En exigeant du Conseil constitutionnel l’abrogation de
l’article 4 de la loi du 23 février 2005 sur les
rapatriés, le président de la République,
Jacques Chirac, vient de bafouer les droits du parlement qui s’était
exprimé à une large majorité sur cette question
et affiche du même coup son mépris pour les rapatriés
qui se voient sacrifiés sur l’autel de la pensée
unique. Alors même que plus de 60 % des Français
ont, à plusieurs reprises, confirmé, par sondage,
qu’ils étaient attachés à ce que les
aspects positifs de la colonisation ne soient pas niés
dans les manuels scolaires, Jacques Chirac a préféré
faire droit à la pression de la rue et des groupes communautaristes
extrémistes dont certains même réclament l’abrogation
de toute la loi. En ne touchant qu’à la seule loi
du 23 février 2005 et en épargnant les autres lois
mémorielles, Jacques Chirac applique donc aux rapatriés
un traitement d’exception, passage sans doute obligé
pour répondre aux injonctions du président algérien
Bouteflika qui en avait fait sa condition pour signer le traité
d’amitié franco-algérien. Le Cercle algérianiste
ne peut que condamner cette nouvelle étape d’une
repentance qui n’ose pas dire son nom et appelle en conséquence
l’ensemble de la communauté rapatriée mais
aussi les très nombreux Français qui ne supportent
plus l’attitude d’autoflagellation permanente du président
de la République à exercer le moment venu leur devoir
de mémoire.
Thierry Rolando Président national du Cercle algérianiste
Association culturelle des Français d’Afrique du
Nord
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