Germaine Tillion au Panthéon de la naïveté !

 
 
 

Je suis persuadé que Germaine Tillon était contre tous les terrorismes, d’où qu’ils viennent, et même contre une indépendance totale. Loin de moi la pensée de flétrir la mémoire de Germaine Tillon. Elle mérite tout le respect dû à son passé de déportée, de résistante de la première heure. Une belle âme et un cœur pur.
Mais comme souvent, les belles âmes et les cœurs purs font preuve d’une naïveté désarmante !

Ce fut le cas de Germaine Tillion qui, lors de la guerre d’Algérie, s’est laissée manœuvrer et rouler dans la farine par Yacef Saâdi, qu’elle considérait comme un héros de la résistance, comme ceux qu’elle avait côtoyés en 1940-45 en métropole. Elle aurait dû se souvenir que ces héros de la Résistance se sont déchirés jusqu’à la trahison de Caluire, qui fut fatale à Jean Moulin. Elle pensait pouvoir contrôler Yacef Saâdi, négocier avec lui, alors qu’il se moquait d’elle et l’utilisait.

 

Le Panthéon accueillera Germaine Tillion
François Hollande l'a annoncé le vendredi 21 février 2014 le transfert des cendres, décédée en 2008 à 100 ans, l'ethnologue Germaine Tillion fut une résistante de la première heure. Elle participe en juin 1940 à la création du réseau de résistance du Musée de l'Homme. Dénoncée, elle est arrêtée en 1942, puis déportée à Ravensbrück. Rescapée, elle sera parmi les premiers à témoigner de l'enfer du système concentrationnaire.la cérémonie se déroulera en 2015.

Mais qui était Yacef Saâdi ?

J’étais adolescent quand je l’ai connu. Il avait quelques années de plus que moi et il habitait tout comme moi à Alger, lui rue Scipion-l’Africain et moi rue Jenina.

Il était déjà suivi par les services de police comme un proxénète notoire qui faisait « travailler » plusieurs prostituées dans des bordels de bas de gamme de la Casbah. Il était chargé par le FLN de rallier les truands d’Alger et d’éliminer ceux qui refusaient. Une bonne douzaine d’entre eux sont tombés sous les balles de son tueur assermenté, son bras droit Ali la Pointe.

Yacef Saâdi a été arrêté par la DST puis libéré à la condition qu’il devienne un « donneur ». Ce qu’il est devenu en livrant à la DST plusieurs dizaines de « ses frères » messalistes (membres du MNA de Messali Hadj) qui luttaient pour la même cause.

Nommé chef de la zone autonome d’Alger, il rencontre une première fois Germaine Tillon le 22 janvier 1956, lors du traquenard offert à Albert Camus par ses « amis » communistes et rive-gauchistes. Yacef Saâdi avait été chargé par le FLN d’organiser le service d’ordre de cette conférence sur la « trêve civile », à laquelle Germaine Tillon participait tout comme Ferhat Abbas, Emmanuel Roblès, Mohamed Lebjaoui et d’autres « intellectuels » partisans de l’indépendance.

Traqué par les forces de l’ordre, Yacef Saâdi demande un entretien à Germaine Tillon dans l’unique but de stopper les exécutions qui se déroulent à la prison de Barberousse à une allure accélérée. Il lui explique qu’il n’y avait jamais eu d’assassinats à l’aveugle, ni de bombes, car le FLN n’en possédait pas encore, avant 1957, et il lui promet qu’il n’y en aurait plus ensuite.

Germaine Tillon avale toutes ces couleuvres. Elle n’ignore pas cependant qu’avant cette date, Yacef Saâdi possédait toutes les bombes qui lui étaient nécessaires et qu’elles ont causé la mort de dizaines d’innocents (Milk Bar, septembre 1956 – Otomatic et Coq Hardi en janvier 1957, etc.). Elles étaient fabriquées par le « docteur » Daniel Timsit dans un appartement-laboratoire situé rue Thèbes, dans la Casbah. Ce laboratoire a été détruit par une bombe le 10 août 1956 et les explosifs que détenait Timsit ont fait s’écrouler toute la maison ; on dénombra 16 morts et 57 blessés.

Germaine Tillon adhère aux thèses du FLN (contrairement à Camus qui, au lendemain de cette conférence, ne participera jamais plus à une intervention publique sur ce sujet). Elle intervient auprès de ses amis politiques parisiens, et notamment l’autre résistante Geneviève de Gaulle-Anthonioz, son amie, et permet ainsi à plus d’une centaine de terroristes d’échapper à leur exécution.

Mais foin des promesses (il y aura des bombes mais plus de morts parmi la population, lui avait promis Saâdi !). Yacef Saâdi poursuit de plus belle ses activités terroristes : il y aura des bombes et il y aura des morts, des centaines de morts, comme le 3 juin 1957 au casino de la Corniche, près de la Pointe Pescade, avec 8 morts et 92 blessés dont de nombreux amputés, et ce jour-là, j’y étais !

Je suis persuadé que Germaine Tillon était contre tous les terrorismes, d’où qu’ils viennent, et même contre une indépendance totale. Elle ne rejetait pas totalement le colonialisme, elle estimait même que quitter le colonialisme, c’était se diriger vers la « clochardisation ».

Mais malheureusement elle n’a jamais rien compris aux thèses du FLN (auxquelles elle adhérait) qui étaient de jeter hors de l’Algérie tout ce qui n’était pas musulman… donc tous les Européens d’Algérie de quelque religion qu’ils soient !
Manuel Gomez

 

Cette rencontre s’effectue dans un appartement à la Casbah. Les fellaghas tentent de sensibiliser cette militante sur les exécutions à la guillotine. Touchée par la situation de ces détenus, la jeune femme convainc Charles De Gaulle, et oncle de son amie Geneviève De Gaulle.
Suite à cette rencontre, De Gaulle suspend la peine capitale en 1958. Il décide de soumettre les prisonniers à des travaux forcés avant de reconduire à nouveau la mise à mort par décapitation.