Jacques
Chirac a demandé la saisine du Conseil constitutionnel en
vue de la "suppression" de la mention du "rôle
positif" de la colonisation française, selon les services
de la présidence de la République.
Le Conseil constitutionnel doit dire si l'alinéa
controversé de la loi de février 2005 est bien du
domaine réglementaire et non législatif. Si c'est
effectivement le cas, le gouvernement le supprimera par décret.
"Sur la base des propositions qui lui ont
été faites, le président de la République
souhaite que le Conseil constitutionnel (...) puisse se prononcer
sur le caractère réglementaire du deuxième
alinéa de l'article 4 de la loi du 23 février 2005
en vue de sa suppression", indique l'Elysée dans un
communiqué.
Cet alinéa stipule que "les programmes
scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence
française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent
à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée
française issus de ces territoires la place éminente
à laquelle ils ont droit".
Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a fait
savoir qu'il saisissait immédiatement le Conseil constitutionnel.
"Si le Conseil constitutionnel juge que ces
dispositions ne sont pas du domaine de la loi, le Conseil d'Etat
sera saisi (...) d'un projet de décret supprimant cet alinéa
du texte de la loi", a indiqué Matignon dans un communiqué.
"Le Président de la République",
a souligné l'Elysée, "considère que la
loi du 23 février 2005 rend un juste et nécessaire
hommage à tous les Français rapatriés et aux
combattants de toutes origines de l'armée française".
"Mais le deuxième alinéa de
l'article 4 suscite des interrogations et des incompréhensions
chez beaucoup de nos compatriotes. Il convient de les lever pour
retrouver les voies de la concorde. La Nation doit se rassembler
sur son histoire."
En se prononçant pour la suppression et
non la réécriture du texte, Jacques Chirac a suivi
la recommandation du président de l'Assemblée nationale
Jean-Louis Debré, qu'il avait chargé le 9 décembre
d'une "mission "pluraliste pour évaluer l'action
du Parlement dans les domaines de l'histoire et de la mémoire".
Jean-Louis Debré a remis ses conclusions
le 25 janvier 2006 et la décision de Jacques Chirac a été
annoncée dans la foulée.
Dans un communiqué, Jean-Louis Debré
a rappelé "qu'à de multiples reprises, il a précisé
que ce n'est pas à la loi d'écrire, de commenter ou
de porter un jugement sur des faits qui relèvent de l'Histoire".
Il a ajouté qu'après avoir longuement
consulté diverses associations, des juristes, des historiens
et des parlementaires, il "souhaite la suppression de cet alinéa
2". |