Un Algérois un ami Mohamed
Larbi pour lui « C’est une insulte à
ceux qui souffrent »
« Je ne vais pas voter, je ne suis absolument pas d'accord
avec cette procédure qui consiste à demander
pardon sans justice ni vérité. C'est une aberration,
une insulte envers ceux qui souffrent, qui demandent légitimement
des informations sur leurs proches disparus ou tués.
Seuls ceux qui ont perdu des proches pourraient éventuellement
pardonner.
Pourquoi cautionner une énième manipulation
du régime pour amnistier les criminels de tous bords,
qu'ils soient sous la responsabilité de l'Etat ou terroristes,
manipulés ou non ?
Bouteflika sera-t-il enfin le premier président de
l'Algérie indépendante à réussir
à arracher des excuses à l'ancienne puissance
coloniale ? Il est probable que oui. Depuis que l'ambassadeur
de France à Alger, Hubert Colin de Verdière,
a rendu hommage aux victimes des massacres de Sétif,
en février dernier, Bouteflika sait que Jacques Chirac
est décidé à faire un geste fort à
l'occasion de la signature du traité d'amitié
franco-algérien.
Si la population algérienne ne peut que suivre son
président sur les gesticulations du passé colonial
pour cacher le présent peu glorieux.
Certains ne se privent pas de relever ce paradoxe : d'un côté,
les citoyens algériens sont appelés, le 29 septembre
2005, à accorder leur pardon à leurs agresseurs
d'hier, sans attendre d'excuses de leur part. De l'autre côté,
on exige de la France une repentance, en sous-entendant qu'il
s'agit là d'une condition posée à la
signature du traité d'amitié entre la France
et l'Algérie. En réalité, cette repentance
dont il reviendra à Chirac de choisir la forme
et les termes est déjà acquise. Le président
Bouteflika ne l'ignore pas. C'est dire qu'il joue sur du velours.
Bouteflika continue sa campagne pour le référendum
il assiste même à un cours sur la réconciliation
nationale au lycée Ibn-Rochd, de Blida en réponse
aux questions d’élèves : “l’erreur
serait de tenir rancœur aux enfants de harkis”.
“Si les enfants des harkis veulent être des
algériens, ils auront alors les mêmes
droits et les même devoirs que tous les autres Algériens”,
a-t-il dit à ce propos avant d’ajouter : “Nous
voulons qu’ils viennent en Algérie la tête
haute.” S’agissant des pieds-noirs,
Bouteflika précise que ceux qui n’ont pas été
impliqués dans une quelconque affaire et n’ont
à rien à se reprocher sont les bienvenus en
Algérie, mais nous restons vigilants, a-t-il ajouté
face à ceux qui caressent encore le rêve du
paradis perdu. Évoquant le projet de charte
pour la paix et la réconciliation nationale, Bouteflika
a affirmé que “le pardon est la vertu des grands”.
Ces déclarations viennent en complément de
celles tenues le 8 septembre 2005 à Oran au cours
du meeting dans le cadre de la campagne pour le référendum
du 29 septembre 2005 prochain. Bouteflika avait alors abordé
la question des harkis ce qui était un tabou en Algérie.