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Les ronds de cuir n'ont pas fin ni de nous étonner. Ni de causer énervement, tracas, hausses de tension et poussées d'adrénaline chez des citoyens sans histoires, et qui voudraient le demeurer. Qu'on en juge. Au mois d avril, André Gisbert se rend à une annexe mairie du Vernet, afin de réclamer les documents nécessaires au renouvellement de sa carte d'identité, établie le 10 février 1997 et périmée depuis février 2007. Notez bien, car toute la subtilité de l'histoire repose dans ce mot, M. Gisbert demande le renouvellement, et non l'établissement, de sa carte d'identité. Renouvellement, car André Gisbert» né le 4 décembre 1935 à Alger, en a déjà usé plusieurs de cartes d'identité françaises |
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Lorsqu'il rapporte son dossier à l'annexe mairie, le demandeur a la surprise de s'entendre réclamer en plus un certificat de nationalité! Bien sûr, M Gisbert fait valoir qu'il s'agit simplement de renouveler sa carte d identité française, et donc qu'il n'a plus à prouver qu'il est citoyen fiançais. Mais ce qui parait logique ici, ne l’est pas là-bas. Alors André Gisbert montre également sa carte de combattant, délivrée le 24 mars 1998, sa carte d'adhérent à l'Association nationale des anciens parachutistes... Rien n'y fait iI doit impérativement joindre à son dossier de renouvellement de carte d'identité, un certificat prouvant qu'il est bien Français. Comme si jusque-là, il s'était promené avec de faux papiers !
Refus de délivrance
Mais c’est que le premier acte d’une comédie qui va continuer. Car, quand André Gisbert sollicite du Tribunal d'instance de Perpignan un certificat de nationalité française, un courrier du 9 mai lui signifie en retour: "Afin d’instruire votre dossier, je vous prie de bien vouloir nous indiquer les dates et lieux de naissance de vos parents et pour ce nous faire parvenir les pièces suivantes. Copie de leur livret de famille, ou copie intégrale de leur acte de mariage, ou copie intégrale de l’acte de naissance, ou copie de l'acte de décès de vos parents. Et, cerise sur le gâteau : "A défaut de présentations des pièces demandées, je me verrait dans l'obligation d'établir un refus de délivrance », termine le courrier. Alors là, André Gisbert se rend au tribunal, explique que ses parents sont nés en Espagne au tout début du XXeme siècle, avant de s'établir en Algérie, que pendant la guerre leurs documents de famille se sont perdus, et il brandît à nouveau l'ancienne carte d'identité, carte de combattant, etc. Pour toute réponse, on lui assène que faute de le prouver, "il n'est pas Français ». Ce qui est le plus cocasse, c'est que chaque jour des personnes nées en France (car l'Algérie était bien française à la naissance de monsieur Gisbert ) font renouveler leur carte d'identité, sans qu'un employé zélé vienne créer des complications là où il ne devrait pas y en avoir. Manque de chance, c'est tombé sur M. Gisbert Qui se prépare à en appeler à de plus hautes instances. Josiane Cabanas |
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