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Bouteflika invite les enfants de Harkis " à regagner l'Algérie " et à " prétendre devenir algériens à part entière " " à condition qu'ils reconnaissent de facto les crimes de leurs parents "
 
     
 



"La majorité du peuple algérien est contre la venue des harkis en Algérie car ce sont des traîtres à leur pays et à leur nation. Quant à leurs enfants, ils seront les bienvenus à condition qu'ils reconnaissent de facto les crimes de leurs parents" , a déclaré, mardi 13 septembre 2005, à Oran, Saïd Barkat, ministre de l'agriculture, qui passe pour être un proche du chef de l'Etat. Sous les ovations nourries du public, Saïd Barkat a ajouté qu'à ses yeux, les harkis étaient "des vendus et de vieux gradés de la honte".
Le 8 septembre 2005, président Bouteflika avait créé la surprise, il avait déclaré que le traitement du dossier des familles de harkis après l'indépendance était " l'une des plus graves erreurs commises dans le passé " qui avait "porté préjudice au pays".
 
Pour masquer son incapacité de gérer l'Algérie mise en coupe par le parti unique FLN. Le pouvoir fait un lien entre islamistes armés et Harkis pour discréditer les islamistes en les assimilant à des fils de Harkis revanchards. Aujourd'hui, le président Bouteflika semble donc reprendre à son compte ce lien entre fils de Harkis et rébellion islamiste. A plusieurs reprises depuis le début de sa campagne pour le référendum du 29 septembre 2005 , il a évoqué les Harkis et invité leurs enfants "à regagner l'Algérie" et à "prétendre devenir algériens à part entière."
A condition qu'ils reconnaissent de facto les crimes de leurs parents.

Le revirement brutal, mardi 13 sptembre 2005, de Saïd Barkat a été relevé en Algérie, mais sans soulever d'émotion, encore moins de compassion. Les familles des anciens supplétifs musulmans qui ont échappé aux massacres, au lendemain de l'indépendance, et sont restées sur place, ont toujours eu à traîner l'image de "collaborateurs" . En juin 2000, lors de sa visite en France, le président Bouteflika avait d'ailleurs traité les harkis de "collabos" .
En France, Ainsi, Azni Boussad, président du Comité de liaison national de liaison des Harkis, n'est pas au courant des derniers rebondissements. "Nous voudrions bien voir le président Bouteflika adopter une ligne claire et définitive sur ce sujet" , déclare-t-il.
Fatima Lancou-Besnaci, présidente de l'association d'extrême gauche Harkis et droits de l'homme. Pour elle, il est choquant que l'on demande aujourd'hui aux enfants de harkis de s'excuser pour les "crimes" de leurs parents. "L'attitude du pouvoir algérien est incohérente.