.
En Algérie des centaines de milliers de P.N. étaient certains que leur terre légitime, sinon leur patrie, était celle où étaient enterrés leurs ancêtres et qu’ils avaient eu près de 130 ans de labeur et d'initiative profondément transformée. Ils y étaient nés, ils y avaient inscrit et programmé de génération en génération leur existence. Ils s'étaient en quelque sorte mentalement refaçonnés au contact de cette terre d'Afrique qui était devenue dans leur tête une autre France. Leur gestuelle, leur parler, leur culture propre étaient le fruit de cette métamorphose. Ils ne s'imaginaient pas rejetés au delà des mers, dans un monde qui n’était plus le leur et qui avait pris à leurs yeux, la couleur grise d'un insupportable exil. Ces P.N. avaient, eux aussi, participé au cours de la première et deuxième guerre mondiale à la libération du pays. La suite on la connaît. Nombreux sont ceux dans un engagement d'honneur, fidèles aux valeurs morales, patriotiques et familiales ont mené un dur combat, s'estimant dans un cas de légitime résistance, allant jusqu'à pour quelques uns à se trouver face à un peloton d'exécution. Je suis sûr, mes Chers Amis, que vous me comprenez et que vous êtes comme tous ceux qui s’élèvent contre ceux qui sans cesse n'hésitent pas à attaquer la France et son armée et à les vilipender pour tout le mal dont elles seraient coupables, aussi bien en matière d’esclavage que de colonisation. Que tout n’ait pas toujours été parfait. Qui saurait le nier, mais nous n’avons pas à nous repentir de ce que la France a fait. Nous devons au contraire en être fiers, le dire haut et clair, car cela fait partie du Devoir de Mémoire. On entend souvent des représentants de différentes communautés, dire qu’ils sont « fiers d’être Français » mais s’ils pouvaient rajouter « Nous aimons la France » se serait mieux ! Comment peut-on être fiers d’être Français et défiler ensuite dans les rues en manifestant contre le passé honteux de la France dans les anciens territoires qui constituaient l'Empire Français. A moins que cette fierté d'être Français soit proportionnelle et liée aux avantages sociaux qu’elle procure ?
L'engagement des Français d'origine algérienne ou d'origine européenne pour la France est un passé riche de gloire. Comme vous certainement, lorsque je me promène à pieds ou en voiture, il m'arrive de croiser des plantées sur le bord de la route, ou scellées contre un mur et sur lesquelles on peut lire un ou plusieurs noms, souvent très jeunes où la vie s'est, pour eux, arrêtée à cet endroit précis. Ils avaient pour la Patrie donné leur vie et leur jeunesse. On ne peut pas s'empêcher de penser que la liberté que nous avons aujourd'hui et chaque jour,
C’est aussi à eux que nous la devons, comme à ceux aussi qui un jour sont allés dans d’autres territoires pour éradiquer l'esclavage et donner aux populations la liberté en leur faisant bénéficier de l' oeuvre civilisatrice de la France.
J’en reviens à mon propos du début sur le recueillement « Réfléchir et Méditer »
Je vous propose, si vous le voulez bien que la cérémonie du souvenir de ce matin soit consacrée et dédiée à tous ceux, sans exception, qui à un moment de leur vie ont par leurs actes, leurs engagements, leur courage, leur détermination ont tout fait pour défendre, libérer et faire respecter la France.
Et comme l'a dit Victor Hugo : « Entre les plus beaux noms, leur nom est le plus beau ».
Merci mes Chers Amis pour votre présence ce matin devant ce Mémorial
s René Andreis |