Carte d'identité française notamment - en poche, Abdelkrim n'en croit pas ses yeux : « Français je suis. Français je mourrai. Je fais confiance à la justice de mon pays »
Il est toujours aventureux de dire qu'on fait - surtout en France...- confiance à la justice de son pays. Mais, pour une fois, Abdelkrim Fodil a eu raison. La cour d'appel d'Aix-en-Provence lui a rendu sa nationalité. « La cour a considéré une M. Fodil est bien français et par filiation, comme fils d'un père français, ce qui est la reconnaissance totale de la légitimité de sa situation », commente son avocat.
Signalons, au passage, que le père d'Abdelkrim était installé en métropole depuis 1933 et que, en 1967, il avait rempli sa déclaration de nationalité. Que sa mère est die aussi française (1). Que ses frères et soeurs n'ont jamais eu de problèmes avec leur nationalité.
Mais ce qui est arrivé à Abdelkrim Fodil est le lot commun de tous les Français nés à l'étranger qui doivent fournir un certificat de nationalité française, la preuve étant à leur charge. On dira : « Normal, l'administration doit être vigilante. » vigilante, mais pas stupide. Car cette tracasserie imbécile touche aussi les Français - et notamment les pieds-noirs - nés dans des territoires qui furent français mais qui, comme l'Algérie, sont devenus indépendants. Et nous sommes quelques-uns, comme Abdelkrim Fodil à maudire cette administration imbécile qui, pour telle ou telle démarche banale (A commencer par le renouvellement d'une carte d'identité, par exemple) nous demande de prouver que notre père, notre grand-père et le père de notre grand -père étaient français. Une exigence imbécile, répétons le et plus que ça : humiliante.
Cette affaire pour le moins ubuesque (restons charitable...) est l'occasion de saluer Abdelkrim Fodil - « Français je suis. Français je mourrai » - qui s'est battu pour le droit A la ressemblance quand d'autres qui eux (obtiennent la nationalité française dans des pochettes-surprises) nous bassinent avec leur droit à la différence. Il y a comme ça, parfois, dans le flot des informations qui nous pousseraient à désespérer, des petites victoires qui font chaud au coeur.
Alain Sanders
(1) Ce qui en tout état de cause, suffisait à faire de lui un Français. |