QUAND L'INA SE FAIT COMPLICE DE LA FALSIFICATION DE L'HISTOIRE

 
 
 

En décembre dernier, l’Institut National de l’Audiovisuel signait un accord de partenariat avec l’Entreprise Nationale de Télévision Algérienne.
Cet accord prévoit la mise à disposition d’une copie de l’ensemble des images d’actualité détenues par l’INA relatives à l’Algérie depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 1962. Il donne la possibilité pour la Télévision Algérienne d’exploiter ces images par voie hertzienne ou satellitaire et de les commercialiser sur le territoire algérien. L’EPTV s’interdit tout de même d’exploiter ou de faire exploiter les archives aux fins d’utilisations publicitaires, promotionnelles ou commerciales.
Ah pauvre France ! Elle a quand même fait un heureux, un certain Khaled Bounedjma, Président de la coordination nationale des enfants de Chouhada qui déclarait récemment : « Plus de 5000 CD seront distribués au public pour que tout le monde connaisse toute la vérité sur l’Histoire coloniale et les supplices du peuple algérien ». Il ajoutait même, sans rire :
«  Toutes les preuves sont là ».

 

INA + ALBANEL c'est le non respect du droit à l'image et la protection de la vie privée le fait de publier, par quelque voie que ce soit, le montage réalisé avec les paroles ou l'image d'une personne sans son consentement, ici la retraite aux flambeaux sur le Forum d'Alger en mai 1958. REMIS AU FLN

 

Le Ministre des Moudjahidine, quant à lui, se félicitait que «  les vérités de cette guerre soient portées à la connaissance de tout le monde ». En s’autorisant un petit commentaire : « Les combattants de l’ALN respectaient les droits de leurs prisonniers et des détenus. Ce qui n’était pas le cas pour les forces coloniales dont les crimes ne différenciaient pas le combattant du civil, menaient des représailles contre les civils, femmes et enfants (…) Le djihad durant la guerre de libération nationale visait le droit et la vie, conformément  aux préceptes de notre religion »
Ne riez pas. Voilà à quoi servira cet accord de partenariat à sens unique puisque l’Algérie n’a certainement pas l’intention de livrer ses archives à la Télé française. Mieux. « Ces archives serviront de pièces à conviction pour porter plainte contre la France pour ses crimes commis contre le peuple algérien » a déclaré un certain Ali Cherarac, président de la  CNEC.
Grâce à un organisme français, l’Algérie a donc bien l’intention de mentir sur l’Histoire pour atteindre son but : mettre la France et les Français à genoux pour lui demander pardon.
A ces algériens si soucieux de «  vérité historique », je livre le récit de  quelques évènements qu’ils doivent bien connaître puisqu’ils en ont été les auteurs. Ils en trouveront certainement trace dans les archives de l’INA.
8 mai 1945 à Sétif : ce jour là, les Amis du Manifeste et de la liberté (AML) décident une manifestation nationaliste avec pancartes hostiles à la France et drapeaux algériens vert et blanc. Un commissaire demande aux organisateurs de faire disparaître pancartes et drapeaux. Refus et des coups de feu éclatent. Les manifestants furieux attaquent alors à coup de bâton et couteau tous les européens qu’ils rencontrent. Bilan : 29 morts européens. Le lendemain, l’offensive contre les européens déferle de Sétif à la mer. Le soir du 9 mai on comptera 103 morts européens. Le massacre s’était déroulé aux cris de la guerre sainte, la djihad. Certes il y eut répression mais notons pour l’Histoire que les troupes de répression étaient essentiellement composées de musulmans, tirailleurs, spahis et goumiers.
Novembre 1954 : dans les gorges de Tighanimine, en Aurès, un couple d’instituteurs, les Monnerot se rendent à l’invitation d’un ami chaouia. Car les Monnerot, instituteurs aux idées libérales avaient été adoptés par ces chaouias pourtant hostiles et méfiants devant l’étranger. Ils sont abattus froidement. « C’étaient des instituteurs qui venaient pour nous aider » avait dit aux tueurs le caïd de M’chounèche Hadj Sadok. Il sera aussi abattu.
En 1955 : à Guenzet dans l’est de la Kabylie, un partisan de Messsali Hadj, Bellounis tient un maquis. Cela ne plait pas trop à Amirouche qui donne l’assaut. 500 musulmans sont tués.
Aout 1955 : Zighout Youssef, commandant de la wilaya 2 décide de tuer tous les français et fait la liste des villages condamnés à mort. Parmi eux, El Halia et Aïn Abid. Dans ce village, une petite fille de 5 jours est tronçonnée sur le bord de la baignoire devant sa mère dont les tueurs ouvriront ensuite le ventre pour y remettre l’enfant. A El Halia, sur 130 européens, 32 seront abattus à coup de hache, de serpe, de couteau, les femmes violées et les enfants fracassés contre les murs.
18 mai 1956 : Khodja, le meilleur lieutenant d’Ouamrane, décide une embuscade dans les gorges de Palestro. 21 marsouins sous les ordres du sous-lieutenant Artur tombent dans le piège. Quand les renforts arrivent, ils découvrent deux cadavres mutilés gisant dans les buissons, les yeux crevés, les corps vidés de leurs entrailles, les testicules coupées. 15 autres corps de soldats suppliciés sont exposés sur une colline près du douar Amel.
28 mai 1957 : les hommes du colonel Mohamedi Saïd, chef de la wilaya de Grande Kabylie, décident de raser le douar de Melouza.300 personnes, hommes, femmes et enfant seront massacrés. Le douar était d’obédience messaliste.
« Toutes les preuves sont là » a dit Khaled Bounedjma. Il serait très étonnant que celles-là figurent sur le CD qu’il distribuera le 3 juillet. Voilà comment, avec la complicité de la France, on trafique une Histoire dont quelques uns d’entre nous sommes fiers. Nous ne demanderont jamais pardon à ces égorgeurs qui donnaient «  le sourire kabyle » à leurs frères qui avaient osé braver les interdits inspirés des traditions de l’Islam.

Pierre- Jean Nochez