Les Affaires étrangères
« Mon père, prénommé Manuel tout comme moi, a émigré d'Espagne fin 1912 dans le ventre de sa mère Rosario, née Navarrete-Bru, indique Manuel Pierre. Mes deux oncles, José-Antonio et Geronimo étant déjà là… et leurs patronymes s'écrivent Zaragoza, tout comme ceux de mes cousins. Mon père naquit donc en 1913. Mon grand-père, José-Antonio Zaragoza-Mateo était ouvrier agricole dans les vignes. Il était né en 1875 à Benferri.
« Mon père, Manuel, malheureusement devenu Saragossa, épouse Marie-Antoinette Alberola, la fille d'un pioupiou blessé à Verdun, Chevalier et Officier de la Légion d'honneur, souligne Manuel Pierre. Ils ont eu trois enfants, dont moi-même. »
Et d'ajouter : « mon père, 99 ans au mois de mars, a, lui, combattu en Syrie. Il a été nommé président de la délégation spéciale de Prudon à la Libération, puis en fut maire durant trois mandats, jusqu'en 1962. Et, il m'a fallu m'adresser au ministère des Affaires étrangères (!) et 14 mois de démarches pour retrouver mon identité véritable ! ».
Le chiffre : 19 mai 2011. C'est la date de la décision officielle signifiée le 9 juin 2011 à Manuel Pierre.
II pouvait désormais prétendre à s'appeler Zaragoza.
Les démarches administratives pour obtenir cette décision avaient été entreprises dès le 3 avril 2010 de l'année précédente. Elles avaient été précédées de recherches difficiles auprès de l'état civil de Benfferi en Espagne.
« Je ne voulais pas partir de ce monde avant d'avoir pu porter le nom de mes ancêtres. C'était quasiment obsessionnel. Un enjeu psychologique. Lorsque j'ai reçu de Nantes mon extrait rectifié d'acte de naissance, j'ai satisfait et fier. Cerise sur le gâteau, ma petite-fille, délaissée par son père, vient d'obtenir en début de semaine, le droit de substituer au nom patronymique de son père celui de Zaragoza ! ».
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