Dominique de Villepin estime que le politique n'a pas à écrire l'histoire

 
       
 
 

Dominique de Villepin : "Ce n'est pas au politique, ce n'est pas au Parlement que d'écrire l'histoire ou de dire la mémoire.PARIS, 8 décembre 2005


- Dominique de Villepin a estimé jeudi en réaction à la loi sur le rôle "positif" de la colonisation que le politique n'a pas à "écrire l'histoire".

"Ce n'est pas au politique, ce n'est pas au Parlement que d'écrire l'histoire ou de dire la mémoire. Je crois qu'il y a une règle à laquelle nous devons être fidèles", a déclaré le Premier ministre sur France-Inter.

"Nous le voyons à travers l'article 4 de cette loi de 2005. Ce n'est pas au Parlement de se livrer à cet exercice. Je pense que ce n'est pas son rôle", a ajouté Dominique de Villepin. "Ne nous laissons pas entraîner sur ce terrain d'une réécriture de l'histoire ou de la mémoire. Il n'y a pas d'histoire officielle en France."

Le Premier ministre a dit "très bien" comprendre la décision de Nicolas Sarkozy de différer son voyage en Martinique en raison des manifestations prévues contre la loi du 23 février 2005 sur les rapatriés, qui demande dans son article 4 aux manuels scolaires de souligner le "rôle positif" de la colonisation.

Il a estimé qu'un temps "d'apaisement", "de parole", "de dialogue" était nécessaire sur cette question. "Trouvons la sérénité nécessaire au cours des prochains jours, des prochaines semaines pour tous ensemble nous parler", a dit le Premier ministre."Il y a des mots qui peuvent blesser. Il y a une histoire dont il faut se souvenir", a souligné M. de Villepin.

"Il y a des mots qui peuvent blesser. Il y a une histoire dont il faut se souvenir", a souligné M. de Villepin, évoquant la mémoire de l'esclavage: "ceux qui ont été jetés dans le ventre des galions, qui ont traversé l'Atlantique pour être amenés au coeur des plantations, ce sont des souvenirs qui sont vivants. Tout ça sécrète encore de grandes douleurs".

Le Premier ministre a cependant estimé que "la repentance ne doit pas être un exercice en soi". "Si l'on doit s'instruire du passé, c'est pour devenir meilleur. Un simple acte de contrition ne suffit pas. Il faut changer notre regard, notre attitude et c'est en cela que l'hitoire est un exercice national indispensable", a-t-il conclu.