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Le
Conseil constitutionnel a déclaré mardi 31 janvier
2005 que le deuxième alinéa de l'article 4 de la loi
du 23 février 2005 sur le "rôle positif"
de la colonisation était de "caractère réglementaire"
et non législatif, annonce le Conseil sur son site Internet.
Cette décision de déclassement
va permettre au gouvernement de supprimer par décret ce deuxième
alinéa.
Les "sages" avaient été saisis le mercredi
25 janvier 2006 par le Premier ministre Dominique de Villepin, conformément
à la décision prise par Jacques Chirac d'engager une
procédure de suppression par décret de cette disposition
législative controversée, pour mettre fin à
la polémique sur l'histoire de la colonisation.
Les services du Premier ministre avaient alors précisé
que le Conseil d'Etat serait saisi après la décision
du Conseil constitutionnel d'un projet de décret supprimant
le deuxième alinéa de l'article 4.
Ce deuxième alinéa stipule que "les programmes
scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de
la présence française outre-mer, notamment en Afrique
du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des
combattants de l'armée française issus de ces territoires
la place éminente à laquelle ils ont droit".
Dans sa décision, le Conseil constitutionnel considère
que "le contenu des programmes scolaires ne relève ni
des principes fondamentaux (...) de l'enseignement, que l'article
34 de la Constitution réserve au domaine de la loi, ni d'aucun
autre principe ou règle que la Constitution place dans ce
domaine"
Adopté par les députés le 11 juin 2004 par
le biais d'un sous-amendement du député UMP Christian
Vanneste, et confirmé par les sénateurs, l'article
4 fait depuis l'automne dernier l'objet d'un débat passionné
en métropole, mais aussi outre-mer.
Des manifestations prévues en Martinique ont conduit le ministre
de l'Intérieur Nicolas Sarkozy à reporter le déplacement
qu'il devait effectuer en décembre aux Antilles. La suppression
de l'article 4 a aussi provoqué un tollé chez
les Rapatriés d'Algérie et une grande partie de la
population Française.
L'annonce de sa suppression par décret, qui permet d'éviter
un nouveau débat au Parlement, Jean-Marie Le Pen et Philippe
de Villiers ont déploré la décision de Jacques
Chirac. L'extrême gauche , le parti socialiste et sa nébuleuse
de candidats comme François Hollande, et une partie de la
droite du parti socialiste comme Dominique Strauss-Kahn et Laurent
Fabius qui réclamaient l'abrogation de l'article 4, a jugé
tardive la décision présidentielle tout en l'approuvant.
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