Serge Rabah Ighilameur, président de l'Association des harkis aveyronnais, a pris la parole pour «relater de manière sobre un pan douloureux de notre histoire, car il faut combattre l'oubli en témoignant de la présence des harkis et de leur famille sur le sol français».
Ainsi a-t-il expliqué que «rien dans les accords d'Évian n'avait été prévu pour les harkis, ni leur protection, ni leur évacuation, et les militaires qui osaient le transfert de familles de harkis vers la métropole s'exposaient à des sanctions». Serge Ighilameur, comme d'autres, a néanmoins pu rejoindre le sol français «grâce au respect de la parole donnée de militaires qui ont enfreint les ordres officiels».
Mais pour ceux qui n'ont pas eu cette chance, «ce n'est qu'après le massacre de 1962 qu'un dispositif d'accueil a été mis en place pour éviter aux harkis les représailles du FLN».
Mais là encore, les conditions de rapatriement et d'accueil, rappelées par Serge Ighilameur, laissaient à désirer : «Ce sont d'abord des structures d'urgence qui ont été mises en place, comme le camp de transit du Larzac. Puis des camps, pudiquement appelés «hameaux forestiers», ont vu le jour. Ces camps abritaient vingt à trente familles avec deux-trois pièces pour chacune d'elles. Les hameaux étaient loin des lieux habités et les enfants fréquentaient une école spécifique, implantée à l'intérieur du camp.»
Après ce rappel des faits, le président de l'association en est venu à leurs conséquences pour une «population incomprise qu'on empêchait de se mêler à une population française qu'elle avait aimée, choisie et défendue».
« La France n'a pas suffisamment pris en compte la situation des harkis au lendemain des accords d'Évian », a déclaré le préfet, après que Serge Ighilameur, le président de l'association des harkis aveyronnais, et André Bernat, le maire de Brusque, ont évoqué l'histoire de ce camp et le quotidien des familles qui y ont vécu.
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