La loi du 23 février
2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale
en faveur des Français Rapatriés d'Algérie
pose problème pour des professeurs émérite(s)
et comparses habituels.
Son article 4 dispose : "Les programmes de recherche universitaire
accordent à l'histoire de la présence française
outre-mer, notamment en Afrique du Nord, la place qu'elle mérite.
Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle
positif de la présence française outre-mer, notamment
en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux
sacrifices des combattants de l'armée française
issus de ces territoires la place éminente à laquelle
ils ont droit." Selon les professeurs idéologues
elle impose une histoire officielle, contraire à la neutralité
scolaire et au respect de la liberté de pensée
qui sont au coeur de la laïcité.
- parce que, en ne retenant que le "rôle positif"
de la colonisation, elle
impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres
allant parfois jusqu'au génocide, sur l'esclavage, sur
le racisme hérité de ce passé.
- parce qu'elle légalise un communautarisme nationaliste
suscitant en réaction le communautarisme de groupes ainsi
interdits de tout passé.
Les historiens ont une responsabilité particulière
pour promouvoir des recherches et un enseignement
- qui confèrent à la colonisation et à
l'immigration, à la pluralité qui en résulte,
toute leur place.
- qui, par un travail en commun, par une confrontation entre
les historiens des sociétés impliquées
rendent compte de la complexité de ces phénomènes.
- qui s'assignent pour tâche l'explication des processus
tendant vers un monde à la fois de plus en plus unifié
et divisé.
Claude Liauzu, professeur émérite à l'université
Denis Diderot-Paris 7
Gilbert Meynier, professeur émérite à l'université
de Nancy
Gérard Noiriel, directeur d'études à l'EHESS
Frédéric Régent, professeur à l'université
des Antilles et de Guyane
Trinh Van Thao, professeur à l'université d'Aix-en-Provence
Lucette Valensi, directrice d'études à l'EHESS.