Un tel comportement est ignoble et scandaleux. Elkabbach, pied-noir (1), n’a pas fait son service militaire en Algérie comme appelé pendant la guerre. Tant mieux pour lui… Il a quitté l’Algérie en 1956 : il a eu de la chance d’être né au bon moment, du bon côté, il a eu de la chance car il est parti en métropole pour faire ses études à Paris, à l’université et à l’Institut d’Etudes politiques de Paris.
Lui avait les moyens de le faire. "Il avait reçu l’éducation préalable. "
Bravo à Jeannette Bougrab qui, ne se laissant pas impressionner par le butor, lui a répondu :
" Mon grand-père a été égorgé en 1957 parce qu’il avait fait la Seconde Guerre mondiale, qu’il avait contribué à la libération de la France. Mon grand-père était garde champêtre, ça méritait qu’il soit égorgé par le FLN ? Mon oncle a été retrouvé tué d’une balle dans la tête (…). Jamais je n’accepterai d’entendre ça !
Elkabbach en remettra une couche en balançant un mensonge total : « On leur a fait faire de sinistres besognes en Algérie et ils les ont faites. »
Réponse du général Maurice Faivre : « Ami et historien des harkis depuis 1960, je puis affirmer que les harkis, sauf exceptions, ne participaient pas à de sinistres besognes pour la bonne raison que, parlant mal le français, ils n’étaient pas utilisés pour les interrogatoires. »
Il ne serait pas mal qu’Elkabbach soit convié à répondre devant la justice de propos aussi diffamants à l’encontre de soldats de France. Des propos à vomir quand on sait que des dizaines de milliers de harkis ont été massacrés dans des conditions qui passent l’entendement.
Quand Elkabbach a insinué : « Ils n’ont pas participé à la torture ? », Jeannette Bougrab, estomaquée, l’a renvoyé dans ses buts : « Mais vous plaisantez ? » Il ne plaisantait pas hélas, lui qui a dû apprendre l’histoire de la guerre d’Algérie dans les œuvrettes propagandistes de l’« historien » Benjamin Stora.
« Jamais je n’accepterai d’entendre ça », a continué Jeannette Bougrab. « Oui, mais c’est pourtant la vérité », a osé répondre Elkabbach. « Oui, mais je ne l’accepte pas, parce que vous avez cette tache (le massacre des harkis) sur l’histoire de France », a rétorqué la courageuse jeune femme.
Pendant que des Français – de toutes origines et de toutes confessions – se battaient et mouraient pour la France, Elkabbach pantouflait dans les écoles de la métropole. Si jamais je le croise un jour, je ne crois pas que je me contenterai d’un simple « Taisez-vous, Elkabbach ! »…
(1) Disons plutôt qu’il est né en Algérie…
ALAIN SANDERS
Source : In Présent N° 7801 du 27 février 2013 |