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AJIR participe à la cérémonie d'hommage aux Harkis 2006 à Aix-en-Provence.

     
   
Journée nationale des Harkis ici la cérémonie d'Aix-en Provence.
 


Comme chaque année depuis 2001, nous sommes réunis ce 25 septembre pour partager l’hommage rendu par notre République aux Harkis et à tous les membres des formations supplétives en Algérie.


Nous avons tenus à être ici pour redire aujourd’hui notre gratitude à ces courageux combattants, fidèles au drapeau français et qui refusèrent le terrorisme du FLN et ses exactions vis-à-vis des populations civiles de toutes origines. Ils étaient convaincus qu’une autre voie était possible - et meilleure - pour faire évoluer l’Algérie. Et le temps a fini par leur donner raison puisque nombre de citoyens de l’Algérie rêvent de la quitter.

 
     
 
Le premier hommage, en septembre 2001, fut un acte symbolique marquant. Certes, ce n'était pas encore la reconnaissance pleine et entière des torts de l'Etat français comme pour la Rafle du Vel d'Hiv de 1942, ou comme la reconnaissance par le parlement français de la responsabilité de l’Etat turc dans le génocide arménien de 1915. Mais le 25 septembre 2001, à l’Elysée, le Président de la République reconnut publiquement que "la France n'avait pas su sauver ses enfants", ni les protéger de ces « massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, qui laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie ». Oui, c’était un grand pas dans la bonne direction, vers la vérité. C’était aussi un geste important de respect à l’égard de la mémoire de ces dizaines de milliers de victimes.
 
     
   
 
Monuments aux morts
Aix-en-Provence
 
     
     
     
 

Bien évidemment cet hommage ne règle pas à lui seul les nombreux problèmes d’ordre moral, économique et social, qui perdurent depuis 44 ans : chômage quatre fois plus élevé que pour les autres Français, discrimination pour l'accès au logement, indemnisation ridicule des biens abandonnés en 62, non réparation des préjudices moraux, exclusion de la sphère politique, etc.
Dès l’été 2001, AJIR pour les Harkis avait attiré l’attention du Président, pour éviter toute déception des Harkis, d’une part sur la nécessité d’une reconnaissance claire des torts de l’Etat français de 1962 dans la tragédie des Harkis et des Pieds Noirs et d’autre part sur une juste réparation des préjudices subis en Algérie et lors de l‘exil sur le sol métropolitain pour les rescapés et leurs familles.
La loi de février 2005, eût le mérite de voir la République redire sa reconnaissance à l’égard des Rapatriés mais elle laisse un goût d’inachevé. Faute d’avoir osé reconnaître la responsabilité de l’Etat français de 1962 dans les drames vécus et les massacres subis par les Harkis et les Pieds noirs après les accords d’Evian non respectés, le gouvernement et les parlementaires ont fait de la loi du 23 février 2005 une occasion manquée de faire œuvre de justice plus que de solidarité.
Cependant, cela ne doit pas empêcher d'apprécier pleinement ce 25 septembre car aujourd’hui, la Nation rend officiellement hommage aux Harkis pour leur courage, leur loyauté, leur dignité et leurs sacrifices. Il faut même tout faire, et AJIR a fait des propositions, pour populariser davantage cette journée, notamment auprès de la jeunesse de notre pays. Et nous déplorons que dans de nombreuses localités, les Harkis, à qui cette journée est consacrée, soient cantonnés dans un rôle de figurants voire parfois interdits de parole.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui comme hier et comme demain, les Harkis, leurs enfants, leurs amis peuvent être fiers de leur engagement loyal et courageux, contre la terreur et non contre l’évolution de l’Algérie voire son indépendance. Ce n’est pas aux harkis, à leurs enfants ou leurs amis fidèles d'être complexés comme le voudraient ceux qui falsifient l’Histoire. C’est ceux qui ont massacré des civils, ceux qui ont ruiné l'Algérie à leur profit, ceux qui ont sacrifié les harkis par l'abandon puis l'exclusion qui devraient avoir honte.

Aujourd’hui, la Nation rend officiellement hommage à tous les membres des forces supplétives, (harkas, SAS, GMS, GAD) pour leur courage et leur fidélité, réparant, un peu, symboliquement, tant d’années d’oubli et d’ingratitude. Permettez nous d’associer à cet hommage tous leurs chefs et leurs frères d’armes, dont beaucoup sont ici, unis dans le souvenir comme ils le furent sur le terrain dans les moments cruels de cette guerre.

Participer à cette cérémonie, c’est rappeler que le devoir de mémoire s’enracine dans l’exigence de justice et se nourrit de vérité. Connaître et assumer ces pages d’histoire, les glorieuses comme les plus sombres, permet de refuser les mensonges qui entretiennent les haines. A ce sujet, les diatribes odieuses et les provocations démagogiques du Président algérien actuel, malmènent les relations entre les deux Etats mais ne brisent pas les liens anciens de fraternité entre les peuples français et algérien.

Etre présent aujourd’hui, c’est transcender les clivages partisans pour témoigner ensemble notre indéfectible fraternité avec les Harkis, rejetant les injures inadmissibles d’où qu‘elles viennent et encore moins d’élus de la République, comme Georges Frêche, qui espérons-le sera condamné de manière exemplaire ce 28 septembre à Montpellier.

S’associer aujourd’hui à cet Hommage national aux anciens Harkis n’est pas un signe de nostalgie mais simplement un acte de compassion à l’égard de Français qui ont tant souffert pour leur engagement avec la France, une marque de respect pour leur bravoure, une preuve de fidélité à la mémoire de tous ceux qui nous ont quittés.

Par notre présence ici aujourd’hui, nous proclamons en acte à tous les Harkis que dans les cœurs et les mémoires de leurs enfants, de leurs frères d’armes, de leurs amis, les 25 septembre et tous les autres jours, ils resteront toujours vivants.