Lors de la journée nationale d'hommage consacrée aux harkis du 25 septembre 2012, le Président de la République a reconnu « qu'il y a cinquante ans, la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s'étaient placés sous sa protection, ceux qui l'avaient choisie et qui l'avaient servie ».
Le sort que la République française a réservé aux anciens supplétifs de son armée et à leurs familles après les accords d'Évian a conduit à renforcer ces mesures de reconnaissance et de réparation.
Un plan d'action ambitieux a été élaboré dans le cadre d'une concertation menée par le secrétaire d'État aux Anciens combattants et à la Mémoire avec les représentants des associations d'anciens supplétifs et leurs familles.
Ce plan, annoncé le 25 septembre 2014 par le Premier ministre, comporte dix mesures articulées en deux volets :
• la reconnaissance, qui passera notamment par un effort inédit pour l'intégration pleine et entière de la mémoire des harkis dans la mémoire nationale ;
• la réparation, à travers des mesures matérielles d'amélioration des conditions de vie des harkis et de leurs descendants.
S'agissant de la reconnaissance, ce plan a prévu de faire connaître l'histoire des harkis. A cet effet, des actions de formation à destination des agents de l'ONAC-VG, des préfectures, des structures d'insertion et des acteurs du monde culturel ont été réalisées et seront poursuivies. De plus, instruction a été donnée, par le Premier ministre, aux recteurs et inspecteurs d'académie, d'entreprendre des actions éducatives autour de la mémoire des anciens supplétifs, en lien avec les services départementaux de l'ONAC-VG. A cette fin, un livret pédagogique a été conçu, et des formations seront progressivement dispensées aux enseignants. En outre, afin de profiter de la mémoire
Un engagement déterminé en faveur des harkis et rapatriés ?
PROJET DE LOI DE FINANCES 2O16 ANCIENS COMBATTANTS
vivante des anciens supplétifs, les agents de l'ONAC-VG, formés par le Service historique de la Défense, ont commencé à recueillir le témoignage des harkis. En terme d'hommage, une stèle en leur honneur a été dévoilée et intégrée au Mémorial de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, quai Branly, à Paris. Par ailleurs, soixante-neuf hameaux de forestage, qui accueillirent plus de 10 000 harkis et leurs familles après 1962, deviendront des lieux de mémoire, et des plaques ont commencé à y être apposées. Une première plaque a été apposée par le Secrétaire d'Etat en juillet dernier à Zonza, en Corse, village qui a accueilli de nombreuses familles de harkis. Enfin, afin de permettre le deuil, un travail d'identification des lieux d'inhumation spécifiques des personnes décédées dans les camps et enterrées sans identification, a été entrepris.
S'agissant de la réparation, ce plan comprend cinq mesures : l'information sur le droit au logement, la promotion des emplois réservés pour les enfants de harkis auprès des recruteurs des trois fonctions publiques (État, territoriale, hospitalière), la revalorisation de l'allocation de reconnaissance, l'aide au rachat de trimestres de cotisations retraite pour les enfants de harkis et la création de comités régionaux de concertation réunissant, sous l'autorité des préfets de région, les associations représentatives de la communauté harki. Instances de dialogue, ces comités ont permis et permettront de mieux assurer le suivi des mesures concernant l'emploi, la formation, les emplois réservés, les contrats d'avenir, le logement, la politique mémorielle, ainsi que les dossiers de décoration.
2. des droits maintenus et améliorés
Le budget 2016 prévoit le maintien de l'ensemble des mesures en faveur des harkis et des rapatriés. Sa dotation de 17,5 M€ marque l'engagement des pouvoirs publics à maintenir le niveau des prestations et à reconnaître leurs actions, leur courage et leur engagement pendant la guerre d'Algérie.
Les mesures de désendettement, toujours en vigueur, permettent l'effacement des prêts liés à la réinstallation au titre de l'article 44 de la loi de finances pour 1986 et la sauvegarde du toit familial dans le cadre des dispositions du décret n°2007-398 du 23 mars 2007 qui a donné aux préfets les moyens juridiques et financiers d'intervenir. La loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés participe au renforcement et à la poursuite d'un ensemble de mesures mises en œuvre depuis ces cinquante dernières années.
Les conditions d'insertion des harkis ont été améliorées en assurant une sécurité matérielle à la première génération par le versement d'une allocation de reconnaissance qui a été revalorisée en 2015. 6 000 harkis et conjoints survivants de harkis en bénéficient.
L'effort en faveur des enfants d'anciens supplétifs a été poursuivi et les mesures visant à améliorer leur insertion économique et sociale (accès privilégié à tous les dispositifs d'aide à l'emploi, aides à la formation scolaire et universitaire, aides à la formation professionnelle, emplois réservés dans les trois fonctions publiques) ont été reconduites. Afin de redynamiser le recrutement dans les fonctions publiques territoriale et hospitalière, leurs ministres de tutelle ont adressé des instructions aux recruteurs afin d'assurer la promotion de ce dispositif. Le Premier ministre a fait la même demande aux préfets.
Nombre d'enfants de harkis hébergés dans les camps n'ont pu suivre une scolarité normale et ont éprouvé de ce fait des difficultés à dérouler un parcours professionnel complet, ce qui peut se révéler pénalisant au moment de la retraite. Ceux ayant eu entre 16 et 21 ans dans ces camps peuvent désormais racheter jusqu'à 4 trimestres |