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Une stèle a été inaugurée au Brusque là où, de 1962 à 1964, vingt-cinq supplétifs de l'armée française en Algérie et leurs familles ont été logés dans un camp de forestage.

   

Le maire de Brusque, André Bernat, et le préfet de l'Aveyron, Jean-Luc Combe, ont dévoilé la stèle témoignant de la présence des harkis sur le sol sud aveyronnais de 1961 à 1964
Samedi 30 mai 2015, plus de 150 personnes ont assisté, à Brusque, à l'inauguration de la stèle commémorant le hameau de forestage où ont vécu 25 familles de harkis de 1961 à 1964, ils ont été logés dans des baraquements construits à la hâte.

       

Durant cette période, ils ont été notamment employés par l'Etat dans les forêts avoisinantes.
Un peu partout en France, de semblables camps ou « hameaux de forestage » ont fonctionné jusqu'au milieu des années 1970, dans le but d'intégrer ces populations "déracinées".

Trois camps en Aveyron

En Aveyron, trois “hameaux” ont accueilli les harkis après un transit par le camp militaire du Larzac ; Brusque est le deuxième village où une stèle commémorative a été installée, après Saint-Rome-de-Cernon (Nouzet) en 2013. Le troisième se situait à La Loubière, mais n'a pas encore fait l'objet d'un travail de mémoire spécifique.

     
 
 
     

Serge Rabah Ighilameur, président de l'Association des harkis aveyronnais, a pris la parole pour «relater de manière sobre un pan douloureux de notre histoire, car il faut combattre l'oubli en témoignant de la présence des harkis et de leur famille sur le sol français».
Ainsi a-t-il expliqué que «rien dans les accords d'Évian n'avait été prévu pour les harkis, ni leur protection, ni leur évacuation, et les militaires qui osaient le transfert de familles de harkis vers la métropole s'exposaient à des sanctions». Serge Ighilameur, comme d'autres, a néanmoins pu rejoindre le sol français «grâce au respect de la parole donnée de militaires qui ont enfreint les ordres officiels».
Mais pour ceux qui n'ont pas eu cette chance, «ce n'est qu'après le massacre de 1962 qu'un dispositif d'accueil a été mis en place pour éviter aux harkis les représailles du FLN».
Mais là encore, les conditions de rapatriement et d'accueil, rappelées par Serge Ighilameur, laissaient à désirer : «Ce sont d'abord des structures d'urgence qui ont été mises en place, comme le camp de transit du Larzac. Puis des camps, pudiquement appelés «hameaux forestiers», ont vu le jour. Ces camps abritaient vingt à trente familles avec deux-trois pièces pour chacune d'elles. Les hameaux étaient loin des lieux habités et les enfants fréquentaient une école spécifique, implantée à l'intérieur du camp.»
Après ce rappel des faits, le président de l'association en est venu à leurs conséquences pour une «population incomprise qu'on empêchait de se mêler à une population française qu'elle avait aimée, choisie et défendue».
« La France n'a pas suffisamment pris en compte la situation des harkis au lendemain des accords d'Évian », a déclaré le préfet, après que Serge Ighilameur, le président de l'association des harkis aveyronnais, et André Bernat, le maire de Brusque, ont évoqué l'histoire de ce camp et le quotidien des familles qui y ont vécu.

   
   

Sources :
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/06/2119348-une-stele-pour-ne-pas-oublier-les-harkis.html
http://www.midilibre.fr/2015/05/30/sud-aveyron-le-village-de-brusque-panse-ses-harkis,1168119.php
http://www.sebastiendavid.fr/2015/06/ceremonie-inauguration-de-la-stele-des-harkis-a-brusque.html