Par Josseline Revel-Mouroz
Centre d’Etudes Pied-Noir
Mesdames et messieurs les députés et sénateurs,
Dépassant les clivages politiques, vous avez su vous unir pour défendre une noble cause, celle des plaques d'immatriculation. Vous avez pu montrer qu'avec de la volonté, on arrivait à résoudre un problème.
Mais il en est d'autres, bien plus douloureux, dont ceux qui meurtrissent notre communauté, celle des Français d’Algérie, depuis bientôt un demi-siècle.
Lorsque nous vous les exposons individuellement, vous montrez beaucoup de compassion et de compréhension mais, malheureusement, cela ne suffit pas et nous en sommes encore réduits à mendier telle ou telle décision destinée à protéger notre mémoire et celle de nos morts. Ces milliers de victimes françaises du terrorisme, des bombes et des assassinats du FLN, les disparus et les martyrs du 26 mars et du 5 juillet 1962, n'ont toujours pas droit au repos et au respect qui leur sont dus. Quarante-six ans après ces tragédies, les familles de victimes et tous leurs amis n'ont toujours pas de mémorial national pour se recueillir et rappeler l'assassinat de ces dizaines de civils français, alors que d’autres communautés et d’autres victimes ont droit, au minimum, à une plaque commémorative, sinon à une journée de recueillement qui correspond vraiment à une date historique.
Puisque vous avez réussi à obtenir que les Français puissent conserver sur leurs plaques d'immatriculation le numéro du département qu'ils souhaitent, nous demandons de conserver, nous aussi, les numéros qui nous tiennent à cœur, à savoir 9A, 9B, etc, car ils symbolisent les départements français d'Algérie qui représentent pour nous le souvenir de notre pays perdu.
Nous vous demandons de vous unir, comme vous venez de le faire, pour soutenir notre action en faveur du rétablissement de la vérité et du respect de nos morts et de notre mémoire. |