Voyage de Hollande en Algérie :
Pire que la “repentance”, la diabolisation du passé

 

François Hollande n’a pas fait “repentance” ni présenté d’excuses dans son discours du 20 décembre 2012 au Parlement algérien.

 

Il a fait dix fois pire, en cautionnant sans aucune réserve toutes les propagandes du pouvoir FLN sur les “crimes” de la présence française en Algérie : “132 années de souffrances infligées au peuple algérien” par “le système profondément injuste et brutal de la colonisation.”

Il a fait cent fois pire, en matière de manichéisme antifrançais, en allant déposer une gerbe au monument des “martyrs” de l’indépendance algérienne, comme si tous les poseurs de bombes et les égorgeurs de l’ALN et du FLN étaient comparables aux résistants français sous l’occupation nazie…

Il a fait mille fois pire, pour proclamer sa maladive conviction de l’indignité nationale de la France en Algérie, en décidant de se recueillir devant la stèle du militant FLN communiste Maurice Audin, seul “disparu d’Algérie” digne à ses yeux d’être honoré par la République, quand des milliers de familles françaises n’ont toujours pas de tombe pour pleurer un être cher, enlevé puis assassiné par les ennemis de la France avant et surtout après le “cessez le-feu” du 19 mars 1962.
Nous voici donc renvoyés plus de cinquante ans en arrière, quand toute la gauche française s’évertuait à discréditer comme abject, aux yeux de l’opinion publique, le comportement quotidien des Français d’Algérie : “A lire une certaine presse, écrivait alors Albert Camus, il semblerait vraiment que l’Algérie soit peuplée d’un million de colons à cravache et à cigare, montés sur Cadillac. Cette image d’Epinal est dangereuse. Englober dans un mépris général, ou passer sous silence avec dédain, un million de nos compatriotes, les écraser sans distinction sous les péchés de quelques-uns, ne peut qu’entraver, au lieu de la favoriser, la marche en avant que l’on prétend vouloir.” (L’Express, 21 octobre 1955.)
Cessons de délirer. De diaboliser notre passé. “La France n’a pas colonisé l’Algérie : elle l’a fondée” (Ferhat Abbas). Tous les historiens sérieux le disent. La France est venue en 1830 affranchir du joug turc des tribus berbères et arabes opprimées. Elle est venue y abolir l’esclavage, en finir avec les pogroms et le statut de sous hommes imposé aux juifs. Elle est venue y éradiquer le paludisme et le choléra, assécher les marais de la Mitidja, développer une agriculture ruinée sur ces terres depuis la fin de l’Empire romain. Elle est venue y protéger les femmes, soigner et instruire les enfants. Elle est venue y apporter l’eau courante et l’électricité, y construire des villes, des routes et des hôpitaux, mettre à jour les ressources minières et pétrolières du pays…
Beaucoup de soldats, de médecins, de missionnaires, d’agriculteurs et d’ouvriers français y ont laissé leur vie. Et 99% de ceux qui ont quitté cette terre en 1962, dans une immense détresse et un tragique dénuement, lui avaient tout donné.
Dans le bilan présidentiel des “132 années de souffrances infligées au peuple algérien”, cette oeuvre-là ne compte plus pour rien. La souffrance des Pieds-Noirs arrachés à leur terre natale ne compte plus pour rien. Celle des disparus et des Harkis massacrés pour avoir cru en la parole de la France, encore moins.
On ne refera pas l’histoire. Mais vouloir construire l’avenir de la coopération entre nos peuples sur un pareil mensonge, un pareil déni des réalités historiques, est une insulte à la mémoire des millions de familles françaises qui se sont succédées sur cette terre, et un crachat de plus sur celle des millions de Musulmans qui avaient choisi de construire ce pays à nos côtés. ■

Lettre du Secours de France de décembre 2012


 
Il a fait mille fois pire, pour proclamer sa maladive conviction de l’indignité nationale de la France en Algérie, en décidant de se recueillir devant la stèle du militant FLN communiste Maurice Audin, seul “disparu d’Algérie” digne à ses yeux d’être honoré par la République, quand des milliers de familles françaises n’ont toujours pas de tombe pour pleurer un être cher, enlevé puis assassiné par les ennemis de la France avant et surtout après le “cessez le-feu” du 19 mars 1962.