|
Samedi 11 février 2006 à
Montpellier, le président PS du conseil régional de
Languedoc-Roussillon avait qualifié de "sous-hommes"
un représentant des Harkis . Critiqué
de toute part, il a fait marche arrière lundi soir, reconnaissant
avoir "blessé par maladresse".
"J'ai blessé par maladresse. Je vous demande de bien
vouloir me le pardonner. J'ai été maladroit, certes,
mais poussé par l'excès de la provocation". Par
ces quelques mots tenus lundi soir lors d'une conférence
de presse convoquée à la hâte, Georges Frêche
a souhaité mettre un terme à une polémique
qui commençait à prendre de l'ampleur. "Mes propos
ne se voulaient pas attentatoires aux valeurs qui sont celles des
droits de l'Homme et que je défends depuis toujours",
a-t-il plaidé.
En quelques heures, l'élu avait réussi à s'attirer
les foudres de l'UMP, du Mrap, de la Ligue des droits de
l'homme et de plusieurs associations de rapatriés. Lors
d'une cérémonie en hommage à un ancien porte-parole
de la communauté pied-noir, samedi à Montpellier,
Georges Frêche avait violemment apostrophé des harkis
en leur lançant : "Ils (les gaullistes) ont massacré
les vôtres en Algérie et encore vous allez leur lécher
les bottes ! Mais vous n'avez rien du tout, vous êtes des
sous-hommes, vous n'avez aucun honneur !". "J'ai
pu employer à tort le terme impropre de sous-homme, que je
retire», a-t-il reconnu lundi soir.
Le
PS à géométrie variable
L'une des cibles de Georges Frêche, Abdelkader
Chebaiki, le président de l'Association pour la justice,
l'information et la réparation des harkis et rapatriés
de l'Hérault (Ajir 34), avait immédiatement
déposé plainte pour «injures, diffamation et
appel à la haine raciale». Lundi matin, c'était
au tour du ministre délégué aux Anciens combattants,
Hamlaoui Mekachera, d'annoncer avoir saisi le Garde des Sceaux,
estimant que Frêche avait "franchi les limites de l'insupportable".
Face à la sortie du bouillant élu montpelliérain,
le PS a paru bien embarrassé, lundi, semblant, dans un premier
temps, la justifier eu égard au "contexte local".
Changement de ton, quelques heures plus tard : dans un communiqué,
le PS se disait "convaincu" que la conférence de
presse de Georges Frêche allait "lui permettre de préciser
ses propos". Contraste : au même moment, le président
du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, Jean-Marc
Ayrault, se faisait nettement plus déterminé, regrettant
les «propos scandaleux» de son collègue et l'invitant
à "présenter des excuses aux harkis". En
fin de journée, après les excuses présentées
par Georges Frêche, le PS disait regretter "un incident
qui n'aurait jamais dû avoir lieu". "Notre parti
qui a toujours soutenu les harkis dans leurs revendications et pour
une pleine et entière reconnaissance de leurs droits par
la République, tient à leur affirmer son entière
solidarité", concluait le parti de la rue de Solferino. |
|