L’article
4 de la loi du 23 février 2005 affirme que la présence
française en outre-mer, spécialement en Afrique du
Nord avait pu comporter des aspects positifs. Le 29 novembre 2005
l’Assemblée Nationale repoussait une proposition du
Parti Socialiste tendant à abroger l’article 4 contesté
à la fois par des historiens pétitionnaires, par la
gauche en miettes réunie sur ce seul sujet et par le gouvernement
algérien.
Néanmoins le Président de la République
demandait au Président de l’Assemblée Nationale
le 9 décembre 2005 d’étudier les voies et moyens
de la re-écriture législative de l’article 4
pour qu’il ne divise plus les français. Le 25 janvier
2006, les deux Présidents ont décidé de passer
de la re-écriture législative à la suppression
règlementaire. Pour ce faire, en application de l’article
37, 2ème alinéa de la Constitution, le gouvernement
va demander au conseil Constitutionnel de constater que le 2ème
alinéa de l’article 4 de la loi du 23 février
2005 ne relève pas de la loi, ce qui lui permettra de le
supprimer par décret.
Le chef de l’Etat et son gouvernement ont
peut-être juridiquement raison car les programmes scolaires
ne figurent pas en tant que tels dans les matières réservées
à la loi par l’article 34 de la Constitution.
Ils ont en tout cas politiquement et moralement
tort.
En effet, proscrire dans l’étude objective
de la présence de la France en outre-mer toute référence
à la multiplicité de ses effets donc à ceux
qui ont pu être positifs est une offense pour les rapatriés,
leurs descendants et leurs amis. En outre, il est choquant que la
saisine du Conseil Constitutionnel se limite aux seuls programmes
scolaires consacrés à l’Histoire des territoires
antérieurement français.
Dans ce contexte, les associations signataires
demandent que la rédaction du décret appelé
à remplacer le 2ème alinéa de l’article
4 soit précédée de la consultation de toutes
les parties prenantes dans cette question qui intéresse l’identité
nationale dont bien entendu les rapatriés qui expriment cette
requête avec force mais dans un esprit d’ouverture.
Une telle consultation s’analyserait comme
un grand débat national remplaçant le débat
au Parlement que le déclassement du 2ème alinéa
de l’article 4 de la loi du 23 février 2005 va rendre
impossible.
Président : Jacques AUGARDE , ancien ministre
Secrétaire Général : Jean Félix VALLAT
COMITE DE LIAISON DES ASSOCIATIONS NATIONALES DE
RAPATRIES
95 rue d’Amsterdam 75008 Paris |